L’INDR au service de la RSE et du développement durable

Si en 2008, huit pour cent des entreprises nationales connaissaient la thématique de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE), une étude du STATEC montre qu’en 2014, dix-huit pour cent des entreprises de plus de dix salariés affichent certains aspects d’engagements dans la RSE sur leur site internet. Cette évolution témoigne d’une prise de conscience générale à laquelle contribue l’Institut National pour le Développement durable et la Responsabilité sociale des entreprises. Rencontre avec Norman Fisch, coordinateur de l’INDR et attaché à l’UEL.
Pouvez-vous nous présenter l’INDR ainsi que les missions qui lui incombent?
L’INDR est une émanation de l’Union des Entreprises Luxembourgeoises qui a été créée en 2007 pour traiter les sujets importants tels que la RSE et le développement durable. Notre mission principale est de promouvoir la RSE auprès des entreprises nationales afin qu’elles contribuent au développement durable et améliorent ainsi la compétitivité et l’image de l’entrepreneuriat.
En se focalisant sur les avantages concrets pour les entreprises et les parties prenantes, l’INDR assure le dialogue institutionnel, assume un rôle normatif en délivrant le label «Entreprise Socialement Responsable – ESR», et structure les initiatives RSE des entreprises en mettant le Guide ESR à leur disposition. L’INDR encourage aussi l’adoption des meilleures pratiques RSE, en s’appuyant sur un réseau de dix experts agréés qui sont en contact avec les entreprises, et promeut la visibilité des entreprises responsables.
Le CSR Compendium publié par la Commission européenne en 2014, reprenant les principales actions RSE réalisées par les pays membres, présente le Luxembourg comme le seul pays à ne pas avoir de plan d’action national en matière de RSE, tandis que dans les faits de nombreuses initiatives existent déjà.
Suite à ce constat, l’INDR, ensemble avec les principaux acteurs de la RSE au Luxembourg, coopère avec le gouvernement afin de remédier à la situation. Le but étant de placer le Luxembourg sur la carte des acteurs de la RSE européenne.
Comment mesure-t-on le niveau de responsabilité d’une entreprise?
Fruit d’une collaboration avec les différents acteurs nationaux de la RSE, le Guide ESR publié par l’INDR et disponible gratuitement en ligne, est l’ouvrage de référence de la RSE au Luxembourg. Il est organisé en quatre chapitres et reflète les trois piliers du développement durable que sont la gouvernance, le social et l’environnement. Il comprend aussi un chapitre consacré au développement de la stratégie RSE, indispensable à toute démarche responsable. Le Guide ESR reprend les principales thématiques de la RSE jugées pertinentes pour le Luxembourg, tout en respectant les principaux standards internationaux comme la norme
ISO 26000. Les entreprises peuvent ainsi mesurer leur niveau de responsabilité en auto-évaluant leur comportement à travers 38 objectifs et une centaine de questions. Le guide ESR s’adapte à toute entreprise, indépendamment de sa taille et de son secteur d’activités.
 
Pouvez-vous nous parler de votre collaboration avec la LSC?
Afin de donner aux entreprises luxembourgeoises la possibilité de se former aux principes de la RSE et de les soutenir dans leurs efforts en la matière, l’INDR, en collaboration avec la LSC, propose un programme de formation qui présente les méthodes et outils permettant de mettre en œuvre une stratégie RSE au sein d’une organisation. Ces formations sont gérées par Morgane Haessler, Gestionnaire de projets à l’INDR et les inscriptions se font directement sur le site internet de la LSC via le lien suivant: (www.lsc.lu/rse).
Le cycle de formations comprend cinq modules adaptés aux besoins des entreprises, quelle que soit leur taille. La première journée de formation est gratuite et s’adresse à tout DRH, responsable qualité, sécurité, environnement, ou directeur d’entreprise qui désire comprendre la valeur de la RSE pour leur entreprise et découvrir le Guide ESR. Quatre formations additionnelles d’une demi-journée sont aussi proposées par nos experts agréés et approfondissent les quatre chapitres du Guide ESR. En deux ans, l’INDR a ainsi formé 156 participants.
 
Le Guide ESR est-il un outil efficace au service de la RSE?
Oui, le Guide ESR offre plusieurs avantages aux entreprises désireuses de formaliser et de confirmer leur niveau de responsabilité.
En tant qu’ouvrage de référence de la RSE, il permet à toute entreprise d’avoir une vue d’ensemble des principales attentes de la société et de comprendre les bienfaits de la RSE. En s’auto-évaluant sur www.esr.lu, l’entreprise teste si son comportement actuel est responsable et peut ainsi identifier des points d’amélioration. Le résultat de son évaluation lui donne, ensuite, les outils pour intensifier son engagement. Et enfin, le Label ESR confirme le niveau élevé de responsabilité d’une entreprise par le biais d’une vérification indépendante réalisée par un expert agréé de l’INDR. Le label ESR devient ainsi également un outil de communication qui permet de valoriser la démarche RSE de l’entreprise.
A ce jour, l’INDR a déjà pu sensibiliser plus de 800 entreprises sur la RSE et a remis 135 labels depuis 2010. Le taux de relabellisation très élevé démontre que les entreprises labellisées s’inscrivent naturellement dans une démarche d’amélioration continue sur le long terme.
Le challenge de l’INDR est de faire comprendre aux dirigeants d’entreprises que la RSE crée de la valeur pour l’entreprise tout en créant de la valeur pour la société dans laquelle nous évoluons.
En terme de viabilité, une entreprise ne peut plus considérer le retour sur investissement comme seule pierre angulaire de son édifice économique. Le capital intangible, les processus et la valeur créée pour le client doivent aussi faire partie intégrante d’une stratégie d’entreprise.