Plus de temps à perdre

La COP 20 s’est ouverte à Lima le 1er décembre dernier, avec pour objectif de poser les bases d’un accord, global et contraignant, visant à maintenir le réchauffement climatique à + 2 degrés par rapport à l’ère préindustrielle.
Le message «d’espoir et d’urgence» adressé par Ban Ki-moon aux 196 parties de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques réunies pour l’occasion, était clair: il n’y a plus de temps à perdre pour mettre en place une action commune en matière de lutte contre le changement climatique car, plus nous attendrons, plus nous paierons le prix de notre inaction. Pour le secrétaire général de l’ONU, un document non officiel n’était donc pas une option.
Pourtant, si les participants s’accordaient sur la gravité du problème et la nécessité de le résoudre -un réel progrès par rapport aux éditions précédentes-, les résultats de ces trois semaines de négociation ont suscité des réactions contrastées, reflets des tensions entre pays développés et pays en développement qui étaient la pierre d’achoppement des débats. Déception pour l’UE qui déplore un certain manque d’ambition et le report de décisions épineuses: «Il restera beaucoup à faire à Paris l’an prochain», constate le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Déception aussi pour les ONG, qui avaient déjà marqué leur mécontentement l’an dernier à Varsovie en se retirant des discussions. «Sans surprise, les actes sont absents», écrit Greenpeace, «On est très loin d’un accord qui enclencherait enfin la sortie des énergies fossiles, condition pour lutter contre les dérèglements climatiques». Le texte a, en revanche, satisfait les pays émergents, à qui a été promis un soutien financier de la part des pays riches. «Nous avons obtenu ce que nous voulions», réagit Prakash Javedekar, le ministre indien de l’Environnement. L’accord contente également les pays riches -les États-Unis, dont un représentant s’était déplacé pour la première fois depuis 2009, en tête- rassurés de voir les économies émergentes enfin contraintes de contenir des émissions de gaz à effet de serre en augmentation exponentielle.
Prochain épisode en 2015 à Paris, ville hôte de la COP 21, où devrait être entériné un accord qui prendra le relais du protocole de Kyoto, en vigueur depuis 2005.     MT
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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