Maintenir l’excellence des prestations
Créé par la loi de 1998 et actif depuis 1999 dans les services aux personnes âgées, SERVIOR devra affronter des défis de taille dans les prochaines années. Hausse de la TVA, réforme de l’assurance dépendance, accords salariaux, revalorisation de certaines carrières, évolution de la clientèle… L’objectif sera pour l’établissement public de conserver sa maîtrise financière dans un secteur en plein changement et de continuer à proposer des prestations de qualité dans le domaine des soins, voire dans l’hôtellerie, et ce à des tarifs attractifs.
Interview de Max Kremer, chef de division Finances.
Monsieur Kremer, pourriez-vous nous donner quelques chiffres-clé concernant SERVIOR?
SERVIOR gère quinze structures pour personnes âgées, dont huit centres intégrés, six maisons de soins et une résidence seniors, et propose également un service de repas sur roues qui a livré quelque 150.000 repas en 2013.
Notre chiffre d’affaires était de 116 millions d’euros en 2013. Notre principale recette est constituée des prestations liées à l’assurance dépendance versées par la Caisse Nationale de Santé, qui représente près de 60% de notre chiffre d’affaires. Viennent ensuite les recettes liées au prix d'hébergement à hauteur de 37%. Le reste est apporté par nos activités annexes, comme les repas sur roues. Au niveau des aides financières à la construction, SERVIOR profite strictement des mêmes avantages que tout autre gestionnaire de services et de structures pour personnes âgées.
Au 31 décembre 2013, quelque 1.600 personnes travaillaient pour SERVIOR, principalement dans les métiers des soins. La masse salariale représente pratiquement 70% de nos charges, voire plus de 80% si l'on tient compte des services sous-traités tels que le nettoyage ou la plonge.
Comment l’organisation financière des centres et de l’ensemble de l’établissement est-elle assurée?
Au niveau de la planification annuelle, chaque entité prépare ses propres estimations financières pour l'année à venir où sont regroupées les principales recettes et dépenses qu'elle projette en termes de charges courantes telles que vivres, frais énergétiques, sous-traitances, investissement en matériel ou embauche de personnel. Une fois les budgets individuels entérinés, nous obtenons un budget consolidé qui nous permet de planifier le résultat prévisible pour SERVIOR. Des clôtures trimestrielles et des tableaux de bord contenant des indicateurs financiers et non financiers sont préparés régulièrement en vue du suivi de la réalisation de ces prévisions annuelles.
A cela s’ajoute un plan financier quinquennal qui contient les états prévisionnels chiffrés de l'évolution des structures existantes et des projets futurs. Véritable outil de gestion, celui-ci permet d'avoir une base pour une prise de décision au niveau de la stratégie de l'entreprise à moyen et à long terme.
Quels seront les défis auxquels votre secteur, et plus précisément SERVIOR, devront faire face dans les années à venir?
Un des principaux défis sera la hausse de la TVA en 2015, qui nous touchera sur tout ce qui n’est pas salaire. Des simulations sont en cours de réalisation pour déterminer si nous pouvons absorber ces 2 % d’augmentation et comment le faire. Dans le cas contraire, nous serons malheureusement contraints d’adapter nos prix d'hébergement.
L’assurance dépendance sera réformée fin 2015. Comme je vous le disais, elle représente la majeure partie de nos recettes. Tout changement de la part de la Caisse Nationale de Santé aura donc forcément un impact important sur nos finances.
De plus, le nouveau gouvernement a annoncé la future mise en application de l’accord salarial étatique. Or, quelque 360 agents étatiques travaillent pour SERVIOR. Le paiement de la prime unique de 0,9% et l'augmentation de l'indice de base des rémunérations de 2,2% impliquera nécessairement une hausse de notre masse salariale. Ceci dit, la convention collective qui régit notre secteur – la convention SAS – veut que, par analogie, les accords négociés par l’Etat soient également applicables à la convention SAS. Les répercussions de cette réforme seraient donc à prendre en compte par SERVIOR.
La revalorisation de la carrière de l’infirmier aura également des impacts sur notre masse salariale.
Au-delà de tous ces défis financiers, SERVIOR doit réagir à bien d'autres réalités. Je pense, par exemple, à la baisse de la durée de séjour de notre clientèle couplée à l'augmentation de leur dépendance. Au niveau de nos centres d'hébergement, il s'agit d'adapter en permanence la prise en charge au degré de dépendance en augmentation. Sans même parler de la pénurie en personnel de soins!
Ce n'est qu'en relevant l'ensemble de ces défis, qu'ils soient d'ordre financier ou social, que SERVIOR peut garantir à long terme un encadrement de qualité pour ses clients.