25 ans de recherche publique au Luxembourg
Le 22 novembre dernier, François Biltgen, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a dressé le bilan de 25 ans de recherche publique au Luxembourg.
Dans le temps, on considérait que la prospérité du Luxembourg était due aux richesses de ses sols. Suite à la crise sidérurgique du milieu des années 70, et sous l'impulsion en tant qu’Etat membre de la Communauté européenne, le Luxembourg a su développer des nouvelles ères de prospérité en développant surtout ses niches de souveraineté. Aujourd'hui, et depuis au moins 25 ans, les décideurs politiques des gouvernements successifs sont d'avis que la prospérité de l'économie et la cohésion sociale de la société ne peuvent être atteints qu'en développant des niches de compétences. Ainsi, la recherche publique a connu un essor sans précédent ces dix dernières années.
La loi du 9 mars 1987, qui a joué le rôle de pionnier dans l'éclosion de la recherche publique et qui a permis la création des centres de recherche publics (CRP), a ainsi certainement porté ses fruits. Mais aujourd'hui, il y a lieu de quitter cette ère de pionnier et de consolider les CRP dans le cadre de la gouvernance générale de la recherche et de l’innovation au Luxembourg.
Pour garantir le développement économique sur le long terme, l’action gouvernementale mise sur la production de connaissances et ainsi sur la croissance économique à long terme. L’action gouvernementale 2009-2014 s’inscrit résolument dans le cadre du concept du “triangle de la connaissance“ visant à renforcer le potentiel des acteurs à produire des connaissances par la recherche, à les diffuser par l’enseignement supérieur et à les appliquer grâce à l’innovation.
Les efforts de synergie seront catalysés par la concentration des activités au sein de la Cité des Sciences, de la Recherche et de l’Innovation, favorisant également le partenariat public-privé.
Afin d’en assurer l’impact visé et l’efficience requise, la politique de recherche, de développement et de l’innovation (RDI) ainsi que les activités développées dans ce cadre font l’objet d’un monitoring continu et d’exercices d’évaluation périodique par des groupes d’experts internationaux indépendants.
L’étude-évaluation de l’OCDE et la gouvernance de la recherche publique
En 2005, le gouvernement avait demandé à l’OCDE d’entreprendre une analyse-évaluation du dispositif national de recherche et d’innovation du Luxembourg dans le but d’obtenir des recommandations pour le développement futur du système en identifiant ses forces et ses faiblesses.
Tout en encourageant le gouvernement à poursuivre ses ambitions en matière de politique de recherche et d’innovation, les recommandations de l’OCDE se sont concentrées notamment sur l’amélioration de la gouvernance, le renforcement de la complémentarité entre les agences et les organismes publics de recherche et le renforcement des liens entre les activités de recherche du secteur public et du secteur privé.
En ce qui concerne l’amélioration de la gouvernance du système, le rapport recommande de clarifier le rôle des acteurs, d’améliorer la coordination et la collaboration entre les acteurs publics et une meilleure coordination horizontale des politiques sectorielles, de renforcer les capacités de gouvernance en introduisant des contrats de performance en vue d'améliorer les complémentarités. Il préconise également un renforcement de la priorisation des activités dans le domaine de la RDI, en concentrant ces activités sur un nombre limité de domaines et en équilibrant davantage les approches bottom-up et top-down.
Une nouvelle évaluation de l’OCDE est prévue pour l’année 2013. Les résultats de cette étude seront présentés au début de l’année 2014.
Les contrats de performance
L’introduction des contrats de performance en 2008 a constitué une des principales réponses du gouvernement aux recommandations de l’OCDE visant à améliorer la gouvernance de la recherche publique. Les contrats de performance sont des contrats pluriannuels qui couvrent actuellement trois ans pour les CRP, le FNR et Luxinnovation, et quatre ans pour l’Université, pour laquelle cette obligation était déjà ancrée dans la loi du 12 août 2003.
Conformément à la philosophie des contrats de performance, l’Université et les CRP s’engagent à l’atteinte d’un nombre d’objectifs concrétisés par des indicateurs et de résultats d’output en contrepartie de la dotation financière de l’Etat, mettant ainsi en relation les sept activités de recherche et d’innovation et les résultats au niveau scientifique, économique et social. Les résultats escomptés peuvent être catégorisés de la façon suivante:
-Résultats d’ordre financier: à côté de la dotation de l’Etat, les acteurs s’engagent à avoir des recettes par le biais des contrats de recherche (recherche contractuelle) ainsi que des recettes issues de programmes de recherche à caractère compétitif (financement compétitif) comme, par exemple, les programmes pluriannuels du FNR ou le 7e PCRD.
-Résultats d’output (des publications scientifiques, un certain nombre de doctorants ainsi que de thèses accomplis, des spin-offs, des brevets etc.).
Le niveau des indicateurs varie d‘acteur à acteur, dépendant de ses missions et de ses objectifs pour la période considérée.
Les priorités nationales de recherche publique
A la suite d’un exercice de prospective exécuté par le FNR en 2006-2007, le gouvernement a procédé, en 2007, à la définition des priorités nationales de la recherche publique. Ces priorités sont l’innovation dans les services, la gestion durable des ressources d’eau, le marché du travail, les exigences éducatives et la protection sociale, l’identité, la diversité et l’intégration, les matériaux et surfaces fonctionnelles et intelligentes, ainsi que les maladies liées au vieillissement.
Ces priorités de recherche sont principalement mises en œuvre par les instruments du Fonds national de la Recherche et notamment le programme CORE, les activités de recherche internes des centres de recherche publics et de l’Université, ainsi que par le biais de l’initiative biotech.
Communiqué par le Portail luxembourgeois de l’innovation et de la recherche