Enovos se lance de nouveaux défis

Longtemps confiné au métier de fournisseur d’énergie, Enovos Luxembourg a su considérablement se diversifier ces dernières années, entre autres en développant ses activités en mobilité durable. Interview de Daniel Peters, Responsable du service Eco-Mobility.
 
Fin 2014, Enovos Luxembourg a fait l’acquisition de la société City Mov’, spécialisée dans les solutions de mobilité écologique. Quelle stratégie se cache derrière ce rachat ?
 
Enovos Luxembourg, dont les activités historiques reposent essentiellement sur la fourniture d’énergie, a élargi depuis plusieurs années sa stratégie pour la déployer également au niveau de la mobilité durable.
Dans ce contexte, l’entreprise a développé un réseau de stations de gaz naturel ainsi qu’une vaste gamme de solutions de recharge pour véhicules électriques, et gère aujourd’hui près de 400 points de charge au Grand-Duché.
Nous avons en outre complété le spectre de solutions City Mov’ en tant que fournisseur de solutions de mobilité. Autrement dit, les activités de City Mov’ s’étendent désormais au-delà du seul aspect de partage de véhicules, qui est un concept intéressant mais qui atteint son efficacité maximale seulement à condition d’être intégré de façon optimale dans un concept de mobilité plus général. Aujourd’hui, l’informatisation des véhicules et de l’infrastructure ouvre de nouveaux horizons en termes de mobility management. Ainsi, nous sommes actuellement sur le point de lancer des solutions de gestion intelligente de flotte de véhicules.
 
Quelles sont les problématiques rencontrées par les entreprises et quelles sont les solutions que vous pouvez leur apporter ?
 
Les problématiques sont très classiques. Premièrement, les entreprises au Grand-Duché sont de plus en plus confrontées à un déficit de places de parking, ce qui s’explique par le durcissement de la législation en la matière pour la construction de nouveaux bâtiments et les prix des surfaces à construire.
Deuxièmement, dans un contexte de rationalisation des coûts, les entreprises cherchent à optimiser les déplacements professionnels de leurs collaborateurs. Dans ce contexte, une gestion optimisée de la flotte de véhicules permet d’apporter des solutions intéressantes.
Enfin, troisièmement, la problématique écologique entre toujours davantage en ligne de compte. Il est désormais important pour les entreprises de se doter d’une politique RSE ambitieuse.
 
Pouvez-vous préciser ?
 
La gestion intelligente des déplacements permet à l’entreprise et à ses collaborateurs de se passer d’un certain nombre de véhicules, et, ainsi, de désencombrer les parkings. Cela ne se fait pas au détriment de la qualité du travail ; les véhicules en circulation sont tout simplement plus sollicités et ainsi mieux amortis. Par ailleurs, en fonction de l’usage des différents véhicules, certains sont susceptibles d’être remplacés par des véhicules mieux adaptés, plus écologiques ou encore des solutions de mobilité douce.
Bien évidemment, certains facteurs déterminants comme la possibilité pour les employés de recourir aux transports en commun pour accéder à l’entreprise peuvent renforcer le «degré de pénétration» de partage de voitures ou de vélos et l’optimisation des flux de déplacements.
 
Quels sont les modèles susceptibles d’être mis en place ?
 
Il y a une multitude de modèles possibles qui dépendent de l’activité de l’entreprise, de ses besoins, de sa culture de même que de son emplacement géographique. La gestion informatisée d’une flotte automobile peut se cantonner au management de la réservation et des accès, ou au contraire, faire l’objet d’un traitement beaucoup plus complexe avec, par exemple, l’installation de kits embarqués qui permettent de visualiser de façon très détaillée l’utilisation de la flotte de véhicules, ceci afin de dégager un potentiel d’optimisation des déplacements.
 
Avez-vous des exemples concrets ?
 
En ce qui concerne nos clients, nous avons par exemple un projet avec un groupe luxembourgeois – dont les activités se déploient sur trois sites – où les employés peuvent emprunter un véhicule d’entreprise pour rentrer chez eux le soir, sous condition qu’ils pratiquent le «car pooling». Durant la journée, les déplacements professionnels effectués sur ce véhicule font l’objet d’un traitement informatique élaboré, de sorte à ce que le véhicule – un véhicule électrique en occurrence – soit disponible en pleine charge en fin de journée pour les collaborateurs.
Le retour pour l’employeur est direct: trois employés arrivent dans une voiture, il économise donc deux places de parking sur trois. Moins de places de parking à installer, une flotte de véhicules moins importante avec un mix de véhicules thermiques «classiques», à gaz naturel, hybrides ou 100% électriques adaptés sur mesure aux besoins de l’entreprise. Mais les employés en profitent aussi, leurs frais de transport étant considérablement diminués, la recherche d’emplacements de parkings à l’arrivée évitée et les contacts sociaux à l’intérieur de l’entreprise améliorés.
 
Comment définissez-vous les besoins de mobilité des entreprises ?
 
La première étape indispensable est toujours de réaliser un état des lieux par le biais d’enquêtes auprès des collaborateurs voire également via des études ou analyses informatiques qui passent par l’installation de boîtiers électroniques dans les véhicules. Ceci nous permet de décrypter les habitudes de déplacement de chaque employé et de déterminer les flux.
A ce stade, l’employeur peut visualiser les flux, ce qui constitue une étape décisive lors de laquelle nous pouvons déceler le potentiel d’amélioration avec le client, avant d’élaborer avec lui un concept de mobilité cohérent et optimisé qui tienne compte des interfaces vers les transports en commun, des horaires et des souhaits des collaborateurs, et, bien évidemment, des disponibilités en termes d’infrastructures de l’entreprise.
 
 

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