Une nouvelle ère pour l’éducation à Mondercange
La commune de Mondercange, tournée vers l’avenir, a inauguré une maison relais pour la rentrée. Ce projet, central pour l’éducation et l’accueil des enfants, promet de transformer l’expérience des jeunes résidents et de répondre efficacement aux besoins croissants de la commune. Rencontre avec le bourgmestre, Jeannot Fürpass.
Un concept pédagogique innovant
Située stratégiquement entre la capitale du Luxembourg et Esch-sur-Alzette, Mondercange se distingue par sa forme géographique unique, rappelant celle d’un papillon vu du ciel. Avec ses 22 km², elle fait partie des plus grandes communes du sud du pays. Composée de quatre localités – Mondercange, réputée pour son cœur animé ; Foetz, connue pour ses zones commerciales et artisanales ; Pontpierre, un village pittoresque, et Bergem, la plus rurale, la commune propose une grande diversité d’environnements qui contribuent à la qualité de vie de ses habitants. En dépit de son développement, elle a su préserver son caractère authentique, offrant à ses 7.300 résidents non seulement un cadre agréable, mais également un accès à plus de 6.500 emplois.
à l’origine, nous étions focalisés sur le bâtiment et ses aménagements, mais, au fil du projet, nous avons pris des décisions permettant d’améliorer l’ensemble du site
À l’image de celle reste du pays, la population de la commune est en constante évolution. Ce développement a conduit à une réévaluation des projets municipaux, notamment ceux liés à l’éducation et aux infrastructures dédiées à l’enfance.
Après quatre ans de travaux, Mondercange a inauguré sa nouvelle maison relais, conçue pour répondre aux besoins des familles. Ouverte dès le mois d’août, cette structure a accueilli des petits groupes en amont de la rentrée scolaire afin de permettre à l’équipe pédagogique de s’adapter à l’environnement. Avec une capacité d’accueil de 400 places, ce bâtiment s’inscrit comme un véritable campus extrascolaire moderne, situé à proximité de l’école fondamentale. Afin d’assurer une répartition équilibrée des enfants et d’éviter une surcharge, la maison relais a été divisée en deux ailes distinctes, réparties sur deux étages.
L’objectif principal de cette structure est d’offrir une transition essentielle entre l’école et le domicile. Ce lieu est pensé pour que les jeunes puissent se détendre et se divertir avant de retrouver leur environnement familial. « Ce moment est crucial pour leur équilibre. Nous voulions créer un espace où ils peuvent profiter d’une liberté souvent restreinte dans les modes de vie actuels », explique Jeannot Fürpass. À l’ère de journées très structurées, l’idée est d’octroyer aux enfants une sortie de ce cadre pendant quelques heures.
Parmi les installations, le « AirTramp » se démarque comme un équipement phare. Ce coussin d’air géant, bien plus qu’un simple jeu, permet de se défouler en toute sécurité. Il est conçu pour répondre à un besoin fondamental d’exploration physique et de liberté de mouvement, offrant ainsi un espace où les enfants peuvent tester leurs limites et décompresser après leur journée.
Nous voulions créer un espace où les enfants peuvent profiter d’une liberté souvent restreinte dans les modes de vie actuels
La maison relais ne se limite pas à une offre de loisirs ; elle comprend également un hall sportif et une salle de motricité, conçus pour encourager l’activité physique. En plus de ces installations, elle propose le « Mumo » (Multisport Mondercange), un concept sportif en collaboration avec des clubs et associations locaux. Ce programme offre aux enfants de l’école fondamentale une gamme variée d’activités sportives non compétitives, encadrées par des entraîneurs qualifiés. Les entraînements, organisés pendant l’heure de midi, favorisent une intégration efficace dès le plus jeune âge.
Pour compléter l’ensemble, la maison relais dispose d’une cuisine professionnelle où sont préparés tous les repas, assurant ainsi des plats sains et équilibrés adaptés aux besoins des enfants. Avec une capacité de production quotidienne de 650 repas, elle dessert également les autres maisons relais et crèches de la commune.
Au-delà d’un bâtiment
Le projet ne se limite pas à la construction d’un bâtiment destiné aux enfants. Il s’inscrit dans une réflexion plus globale, intégrant l’aménagement des espaces environnants et la réorganisation de l’ensemble du quartier. Dès le départ, bien que l’attention ait été principalement portée sur son emplacement, le projet a rapidement évolué pour prendre en compte des aspects plus larges. « à l’origine, nous étions focalisés sur le bâtiment et ses aménagements, mais, au fil du projet, nous avons pris des décisions permettant d’améliorer l’ensemble du site », indique le bourgmestre.
L’un des points majeurs a été l’extension du parking, non seulement pour répondre aux besoins des parents et enseignants, mais aussi pour assurer un accès sécurisé pour les plus jeunes. « Nous souhaitions créer un site sans voiture. Les élus locaux ont pris la décision d’éliminer toute possibilité de traversée dangereuse en réorganisant complètement les voies piétonnes et en créant des chemins sûrs. La cour scolaire a également été réaménagée. De plus, des efforts ont été faits pour améliorer la liaison piétonne et cyclable jusqu’à la piscine », déclare Jeannot Fürpass.
Une approche durable
Tout au long de la construction, des choix stratégiques ont été effectués pour garantir un complexe respectueux de l’environnement. L’un des systèmes clés mis en place est celui de la récupération des eaux pluviales qui alimente les sanitaires de l’établissement. Ce système permet de capter jusqu’à 60.000 litres, réduisant ainsi la consommation en eau potable et contribuant à une gestion plus durable des ressources.
Le choix des matériaux de construction a également été guidé par des préoccupations écologiques et énergétiques. L’objectif était de trouver un juste équilibre entre la durabilité, l’efficacité énergétique et les considérations économiques. Le rez-de-chaussée, par exemple, a été construit en béton, un matériau solide et durable, garantissant la stabilité de l’édifice. En revanche, pour l’étage supérieur, le choix s’est porté sur le bois, un matériau naturellement renouvelable et respectueux de l’environnement. Ce recours au bois témoigne d’une approche plus écoresponsable, limitant l’empreinte carbone du projet tout en offrant une isolation thermique de qualité.
À l’intérieur du bâtiment, ce souci écologique se manifeste également au travers des matériaux de finition. Les revêtements muraux choisis sont issus de produits naturels et les sols ont été recouverts de liège. En plus de ses propriétés durables, il présente l’avantage d’être un excellent amortisseur, réduisant ainsi les risques de blessures en cas de chute.
Entre pandémie et crise énergétique
Si le bâtiment est aujourd’hui pleinement fonctionnel, son édification n’a pas été de tout repos. Le début de la construction a coïncidé avec le déclenchement du Covid-19 en mars 2020. Cela a eu des répercussions importantes : les restrictions sanitaires ont interrompu les travaux, entraînant des retards significatifs. La pandémie a également aggravé les pénuries de matériaux, notamment de bois, ce qui a provoqué une hausse des coûts et des obstacles logistiques. Ces difficultés ont été exacerbées par la crise énergétique mondiale suite à la guerre en Ukraine, augmentant encore les prix et compliquant les approvisionnements. Malgré ces obstacles, la commune a fait preuve de résilience. « L’adaptation du projet en réponse aux difficultés successives a été essentielle pour maintenir le cap. En dépit de ces défis, le résultat est à la hauteur des attentes », conclut le bourgmestre.