Le Bilan Carbone® spécialement adapté aux communes

Après l’audit énergétique Patrimoine destiné à évaluer la performance énergétique de l’ensemble des bâtiments publics dans les communes, Enovos propose un nouveau service complémentaire pour les décideurs communaux. Il a pour objectif de quantifier les émissions de gaz à effet de serre engendrées par les différentes activités communales pour pouvoir mettre en place un plan de réduction. Interview de Laurent Majerus, Energy Efficency Manager, département Energy & Customer Services d’Enovos.
 

Outre le service d’audit énergétique Patrimoine que vous proposez aux communes en partenariat avec l’energieagence, vous misez désormais sur le Bilan Carbone® pour les communes. En premier lieu, qu’est-ce qui différencie ces deux notions?

L’audit Patrimoine a pour objectif l’évaluation rapide de la performance énergétique de l’ensemble des bâtiments publics dans une commune, différant du Bilan Carbone® qui propose une approche de comptabilité carbone calculée sur une base d’émissions beaucoup plus large (transport, immobilisation…).

Le Bilan Carbone® que nous proposons aux communes ne reposera pas que sur la consommation énergétique individuelle des bâtiments, mais sur une évaluation des émissions carbone engendrées par l’activité directe et indirecte de la commune.
En d’autres termes, absolument toutes les émissions  de gaz à effet de serre rejetées par les différentes activités de la commune seront analysées en détail étape par étape, que ce soit celles émanant de ses bâtiments, des déplacements des employés communaux mais également des fournisseurs, du matériel utilisé, des déchets, etc. L’on obtient ainsi un Bilan Carbone® global qui permet de mesurer les impacts en équivalent carbone de chacune des activités communales et ainsi la dépendance aux énergies fossiles.
Cela n’a rien de nouveau en soi. Nous proposons déjà ce service depuis le 1er janvier 2012 aux entreprises. Cependant, la mise en place du Bilan Carbone® pour les communes est différente de celle des sociétés. Si cette démarche n’est pas obligatoire au Luxembourg, elle peut parfaitement s’intégrer au futur «Pacte climat» élaboré par le gouvernement

 

Quel est l’objectif recherché?

L’objectif est d’aider les communes à calculer leur impact global et réel en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Les émissions de carbone étant identifiées par domaine, secteur d’activité et surtout par service pour les communes, il nous est alors possible de voir où le potentiel de réduction est le plus important, et proposer un véritable plan d’action.
L’objectif est double: réduire l’empreinte écologique mais également faire baisser les frais de fonctionnement. Alors certes, un Bilan Carbone® a un coût, mais il s’agit d’un service tout a fait abordable et qui peut être très vite rentabilisé avec la mise en place du plan d’action.

 

Les communes en ont-elles réellement conscience, et pensez-vous qu’elles seront réceptives?

L’approche carbone est quelque chose de relativement récent au Grand-Duché pour les communes, et nous sommes les premiers à proposer une méthodologie adaptée au niveau communal.
Avec le futur «Pacte Climat» mis en place par le ministère du Développement durable et des Infrastructures, de concert avec les communes, qui a pour objectif d’offrir à ces dernières un cadre de référence législatif, technique et financier pour qu’elles puissent mener des interventions ciblées en matière environnementale, les mentalités vont changer.

Quant au fait de savoir si elles seront réceptives à notre message, j’ai l’intime conviction qu’elles le seront dès lors qu’elles verront que les actions proposées ont un impact concret sur leurs émissions et sur leur budget de fonctionnement.

 

Pour quand sont prévus les premiers contacts, et quelle est votre stratégie commerciale?

Ils sont prévus pour la rentrée scolaire.

Enovos possède une division commerciale dédiée aux services communaux. Notre démarche reposera sur des contacts individualisés exclusivement; nous privilégions une approche directe.
 

 

En tant qu’expert, quelles sont selon vous les activités communales où la marge de manœuvre en matière de réduction des émissions est la plus forte?

Les émissions issues telles que l’énergie nécessaire au fonctionnement de l’administration, tout particulièrement au niveau du chauffage, sont généralement assez importantes, et il est possible de prendre des mesures pour en économiser. La donne peut fondamentalement changer entre une commune et une autre, selon leurs caractéristiques propres.
Suivant les premières expériences, une source d’émissions susceptibles d’être réduite se situe ensuite au niveau des déplacements, que ce soit ceux des employés communaux ou des usagers. Ils ont un impact carbone assez élevé.
Nous constatons aussi des émissions carbone assez élevées dans le domaine des immobilisations dont une partie significative est liée aux achats.
Après la récolte des données, nous proposons la mise en place d’un plan d’action qui est adapté à chaque commune. L’objectif reste cependant identique pour chacune d’entre elles: réduire l’impact environnemental et les frais de fonctionnement. Ceci dit, les solutions pour atteindre cet objectif peuvent être diverses.
Pour finir et seulement après avoir mis en œuvre des actions sur leurs propres activités, nous invitons les communes à compenser leurs émissions de CO2
 

… ce qui représente des dépenses supplémentaires dans une période où les communes doivent veiller, plus que jamais, à maîtriser leurs finances…

Certes, mais MyClimateLux propose tant aux communes, aux entreprises qu’aux particuliers de compenser volontairement leurs émission de CO2, dans des projets remplissant des standards très élevés et reconnus. Ainsi, les communes, sociétés ou particuliers contribuent à un développement durable, en soutenant, via le fonds MyClimateLux, des projets réduisant directement les gaz à effet de serre et protégeant le climat de façon immédiate.

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