Le siège de CBL décroche la certification WELL Silver

La généralisation des labels durables laisse peu de place à l’émergence de nouveaux pionniers en la matière. Et pourtant, les bureaux de CBL, implantés à Niederkorn, sont les premiers du Grand-Duché à décrocher le certificat WELL Silver pour un immeuble existant. Claude Thinus et Jean-Christian Spite, auditeurs QSE pour l’entreprise générale, en ont piloté le processus de certification avec le soutien technique de Franck Sandrin et reviennent sur cette distinction qui récompense les performances des bâtiments les plus respectueux de la santé et du bien-être de leurs occupants.

 

WELL, une distinction unique en son genre

LEED, BREEAM, HQE, DGNB… les certifications durables sont nombreuses dans le secteur du bâtiment. Dernière arrivée sur le marché, WELL, délivrée par l’International WELL Building Institute (IWBI), met davantage l’accent sur la santé, le confort et le bien-être des occupants plutôt que sur les performances environnementales des bâtiments. Le siège de CBL est le premier immeuble de bureaux certifié WELL Silver au Grand-Duché. Cette première, la société la doit à sa direction particulièrement engagée ainsi qu’à son service QSE, responsable de l’amélioration continue des aspects liés à la qualité, la santé-sécurité et l’environnement au sein de l’entreprise. « Notre équipe est tenue d’assurer le maintien des procédures en place chez CBL, certifiées ISO 9001 pour la qualité, 14001 pour l’environnement et 45001 pour la santé et la sécurité. Nous avons envisagé la certification WELL, axée sur le bien-être, comme un complément à cette dernière. Dès le départ, notre objectif a été de créer non pas un système d’initiatives parallèle, mais bien d’intégrer cette nouvelle démarche dans la politique générale de l’entreprise et même du groupe », déclare Claude Thinus.
Des mesures pointues…

Pour délivrer son certificat, l’IWBI évalue les immeubles sur sept critères qui contribuent à la santé et au bien-être de leurs occupants, à commencer par la qualité de l’air. Le bon résultat obtenu par l’entreprise garantit que ses bureaux disposent d’un système de ventilation performant qui renouvèle l’air régulièrement et filtre les polluants.

Le label se penche également sur l’eau, principalement sur son accès et sa qualité. Au siège de Niederkorn, les collaborateurs disposent non seulement d’eau minérale gratuite, mais ils sont aussi sensibilisés à une consommation responsable.

De plus, une attention particulière est portée sur la lumière. La certification WELL Silver assure un éclairage adéquat qui favorise le confort visuel et la productivité. « Nous avons dû consentir à certains investissements en matière d’éclairage pour augmenter le confort des postes de travail qui pouvaient manquer de luminosité », précise Franck Sandrin.

Le confort, qu’il soit thermique ou acoustique, est également évalué. « Nous avons fait en sorte que nos collaborateurs évoluent dans un environnement sonore agréable qui garantisse le calme et la concentration sans toutefois tendre vers le silence absolu. Le sujet étant pointu, nous avons préféré faire appel à l’expertise d’un acousticien sur ce point. Les performances thermiques du bâtiment, elles, étaient suffisantes pour satisfaire aux exigences de l’IWBI », explique Franck Sandrin.

L’Institut accorde aussi une importance particulière à la santé mentale, autre critère à remplir pour obtenir sa certification. Chez CBL, les employés disposent d’espaces de détente et de convivialité intérieurs et extérieurs où se relaxer et se ressourcer. De plus, des programmes de promotion de la santé mentale sont mis en place pour les soutenir en cas de besoin. « Il s’agit de veiller à la bonne intégration de chacun et de lutter contre les discriminations, qu’elles soient liées au genre, à l’orientation sexuelle ou aux origines des collaborateurs. Cette démarche bénéficie d’un important soutien de notre responsable des ressources humaines et requiert, il faut l’avouer, un certain changement de mentalité, surtout dans le secteur de la construction. Cette politique de non-discrimination a nécessité la mise en place de certains plans d’action ainsi qu’un ajustement du règlement d’ordre intérieur », poursuit Jean-Christian Spite.

La certification récompense également les actions qui encouragent l’activité physique, elle aussi essentielle à la santé et au bien-être. Ainsi, au siège de CBL, l’escalier est le moyen privilégié pour monter à l’étage et des programmes de promotion de l’activité physique sont mis en place.
Complémentaire, l’alimentation saine joue aussi un rôle majeur. « Les boissons sucrées ont été bannies des frigos auxquels nos collaborateurs ont accès gratuitement. Nous avons souscrit à un service « Fruits at office », aménagé un potager et nous cultivons sur nos platebandes des fruits et légumes qui sont distribués au personnel pour l’encourager à adopter une alimentation équilibrée », indique Jean-Christian Spite.

Bien d’autres mesures ont été mises en place dans le cadre de ces lignes directrices : des espaces verts ont été aménagés aux abords du bâtiment, l’ergonomie des postes de travail a été soignée grâce à des écrans, des bureaux et des sièges réglables, et des plantes vertes ainsi que des objets d’art sont venus égayer visuellement les différents espaces.

 

… récompensées au terme d’un processus exigeant

Pour que ces mesures aboutissent à la remise du certificat convoité, le service QSE, encouragé par la direction de l’entreprise, a travaillé d’arrachepied sur un processus en trois étapes. « La première consiste à jauger la faisabilité de la démarche via une revue documentaire. Nous avons ensuite engagé un travail plus technique avant que ne démarrent les tests de performance qui ont permis d’attester concrètement de la validation des critères sur lesquels nous devions être évalués selon une grille établie par l’IWBI. C’est une société parisienne, agréée par l’institut américain, qui a été chargée de valider les points sur le terrain. Le certificat nous a été remis le 14 juin 2024, près d’un an après le début des démarches », raconte Claude Thinus.

Mais décrocher la certification n’est pas une fin en soi. « La mise en place est une chose, la surveillance annuelle en est une autre. Penser le bâtiment pour qu’il réponde aux critères du WELL, collectionner les fiches techniques, investir dans du matériel, tout cela est à réaliser en amont. En aval, c’est à l’occupant des lieux de maintenir le niveau d’exigence nécessaire au renouvellement de la certification. Il s’agit de suivre des plans de surveillance de la qualité de l’eau, d’adapter le plan de nettoyage, de poursuivre les mesures promouvant l’activité physique ou une alimentation saine, de rester à l’écoute des besoins des collaborateurs, etc. », ajoute Franck Sandrin.

 

Une affaire d’amélioration continue

Ce travail d’une année aura permis d’atteindre le niveau « argent », le deuxième sur une échelle à quatre échelons. « Nous avons la volonté d’améliorer notre score. Nous essaierons toutefois de tendre vers le niveau « Gold » en composant avec l’existant. En réalité, notre premier défi sera de pérenniser toutes les mesures qui ont été instaurées, mais aussi de faire bénéficier l’ensemble de la société de cette approche, jusque sur les chantiers », confie Claude Thinus.

Bien sûr, assurer le bien-être au travail n’est qu’une des nombreuses prérogatives du service QSE. « Notre politique QSE a récemment été mise à jour par notre direction. La certification WELL représentait une première étape dans la mise en place des nouvelles réglementations européennes en matière de durabilité, notamment le rapport ESG. Finalement, nos certifications relatives à la qualité, la santé-sécurité et l’environnement exercent sur nous une saine pression qui permet une amélioration continue ! », conclut Jean-Christian Spite.

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