Bâtir la commune de demain
Afin de répondre aux enjeux scolaires, périscolaires, environnementaux et culturels, la commune de Frisange multiplie les initiatives et les projets. Ceux-ci se succèdent et sont portés par une volonté politique affirmée qui vise à répondre aux besoins croissants de sa population. Le collège des bourgmestre et échevins affiche une ambition claire : celle de conjuguer le développement urbain à la qualité de vie et à la durabilité. Explications avec Roger Beissel, son bourgmestre.
S’adapter aux défis pédagogiques
Commune dynamique, Frisange ne cesse d’innover et de développer de nouveaux projets ambitieux. La construction d’une nouvelle école avec une maison relais figure parmi ceux-ci. « Ce chantier s’inscrit dans le contexte d’une réforme au niveau du ministère de l’Éducation nationale en ce qui concerne le projet d’alphabétisation en français. Au total, nous avons déjà plus ou moins trois classes pour chaque cycle. Le projet scolaire initial prévoyait une extension temporaire de deux salles de classe, située juste derrière notre nouvelle administration communale. Celui-ci a été abandonné, ou du moins modifié récemment lors d’un conseil communal », explique Roger Beissel, le bourgmestre. Les élus ont en effet décidé de lancer une nouvelle construction comprenant la maison relais au rez-de-chaussée, les deux salles de classe déjà prévues dans la première ébauche au deuxième étage et, au dernier étage, trois classes supplémentaires.
Ce projet a été réalisé en collaboration avec la direction de l’école pour répondre aux besoins des élèves et des enseignants. « Côté budget, l’estimation actuelle du coût des travaux avoisine les 2,2 millions d’euros, mais pourrait évoluer dans les mois à venir. Quoi qu’il en soit, il est hors de question de faire machine arrière puisque ces salles de classes seront d’une grande utilité pour accueillir les enfants lorsque nous rénoverons l’ancienne école », insiste-t-il. La construction devrait commencer en octobre, pour une durée d’un an. « Nous privilégions une structure en bois préfabriquée. Cela représente un double avantage puisque ce matériau est plus rapide à mettre en œuvre et plus durable qu’une construction traditionnelle en béton ou que des conteneurs modulaires qui eux sont beaucoup trop onéreux ».
Le Pacte Nature, une priorité
Soucieuse de l’environnement et pour rester dans le même esprit de transformation durable, la commune intensifie progressivement ses efforts en matière d’aménagement paysager et de biodiversité, en témoigne son adhésion au Pacte Nature. « Ce plan communal a pour objectif de structurer et de coordonner les actions en faveur de l’environnement. Nous sommes aujourd’hui soutenus par un conseiller climat et nature très impliqué et avons récemment engagé un jardinier qui dispose de toutes les connaissances requises pour nous aider. La convention a déjà été signée. Nous nous attelons actuellement à élaborer une stratégie que le conseil communal votera prochainement », précise le bourgmestre.
Dans le même ordre d’idées, la commune de plus de 5.000 habitants met un accent particulier sur la valorisation des biotopes locaux, d’autant plus que ces écosystèmes naturels sont essentiels à la préservation de la faune et de la flore. « Notre objectif est de mettre en évidence les biotopes existants en créant des espaces aménagés favorables à leur développement. De plus, nous planterons et ensemencerons des plantes typiques de notre pays et de notre région. Je tiens à ce titre à remercier le SIAS, un syndicat à vocation multiple qui nous accompagne dans sa mise en œuvre ». La commune de Frisange pratique déjà, par exemple, le fauchage tardif au printemps et a mis en place des abris à insectes sur son territoire. « Nous planifions également la rénovation de nos aires de jeux pour les enfants en y intégrant des arbres et des haies. L’objectif est double car la plantation de végétaux apporte de l’ombre naturelle lors des fortes chaleurs en été, embellit les lieux et offre un aspect plus accueillant pour les enfants et les adultes qui les accompagnent », estime le bourgmestre.
