«La seule grande banque authentiquement luxembourgeoise»

C’est en ces termes que Jean-Claude Finck, directeur général de la BCEE, définit la banque qu’il dirige. Ces racines et cet ancrage locaux en font un interlocuteur de prédilection pour la clientèle institutionnelle.
Interview.

Monsieur Finck, pourriez-vous revenir sur l’histoire de la BCEE et sur la façon dont elle a progressivement étendu son réseau sur tout le territoire luxembourgeois. De quels choix stratégiques ce déploiement découle-t-il?
 

 La BCEE est aujourd’hui une véritable banque de réseau. Avec 74 agences, nous couvrons l’ensemble du territoire luxembourgeois. Le choix des emplacements a toujours été régi par la volonté d’être proche du client. Cela implique aussi qu’au fil du temps et des évolutions économiques et démographiques du pays, nous pouvons être amenés à fermer certaines agences pour en ouvrir d’autres. Il est évident que dans les régions rurales, la rentabilité économique d’une agence est une considération secondaire par rapport au service au client. Cela ne veut pas dire que nous avons nécessairement une agence dans chaque commune, mais nous veillons rigoureusement à ce qu’aucun client n’ait à se déplacer au-delà du raisonnable s’il veut se rendre physiquement dans une de nos agences.  Par contre, dans les centres névralgiques de la vie économique, la BCEE réagit rapidement aux changements, en adaptant la localisation de ses agences  au pouls de la vie des affaires. Cette double  stratégie est la nôtre depuis plus de 60 ans, c’est-à-dire depuis que le paysage bancaire luxembourgeois a commencé à prendre les contours que nous connaissons aujourd’hui. Côté organisationnel, nos 74 agences sont regroupées en 14 Centres Financiers  et comportent trois niveaux de spécialisation: les centres financiers offrent toute la gamme de nos services y compris les plus sophistiqués, alors que les agences conseil et les agences de proximité sont plus adaptées aux besoins concrets sur le plan local. A côté des agences physiques, nous sommes accessibles au client 24 heures sur 24 via notre banque électronique S-net. En plus, une agence  online est venue s’ajouter récemment ; elle sert le client désireux d’être en contact réel avec la banque, sans devoir se déplacer de 8 heures 45 à 19 heures, via les moyens de communication modernes, à savoir mail, skype, téléphone et fax. Il reste important pour la BCEE de garder un bon équilibre entre les nouvelles technologies bancaires et la présence traditionnelle physique sur le terrain.
 
 
 
Hormis des agences présentes dans tout le pays, comment la BCEE renforce-t-elle son ancrage économique et associatif dans le tissu local?
 

La BCEE est un acteur très présent dans la vie économique et sociale de notre pays au sens très large. Nous sommes le partenaire bancaire privilégié des communes et des petites et moyennes entreprises, depuis l’artisanat traditionnel jusqu’aux acteurs qui se lancent dans les domaines les plus innovateurs du monde moderne. Par ailleurs, nous épaulons la vie culturelle, sportive et associative locale par de nombreux partenariats et sponsorings d’activités ponctuelles ou plus durables. N’oublions pas non plus l’encouragement à l’épargne que la BCEE adresse aux jeunes écoliers par ses «Schoulspuerfester», qui font désormais quasiment partie du patrimoine national et qui, depuis 1961, réjouissent les enfants avec les mythiques «Spuerbëchsen».
 

Dans un contexte où l’on entend beaucoup parler de réduction des dépenses au niveau étatique, la BCEE propose-t-elle une offre de services et/ou une offre de financement spécifiques aux collectivités territoriales pour qu’elles puissent continuer à se développer? Si oui, pour financer quel type de projets par exemple?
 
Que ce soit en temps de «ceinture serrée» ou en plein essor, la BCEE a toujours tenté d’offrir à ses clients -privés comme publics- les meilleures conditions possibles. Nous n’avons donc aujourd’hui pas besoin de faire du bradage ou des «soldes». Ce ne serait d’ailleurs pas sérieux et mettrait en doute ce que nous avons fait quand tout allait au mieux dans l’économie luxembourgeoise. Nos offres sont toujours sérieuses et honnêtes, nous ne faisons pas de la concurrence déloyale ni de la «vente à perte». Le respect de nos clients publics exige que nous les traitions en tant que ce qu’ils sont: des acteurs économiques au sens plein du terme. Cela veut aussi dire que nous ne les abandonnons pas si jamais ils sont en difficulté.  Certes, le choix et la responsabilité des investissements que fait par exemple une commune n’appartient pas à la banque, mais bien aux représentants élus par les habitants. Or, un projet d’infrastructure vraiment nécessaire au bon fonctionnement de la vie collective pourrait le cas échéant se faire à des conditions plus avantageuses qu’un projet tout simplement «nice to have», mais pas indispensable.
 
 
Pourquoi les institutions peuvent-elles faire confiance à la BCEE? Quels sont ses atouts par rapport aux autres banques du point de vue de cette clientèle particulière?

 
Ma réponse n’est empreinte ni de fausse modestie ni d’ostentation, elle est toute simple: la BCEE est la seule grande banque authentiquement luxembourgeoise. Nous connaissons les acteurs publics «depuis toujours», nous sommes taillés dans le même bois, nous savons écouter et comprendre, puis agir vite au service de ces acteurs. Nos chemins de décision sont courts, nous connaissons la situation sur le terrain, nous cimentons des relations de longue durée par la continuité des personnes en charge d’un dossier, par le dialogue direct et sans formalisme superflu. La confiance ne s’explique pas, elle est ou n’est pas. C’est la valeur la plus précieuse qu’une banque peut générer chez ses clients, et il faut l’entretenir et la mériter à nouveau à chaque fois.

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