Il y a un après ‘secret bancaire’

Luxembourg for Finance et le ministère des Finances ont présenté, le 2 septembre, leur programme commun de promotion et de prospection à l’étranger. L’agenda révèle qu’il est aujourd’hui nécessaire d’aller chercher des clients plus loin que par le passé, bien au-delà des marchés historiques de la place.
Pierre Gramegna a ouvert la marche en dressant le portrait positif d’une place financière luxembourgeoise toujours attractive malgré un environnement réglementaire qui se durcit pour gagner en transparence. C’est d’ailleurs un des leitmotivs du secteur financier que de mettre en avant l’application de l’échange automatique d’informations dans l’Union européenne dès janvier 2015, saisissant de ce fait l’occasion de démontrer que la réussite de la Place ne repose pas uniquement sur le secret bancaire, comme le soulignera, un peu plus tard, Nicolas Mackel, le CEO de Luxembourg for Finance. Selon le Ministre, le secteur financier luxembourgeois a donc encore plusieurs atouts à jouer: son ouverture à l’international et l’étendue de la palette de services qu’il offre, mais aussi et surtout une notation triple A, garante de la stabilité économique et politique du pays.
Avant d’énumérer les futures missions qui seront menées de pair par Luxembourg for Finance et le ministère des Finances, Pierre Gramegna a présenté les quatre piliers qui seront promus lors de ces déplacements. Il s’agit de la gestion de fortune, des fonds d’investissement pour lesquels 2014 a été un excellent cru avec une hausse significative des avoirs, du secteur de l’assurance et de la réassurance et, enfin, du financement à l’international au moyen des outils fournis par la Bourse de Luxembourg.
Et d’ajouter qu’en matière de “fintech”, autrement dit de technologies appliquées à la finance, il convient de mettre l’accent sur la rapidité de la transmission des données («Time is money») et sur la sécurité des infrastructures.
Le Ministre a, par ailleurs, rappelé les avantages du nouveau freeport pour le secteur financier. En effet, cette infrastructure permet, d’un côté, aux banques d’ajouter une corde à leur arc en proposant à leur clientèle privée un lieu de stockage pour leurs objets de collection et leurs biens de valeur et en agissant comme dépositaire de ces actifs, et de l’autre, aux fonds d’investissement domiciliés au Luxembourg d’investir dans des actifs physiques qui seront désormais gardés «sous le même toit», donc régis par les lois luxembourgeoises.
Une mission par mois en moyenne sera organisée au cours du prochain semestre. Les délégations se rendront d’abord à New-York et Boston pour promouvoir les services liés au clearing et l’image de marque du pays, puis à Abou Dabi et Doubaï, où un protocole d’entente devrait être signé entre les deux pays pour renforcer la finance islamique. En novembre, les représentants du ministère des Finances et de LFF se rendront au Brésil, à São Paulo et à Rio de Janeiro, puis au Mexique, pour présenter le Luxembourg comme plateforme mondiale de la finance à ces pays dont l’économie tend à s’internationaliser. Une mission multisectorielle sera ensuite organisée à Milan. La dernière destination évoquée est l’Asie, Séoul en Corée du Sud et Tokyo au Japon plus précisément, avec un détour à Hong Kong à l’occasion du septième Asian Financial Forum. Des pays comme l’Indonésie et l’Inde sont à l’étude pour de futures missions, dixit Nicolas Mackel.
Pierre Gramegna a confirmé l’arrivée, avant la fin de l’année, de la Bank of Communications (BoCom) qui fait partie du top 10 des banques chinoises. L’établissement d’une sixième banque chinoise au Luxembourg a été qualifié de «signal important» par le Ministre, en ce sens qu’il démontre que le Luxembourg est considéré comme une plateforme majeure pour le renminbi et qu’il renforce les liens économiques qui unissent le Luxembourg et la Chine.
Le Ministre a également annoncé que Luxembourg pourrait participer au lancement d’une banque spécialisée dans le financement d’infrastructures en Asie du Sud-Est, en tant que membre-fondateur, donc actionnaire, et ce à la demande des autorités chinoises. Le sujet est encore à l’étude «avec un a priori positif», a-t-il dit.
Nicolas Mackel a, quant à lui, souligné la vocation de Luxembourg for Finance à travailler sur l’image de la place financière en mettant en lumière son expertise, entre autres, et sa volonté de se positionner, notamment auprès des médias, comme la source d’information de référence lorsqu’il est question de la place financière luxembourgeoise. Il a aussi rappelé la nécessité de préparer les acteurs du secteur aux défis qui se présentent à eux, notamment évolutions technologiques et à la monnaie virtuelle. Il est enfin revenu sur la nomination de l’ancien chargé de communication de l’ABBL, Tom Théobald, comme Deputy CEO de LFF.  MT
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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