« Green Events » : vers une adaptation du régime des subsides
Lancé en 2019, le projet « Green Events » encourage la réduction de l’empreinte écologique des événements. Coordonné par l’Oekozenter Pafendall et la SuperDrecksKëscht, il octroie le logo « Green Events » aux manifestations écoresponsables. Depuis ce mois d’octobre, le régime des subsides sera revu. Romaine Stracks, coordinatrice adjointe pour les projets d’innovation et conseillère pour entreprises à la SuperDrecksKëscht, présente le projet « Green Events » et revient sur cette modification de l’aide financière.
Pour quelles raisons le projet « Green Events » a-t-il été lancé ?
Initié par le ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, « Green Events » a pour objectif de réduire l’empreinte écologique des événements mis en place au Luxembourg et entre dans la stratégie « Null Offall Lëtzebuerg » du gouvernement. Créé en 2019, le projet promeut le respect de l’environnement dans les manifestations en informant, sensibilisant et accompagnant les organisateurs désireux de s’investir dans cette démarche. L’Oekozenter Pafendall asbl et la SuperDrecksKëscht sont chargées de la coordination du projet et du conseil.
Quels sont les accompagnements offerts par ces deux entités ?
Nous proposons différents suivis dans le cadre du projet, via le site internet www.greenevents.lu par exemple. Celui-ci se présente sous la forme d’une infothèque dans laquelle se trouvent des informations et des conseils sur huit thèmes différents et importants pour la planification d’un événement comme la communication et le marketing, l’alimentation et les boissons, les déchets, l’eau et les sanitaires, etc.
De plus, si ces informations ne sont pas suffisantes, l’organisateur peut contacter l’Oekozenter Pafendall ou la SuperDrecksKëscht pour obtenir des conseils personnalisés. Une autre option consiste à organiser une séance d’information interactive pour les clubs. Par ailleurs, un événement peut être certifié par le logo « Green Events » afin de montrer aux visiteurs l’engagement des organisateurs en faveur du développement durable.
Comment obtenir le logo « Green Events » ?
Pour soutenir les organisateurs qui s’engagent dans une démarche durable, la SuperDrecksKëscht décerne aux événements écoresponsables les logos « Green Events » et « Mir engagéieren eis ». Ceux-ci peuvent être attribués à tous types de manifestations culturelles, musicales, festives ou sportives : une course, une kermesse, un marché de Noël ou un festival de musique.
Pour obtenir l’un des deux logos, l’organisateur doit remplir une checklist. Celle-ci se compose de différents critères répartis en huit thématiques clés. Nous distinguons encore une fois les critères obligatoires et facultatifs. Si l’organisateur parvient à mettre en œuvre toutes les conditions obligatoires s’appliquant à son événement, il obtient le logo « Green Events ». S’il n’y parvient pas mais qu’il remplit au moins la moitié de l’ensemble des critères, il obtient alors le logo « Mir engagieren eis ».
Les organisateurs de chaque événement certifié pouvaient recevoir un subside de 1.500 euros de la part de l’État. La donne a changé le 1er octobre…
Jusqu’alors, en cas d’obtention de la certification « Green Events », tous les organisateurs, à l’exception des entreprises, pouvaient demander un subside au ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité. Ce dernier ainsi que l’Oekozenter Pafendall et la SuperDrecksKëscht se réservaient le droit de se rendre sur place lors de l’événement pour se rendre compte du respect des critères et délivrer un subside de 1.500 euros, offert à chaque événement.
La loi a changé le 1er octobre 2024. En effet, chaque association ne bénéficie plus qu’une seule fois du subside de base de 1.500 euros pour l’obtention du logo « Green Events ». Cette adaptation vise à rationaliser l’allocation des fonds pour faire bénéficier un maximum d’asbl de ce régime d’aide. Elle se justifie aussi parce que le subside était avant tout destiné à équiper les organisateurs en matériel ou équipement écologique comme des couverts ou des lave-vaisselle pour éviter l’usage du plastique à usage unique, interdit depuis le 1er janvier 2023. Cette loi sera d’ailleurs renforcée au 1er janvier 2025 puisque tous les produits à usage unique, même écologiques, seront défendus pour privilégier les couverts réutilisables.
De plus, la subvention complémentaire correspondant à 25% des frais engagés pour la mise en œuvre de certains critères facultatifs (plafonnée à 1.000 euros) est supprimée. Le subside de 1.500 euros disparaîtra en 2028 mais nous continuerons à accompagner individuellement chaque organisateur et à délivrer le logo « Green Events » aux événements qui respectent les critères.
Ne craignez-vous pas un désintérêt de la part des organisateurs si les aides financières se font plus rares ?
Non, car la conscience collective a changé. Beaucoup d’organisateurs souhaitent avoir le logo « Green Events » pour leurs manifestations. Les visiteurs accordent également de plus en plus d’importance à l’engagement environnemental sur les événements, ce qui peut donc influencer l’affluence et, par conséquent, les recettes obtenues.
Après cinq années d’existence, quel bilan tirez-vous du projet « Green Events » qui est aujourd’hui bien implanté sur le territoire luxembourgeois ?
Depuis la création du label, plus de 430.500 personnes se sont rendues à un événement portant l’un de nos deux labels. Malgré l’impact du Covid-19 durant deux ans, 369 événements ont obtenu la certification et plus de 566 manifestations ont été accompagnées. Entre janvier et juin de cette année, 226 événements ont bénéficié de nos services.
L’objectif est atteint parce que la conscience environnementale est bien intégrée dans les mentalités. L’évolution depuis cinq années est remarquable mais nous ne relâchons pas nos efforts et continuons à œuvrer pour un monde plus durable.