Une aide à la décision précieuse

Un nouveau type de concept en matière d’audit énergétique a vu récemment le jour au Grand-Duché, l’audit énergétique de patrimoine. Celui-ci a pour mission de faire un état des lieux de la performance énergétique de l’ensemble des bâtiments communaux afin de déceler quelles sont les failles éventuelles dans le patrimoine communal, et les réponses que l’on peut trouver. Interview de Laurent Majerus, département Energy & Customer Services d’Enovos et de Pierre Wolff, directeur de l’energieagence.

 

L’energieagence réalise depuis peu des audits énergétiques de patrimoine en partenariat avec Enovos. De quoi s’agit-il?

Laurent Majerus: L’audit énergétique de patrimoine est une évaluation rapide de la performance énergétique de l’ensemble des bâtiments publics dans une commune, différant des audits énergétiques standards qui ne s’appliquent qu’à l’analyse énergétique d’un bâtiment spécifique. Ce nouveau système d’évaluation inédit à ce jour au Grand-Duché se rapporte à la consommation énergétique, l’isolation, etc.

Il permet de classifier les bâtiments selon leur performance énergétique et de proposer les mesures qui s’imposent aux bâtiments dont la consommation énergétique est trop élevée. L’objectif est bien sûr de réduire la consommation énergétique en supprimant les «gaspillages».

Parmi ces mesures, le remplacement du système de chauffage, de l’isolation, etc.   

L’audit énergétique est une base de décision pour la commune qui lui permet de se fixer des priorités en termes d’investissements pour restructurer les bâtisses énergivores. Bien évidemment, de concert avec l’energieagence, nous soutenons les responsables communaux et leurs équipes techniques dans la prise de décision, et misons donc sur une approche d’accompagnement, de la prise de contact à la sensibilisation en passant par le volet opérationnel.

 

Quelles sont les différentes phases du processus?

Pierre Wolff: Nous commençons par présenter le concept aux responsables avant de collecter des données énergétiques – cela peut-être la surface, le type de bâtiment, par exemple.

Plus exactement, nous procédons à un benchmarking qui repose sur la surface du bâtiment, la surface chauffée, les consommations, l’utilisation du bâtiment pour obtenir une valeur par m2 que l’on peut comparer à des bases de données existantes.

S’ensuit une visite des lieux avec l’energieagence. Cette dernière  développe ensuite un plan d’action par bâtiment sur base des failles constatées en signifiant sur quelles bâtisses concentrer ses efforts.

Nous présentons les résultats aux élus et au service technique et les conseillons afin qu’ils trouvent les bons partenaires pour la réalisation des travaux de restauration. Les pistes d’améliorations sont d’ordre plutôt qualitatives.

 

Comment s’est nouée la collaboration entre Enovos et l’energieagence?

Pierre Wolff: Enovos a créé le département Energy & Customer Services en 2011. Dans ce cadre, nous avons débuté les premiers pourparlers cette même année et commencé à travailler ensemble sur différents projets, notamment dans le secteur des entreprises. Ces projets étant concluants, nous avons décidé de nouer un partenariat en janvier 2012.

 

Quel est le rôle de l’un et de l’autre?

Pierre Wolff: Enovos assurera la partie commerciale et marketing de ce nouveau service qui a été développé au sein du département Energy & Customer Services d’Enovos.

L’energieagence prendra le relais avec les responsables communaux, si la commune est intéressée, mais toujours en collaboration avec Enovos, l’objectif étant de travailler main dans la main tout au long du projet.

 

Qu’en est-il d’un point de vue opérationnel?

Laurent Majerus: La stratégie environnementale revient à Enovos qui discute avec les responsables communaux des résultats obtenus, tandis que l’energieagence traite plutôt le volet opérationnel, soit la  collecte des données, la thermographie, les mesures sur le terrain, etc. avant la mise en œuvre d’un plan d’action. 

 

Quelles sont les spécificités luxembourgeoises dans le domaine quant au patrimoine communal? Qu’est-ce qui est perfectible?

Laurent Majerus: J’aimerais tout d’abord souligner le fait que nous constatons un intérêt croissant des élus ainsi que des responsables communaux dans le domaine de l’efficacité énergétique et de l’aspect écologie au niveau patrimoine, entre autre, suite à la catastrophe de Fukushima et l’instauration prévue du pacte climat. L’intérêt pour la question de l’efficacité énergétique s’en est ainsi trouvé fortifié, et les mentalités commencent résolument à changer.

Les élus ont pu constater que certains bâtiments comme les écoles affichent de mauvais résultats, et plus généralement les bâtiments occupés et donc chauffés. Beaucoup datent des années 60 voire des années 30, et une rénovation s’avère souvent indispensable.

Ajoutons à cette prise de conscience les subsides qui voient le jour, notamment au niveau du «Pacte Climat», qui ne peuvent qu’encourager les responsables communaux à franchir le pas.

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