Grâce au Pacte Nature nous pouvons offrir un cadre de vie plus sain à nos citoyens
Et pour ramener davantage de nature dans la ville et lutter contre le déclin des insectes, les élus valorisent également leurs espaces verts. « Un premier projet a été réalisé au carrefour de Frisange, où notre équipe de jardiniers a créé, grâce à des vivaces et des semences de fleurs indigènes, une source de nectar et de pollen pour nos pollinisateurs. Les espèces sélectionnées sont particulièrement adaptées car elles offrent une longue période de floraison et prospèrent bien dans des zones ensoleillées et sèches », explique-t-il. D’autres espaces similaires seront aménagés dans plusieurs endroits de la commune dans les années à venir afin de continuer à soutenir la biodiversité locale.
Ces démarches visent non seulement à faire de Frisange un lieu plus vert, mais aussi à faire évoluer l’image d’une commune urbanisée en raison de son emplacement géographique. « Nous sommes situés à quelques kilomètres de la frontière allemande et française. Nous sommes inévitablement submergés par le trafic routier, notamment durant les heures de pointe. Grâce au Pacte Nature nous pouvons offrir un cadre de vie plus sain à nos citoyens », déclare Roger Beissel.
Des compensations écologiques
Toujours dans le même cadre, les élus ont procédé à l’achat de deux parcelles à proximité du terrain de football d’Aspelt. L’objectif ? Permettre la création d’un nouveau terrain destiné au ballon rond tout en respectant les contraintes d’aménagement du territoire. « Jusqu’alors, nous ne disposions pas d’assez de parcelles pour compenser les surfaces artificialisées. Nous avons donc ponctuellement modifié notre plan d’aménagement général pour réaliser ce projet. Si d’autres occasions se présentent, nous nous positionnerons pour acquérir des terrains et poursuivre cette voie en faveur de la nature », explique Roger Beissel.
Par ailleurs, les terrains achetés par la commune puis loués aux agriculteurs incluent des clauses favorisant une agriculture raisonnée. « Nous privilégions des pratiques respectueuses de l’environnement et non pas l’agriculture intensive », précise-t-il.
Le complexe unifié prend forme
Le bourgmestre se réjouit également de l’avancée des travaux concernant la création d’une crèche, d’un club senior et de logements à prix abordable à la « Péiter vun Uespelt-Strooss » à Aspelt. La crèche accueillera 68 enfants de 0 à 4 ans. « À côté de celle-ci, nous établirons un club pour les seniors d’une capacité de 40 places environ et un bâtiment accueillant des logements à coût modéré contenant trois appartements dont un répondant aux normes PMR (personne à mobilité réduite). Avec ce projet, notre but est de favoriser la mixité sociale et de créer un lien intergénérationnel quelques heures ou jours dans la semaine ».
Les élus de Frisange ont dû collaborer avec l’Institut national pour le patrimoine architectural afin de conserver l’image rurale du quartier puisque ce projet se trouve au centre du village, à proximité du château et de l’église. Suspendu temporairement en raison des fouilles archéologiques, le chantier pourra définitivement démarrer cette année. « Nous sommes heureux que les fouilles aient déjà été réalisées parce que nous recevons de plus en plus de demandes émanant de nos seniors qui aimeraient avoir un lieu de rencontre », indique le bourgmestre.
Une nouvelle dynamique culturelle et touristique
Le collège des bourgmestre et échevins de Frisange entend également développer sa politique culturelle. Comment ? Grâce à l’inauguration du château d’Aspelt qui a eu lieu le 6 décembre dernier. « Nous l’avons rénové pour le transformer en un espace culturel multifonctionnel. Nous avons fini les travaux en début d’année afin d’accueillir des spectacles, des concerts, des projections cinématographiques ou tout autre événement dès le mois de février », explique le bourgmestre. Désormais, chaque mois, des concerts y sont organisés. Le dernier en date mettait à l’honneur la musique portugaise de la révolution. Cet événement a accueilli une quarantaine de personnes. « Ce sont encore de petits événements mais ils fonctionnent très bien. Les retours de nos citoyens sont positifs. Certains spectateurs viennent même parfois de très loin pour assister aux représentations. À terme, nous mettrons en place un système de billetterie pour mieux structurer l’offre », conclut Roger Beissel.