Typhon Haiyan

Des centaines de kits d’urgence pour les familles affectées.

Martin Lagneau, directeur

Une première équipe d’urgence est arrivée ce mardi aux Philippines, alors que dans le même temps, Handicap International envoie dans le pays plusieurs centaines de kits d’urgence destinés aux familles qui ont tout perdu. Dans l’archipel, où le bilan des victimes reste encore très incertain, l’urgence est d’acheminer l’aide dans les zones les plus isolées pour permettre aux rescapés de survivre.

Plus de 11 millions de personnes sont directement affectées par le typhon Haiyan qui a frappé les Philippines vendredi dernier, sans compter plus de 660 000 personnes déplacées suite à cette catastrophe . Plus de 40 000 habitations auraient été détruites ou endommagées. Et il est encore trop tôt pour savoir quelle est la réalité globale de cette catastrophe sans précédent. « Tout le monde évoque la ville de Tacloban qui a été très durement frappée  mais ce qui m’inquiète aussi, c’est qu’il existe de nombreux secteurs pour lesquels nous n’avons aucune nouvelles plus de 4 jours après le passage du typhon, dont une petite île qui a l’air d’avoir disparu », s’alarme Edith van Wijngaarden, directrice du programme Handicap International dans le pays.

Une première équipe d’urgence de Handicap International est arrivée ce mardi aux Philippines, pour renforcer les personnels de l’association qui travaillent habituellement sur place. Plusieurs personnes supplémentaires (logisticiens, chefs de projets urgence…) doivent partir dans les prochains jours pour densifier ce dispositif.
« Ce qui prime, c’est de réagir très vite, et de couvrir les besoins de base des personnes touchées. Il s’agit de pouvoir s’abriter, se nourrir, se laver…, explique Hélène Robin, en charge des opérations d’urgence chez Handicap International. Il faut bien imaginer que la violence du typhon a tout balayé, et qu’ils sont des centaines de milliers totalement démunis ».
Handicap International envoie avant la fin de la semaine près de 750 kits d’urgence, depuis une plateforme logistique basée à Dubai. « Ce qui fait toute la différence c’est que ces kits sont déjà constitués, avec plusieurs conditionnements adaptés à la taille des familles, et modulables en fonction des besoins identifiés sur le lieu de la catastrophe », ajoute Hélène Robin. « Dans un kit de base, pour 6 personnes, on peut trouver une tente, un kit de cuisine, des couvertures, un bidon pour l’eau, des moustiquaires, des savons, une bâche et des cordes. Autant d’éléments qui permettent de pourvoir à l’essentiel durant les jours qui suivent une telle catastrophe ». Ce chargement, qui bénéficiera à 4 400 personnes sera distribué dans les zones touchées. Il devrait être rapidement suivi d’autres envois, notamment des kits DVFP , qui permettent d’installer des points d’accueils pour les personnes vulnérables. En plus d’une tente dispensaire servant de structure d’accueil, ils comprennent aussi bien du matériel logistique de base que des équipements médicaux, permettant ainsi aux équipes de Handicap International de procurer des soins aux populations bénéficiaires.  

Plateforme logistique

Handicap International entend également installer une plateforme logistique, afin d’assurer l’acheminement de l’aide humanitaire et permettre les distributions, particulièrement dans les secteurs difficiles d’accès.  L’association aura recours à tous les types de moyens de transport, bateaux compris, pour tenir compte de la géographie de l’archipel. Les zones touchées sont parfois très éloignées les unes des autres, il arrive que plusieurs centaines de kilomètres les séparent.
« Nous pouvons nous appuyer sur les équipes déjà présentes sur place, particulièrement sur nos collègues philippins, qui connaissent donc parfaitement le pays, pour entamer notre déploiement. Et nous mettons aussi à contribution notre expérience de l’urgence dans ce pays où nous sommes régulièrement confrontés à des catastrophes naturelles de plus ou moins grande ampleur  », souligne Hélène Robin.

Handicap International se préoccupe du sort des personnes les plus vulnérables, dont les personnes handicapées, les personnes très âgées… « Dans un contexte aussi dégradé que celui des  Philippines actuellement, ajoute Hélène Robin, ces personnes se retrouvent d’autant plus fragilisées qu’elles ne sont pas autonomes pour accéder à l’aide humanitaire. Il nous revient donc de leur apporter une aide spécifique, aides à la mobilité  par exemple, et de les orienter vers les organisations de solidarité qui peuvent venir à leur secours. Nous évaluons en ce moment les possibilités d’actions sur ce volet ».

Si les chiffres de la catastrophe sont déjà effrayants, il n’est pas encore possible de déterminer le nombre de blessés. Mais Handicap International se prépare déjà à devoir compléter son dispositif par des actions de soins des blessés (réadaptation), pour faciliter leur rétablissement, et tenter de prévenir la survenue de handicaps irréversibles.

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