Une approche réaliste
Le «Pacte Climat» constitue une avancée majeure pour la réduction de l’empreinte carbone au Luxembourg. L’objectif du contrat est d’encourager les communes à suivre un plan d’action visant à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, et ainsi contribuer aux efforts nationaux de lutte contre le changement climatique. Laurent Majerus, Energy Efficiency Manager chez Enovos, nous explique les tenants et aboutissants de cette initiative.
Plusieurs initiatives ont été mises en place par le gouvernement pour lutter contre le changement climatique, dont le «Pacte Climat». En quoi consiste-t-il?
Le «Pacte Climat» repose sur un projet de loi visant à autoriser l’Etat à subventionner et à encourager les communes s’engageant par écrit à mettre sur pied un programme de réduction des émissions de gaz à effet de serre sur leur territoire sur une période qui s’étale du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2020.
Par «territoire», on entend non seulement le patrimoine communal mais également la production d’énergie, les ménages, l’industrie, les véhicules, l’éclairage public qui se trouvent sur le sol de la commune.
Ce programme de gestion de qualité permet aux communes d’identifier leurs points forts, leurs faiblesses ainsi que leurs potentiels d’améliorations, et, surtout, de prendre des mesures efficaces sur le plan énergétique et climatique.
En d’autres termes, il s’agit d’un instrument de gestion de qualité de la politique énergétique et climatique pour une commune qui consiste à évaluer et à mesurer systématiquement les impacts environnementaux ainsi que de mettre en place des mesures correctives ou d’améliorations.
Selon les résultats obtenus, c’est-à-dire le nombre de mesures réalisées sur un catalogue de 80 actions, la commune se verra décerner… ou pas une certification qui correspondra à une des trois catégories déclinées par le label «European Energy Award», sur lequel repose le programme.
Trois acteurs sont impliqués, la commune en question, l’Etat via le GIE myenergy titulaire de licence «European Energy Award» et une société experte en énergie telle que la nôtre, par exemple.
Quel est le rôle des sociétés comme la vôtre dans ce cadre?
Nous proposons toute une série d’outils, de produits ou de services destinés à mesurer, réduire ou encore compenser les gaz à effet de serre ainsi que la consommation et la facture énergétique sur le territoire communal. Figurent parmi ceux-ci le cadastre solaire, le Bilan Carbone®, les audits énergétiques, l’éco-mobilité ou encore le «fonds nova naturstroum».
Mais dans ce cadre, Enovos compte aller beaucoup plus loin encore, en mettant en place, spécialement pour le Pacte Climat, un management de l’énergie pour communes.
Précisons qu’Enovos a donné son avis lors du projet de loi en proposant des actions pragmatiques et efficaces.
Qu’entendez-vous par «management de l’énergie» ?
Enovos propose un service global destiné à encadrer cette politique de réduction de la consommation énergétique et des gaz à effet de serre de la commune sur la durée du «Pacte Climat».
Pour les communes qui font appel à notre expertise dans le domaine de l’énergie, il nous incombera d’établir une stratégie cohérente d’actions concrètes pluriannuelles avec un plan d’action ad hoc, d’effectuer des actions et de mesurer, au fur et à mesure, l’impact des actions entreprises par les autorités communales au niveau de la consommation de gaz et d’électricité du patrimoine communal, de l’éclairage public et de la flotte de véhicules.
Autrement dit, nous accompagnons les communes dans le suivi régulier de leurs consommations d’énergie et dans la mise en œuvre de certaines actions très concrètes. Avec l’expertise qu’Enovos possède dans le domaine énergétique, la société se positionne comme partenaire privilégié de la commune.
Concrètement, si une commune prend par exemple la décision de procéder à un audit énergétique ou encore un Cadastre Solaire qui débouchent sur une réduction de sa consommation énergétique, le ministère validera les démarches en lui délivrant le nombre de points prévus par le label pour les mesures en question. Dans le cadre d’un management de l’énergie, Enovos s’occupera de la démarche administrative, bien évidemment.
Quel est l’intérêt des communes à procéder à une telle démarche forcément coûteuse ?
L’obtention d’une certification permet à la commune de solliciter une subvention annuelle variable, plafonnée à 10.000 habitants, suivant le niveau obtenu. Il est au départ pour les années 2013 à 2015 de 15 euros par habitant pour la catégorie 1, de 25 euros pour la catégorie 2 et de 35 euros pour la catégorie 3. La somme sera par la suite dégressive.
Je tiens à préciser que notre démarche n’est pas de proposer des études complexes, chères et à grande échelle, mais plutôt de donner la possibilité aux communes d’investir dans des actions concrètes sur le territoire. L’objectif n’est pas de vouloir réaliser l’irréalisable en mettant en place des moyens colossaux susceptibles de grever le budget de la commune. Nous proposons une approche réaliste, pragmatique et surtout en ligne avec le «Pacte Climat», ni plus ni moins. Une commune et surtout l’environnement doivent pouvoir sortir gagnants de l’opération à plus ou moins long terme, le but étant de réaliser des économies de fonctionnement tout en préservant l’environnement.