Une « tiny forest » à Mertzig

Environ 200 personnes s’étaient rassemblées à Mertzig pour y planter au centre du village une micro-forêt de plus de 600 arbres indigènes sur une superficie de près de 200 m². Il s’agissait d’une initiative menée dans le cadre de l’Économie pour le Bien commun, un modèle économique alternatif dans lequel la commune de Mertzig est pionnière au Luxembourg, suite à la certification obtenue en 2020. Le bourgmestre, Mike Poiré, revient sur le projet.

 

Qu’est-ce qu’une micro-forêt et comment le projet a-t-il été réalisé ?

La « Tiny Forest » en plein milieu urbain sert non seulement à des fins éducatives, mais aussi à un surcroît de biodiversité pour créer un meilleur climat dans l’agglomération. Elle conduit à une amélioration de la qualité de l’air, ergo une meilleure qualité de vie pour les résidents. Cette micro-forêt a été créée selon la « méthode Miyawaki1 » où trois arbres par mètre carré sont plantés grâce à une préparation spéciale du sol. Ceux qui s’étaient inscrits à la campagne de plantation d’arbres pouvaient choisir entre 15 types d’arbres différents. Le projet a été rendu possible grâce à 260 donateurs et donateurs de Greenpeace Luxembourg, initiateur du projet, à la commune de Mertzig et au syndicat intercommunal pour la conservation de la nature (SICONA). L’association sans but lucratif belge SOWoods, spécialisée en la matière, a guidé les volontaires.

En l’occurrence, selon la méthode précitée, 600 arbres indigènes ont été plantés sur une surface de 200 m². C’est la création d’un véritable écosystème complexe avec le retour à la biodiversité, la régénération de sols forestiers et la reconnexion de l’Homme avec son environnement. C’est un coup de pouce à la biodiversité locale.

 

Comment expliquer la démarche ?

Je cite l’association partenaire SOWoods. Il s’agit tout d’abord de végétaliser les villages et villes. Planter des arbres de manière raisonnée et durable sont les maîtres-mots. C’est avant tout dans le but d’aider à la reforestation urbaine, à la restauration écologique des espaces de vie que les acteurs agissent pour le bien-être de la communauté.

Aider à la reforestation urbaine et à la restauration écologique des espaces de vies

Il s’agit ensuite de sensibiliser, c’est-à-dire d’expliquer l’importance de la biodiversité et de la végétalisation urbaine au plus grand nombre et de faire prendre conscience des enjeux climatiques, de l’importance des actes quotidiens et de proposer les solutions qui peuvent être mises en place.

Finalement, il y a lieu de se résilier : être un acteur direct de la résilience climatique, apporter des solutions qui permettront à la société de tendre vers la transition écologique, aider les générations futures à développer une façon de vivre durable, plus en phase avec notre environnement.

 

Le projet se veut-il également participatif et inclusif ?

En effet, l’impact sociologique de ces plantations est important et les 200 volontaires qui étaient présents lors de la mise en terre en sont la preuve vivante. Par définition, l’Économie pour le Bien commun repose sur la participation citoyenne. Les plantations deviennent donc « citoyennes » à vocation pédagogique et favorisent pour de nombreuses personnes une reconnexion à la nature. Grâce à Greenpeace Luxembourg, la mobilisation fut énorme et nous en sommes très reconnaissants.

Les plantations deviennent donc « citoyennes » à vocation pédagogique et favorisent pour de nombreuses personnes une reconnexion à la nature

S’y ajoute le volet inclusif. En partenariat avec l’association « Op der Schock » qui s’engage en faveur des besoins de personnes en situation de handicap mental et dont une structure d’hébergement se situe à Mertzig, nous avons élaboré le panneau explicatif de la « tiny forest » également en « leichte Sprache » qui est une version spécifique de la langue allemande. Il s’adresse aux personnes qui ont de faibles compétences en allemand ou en lecture en général. Ce volet nous tient particulièrement à cœur et nous le mettons en œuvre à chaque occasion qui se présente, et récemment encore dans le cadre du sentier pédagogique de la nouvelle zone « Natura 2000 » dans la forêt « Säitert » qui sera inauguré au printemps 2025 et qui est consacré à la protection des mardelles ou petites mares.

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