Frisange voit l’avenir sereinement

Roger Beissel, bourgmestre, aborde son deuxième mandat avec sérénité. Il présente les chantiers en cours et revient sur la bonne santé financière de sa commune malgré les crises de ces dernières années qui ont ralenti l’avancée des projets sans entacher ceux à venir. Demain s’annonce radieux pour une commune à l’histoire riche. Explications.

De récentes fouilles archéologiques ont été menées à Aspelt sur les lieux qui ont été choisis pour ériger la crèche et le club senior. Pouvez-vous nous en dire plus ?

C’est en démarrant les projets que nous avons dû procéder à des fouilles archéologiques après avoir trouvé d’anciens murs qui datent vraisemblablement du 16e siècle. L’Institut National pour le Patrimoine Architectural (INPA) étudie actuellement les lieux pour approfondir les recherches et tenter de découvrir d’autres traces historiques sur le chantier qui se situe juste à côté de l’église d’Aspelt.

Ces fouilles retarderont logiquement l’avancée des travaux et nous pourrions perdre six mois si les recherches permettent de déceler des objets. Le projet de la crèche et du club senior ne sera néanmoins pas annulé.

Ce n’est pas la première fois que l’INPA réalise ce travail dans la commune puisque la construction d’une maison privée aux abords du château a déjà été retardée à cause d’autres fouilles.

À ce propos, la Fondation Linster-Weydert établie dans votre commune accumule de nombreux objets historiques trouvés à Frisange…

En raison du travail fourni par les bénévoles, nous préparerons prochainement un contrat de coopération pour aider la Fondation Linster-Weydert à se développer grâce à une aide financière de notre part

Oui, la Fondation se situe à Hellange et possède la Maison de l’Histoire et du Souvenir implantée sur une ancienne ferme. Son ex-propriétaire, Aloyse Linster, décédé depuis, a récupéré plus de 37.000 artéfacts tout au long de sa vie. Ces objets ont démontré que le site était habité par les êtres humains depuis plus de 35.000 ans. Néanderthaliens, Homo Sapiens et Gallo-Romains ont tour à tour vécu dans l’actuelle commune de Frisange ! Cette maison regorge d’histoire, même plus récente, puisque les anciens propriétaires y ont caché onze jeunes hommes durant la Deuxième Guerre mondiale pour éviter qu’ils ne soient enrôlés de force dans l’armée allemande.

La Fondation a accumulé un patrimoine non négligeable durant plusieurs décennies. Une partie des artéfacts est exposée dans la maison qui a conservé son architecture et son charme d’antan. Cela lui a valu d’être classée monument national. En raison du travail fourni par les bénévoles, nous préparerons très prochainement un contrat de coopération pour aider la Fondation à se développer grâce à une aide financière de notre part.

D’un point de vue plus global, qu’avez-vous mis en place récemment au niveau culturel ou touristique ?

Nous terminons la nouvelle salle de spectacle qui se situe dans les annexes du château d’Aspelt. Celle-ci pourra accueillir environ 120 personnes contre 50 dans la salle actuelle qui se trouve dans le grenier. Grâce à cette infrastructure plus grande, nous organiserons plus régulièrement et davantage de concerts et de spectacles.
À la fin de cette année, nous finirons également nos deux gîtes. Ils seront fonctionnels au printemps 2025. Après plusieurs discussions au conseil communal, nous les louerons et ceux-ci seront gérés par l’Office national du tourisme. Nous essaierons d’intégrer les deux gîtes au concept « bed+bike ».

La nouvelle maison communale a été inaugurée en septembre 2023, mais le chantier n’est pas totalement terminé. Avez-vous pu rester dans les budgets initiaux pour la finaliser ?

Malheureusement, non. Durant ce même conseil communal, nous avons voté un devis supplémentaire pour achever le projet dont le budget initial était de 11 millions d’euros hors TVA et qui s’élève aujourd’hui à 15 millions d’euros hors TVA. Ce supplément s’explique par les nombreux événements qui se sont déroulés ces dernières années, mais il n’impactera pas directement nos ambitions futures puisque nous avons reçu une subvention de 2,53 millions d’euros de la part du ministère de l’Intérieur. Entre le Covid-19, la guerre en Ukraine, l’augmentation du coût de l’énergie ou les indexations, les prix n’ont pas cessé de grimper. Malgré la conjoncture, nous avons pu gérer la situation en anticipant cette hausse puisque nous avons stocké du matériel avant le début de la crise. Selon nos estimations, cela nous a permis d’économiser près de 2 millions d’euros.

Le chantier de la nouvelle maison communale durera encore un an. En effet, l’immeuble qui abritait l’ancienne mairie a été démoli et les travaux de terrassement sont en cours. Il laissera place à un parking souterrain de 49 places au-dessus duquel se trouveront une place de village et un parc.

Comment se portent les finances à Frisange ?

Pour le moment, elles se portent bien. Nous venons tout juste de contracter un emprunt de 16,5 millions d’euros que nous avons reçu sur notre compte à la fin du mois de mars dernier. Il s’agit de notre premier prêt depuis 2017, celui-ci sera remboursé en 2027. Jusqu’à cette date, nous espérons ne pas contracter d’autres emprunts. Les taux d’intérêt qui atteignent des pourcentages élevés nous ont obligés à allonger la durée de créance à 30 ans, mais nous ne souhaitons pas non plus impacter les générations qui seront à la tête de Frisange au cours des prochaines décennies.

D’autres chantiers sont-ils en cours ou en phase de réflexion ?

Outre celui de l’école qui suit son cours, nous nous concentrerons sur ceux liés à l’amélioration de la mobilité dans notre commune. Nous modernisons les deux arrêts de bus situés sur la rue de Luxembourg le long de la nationale 3 et ajoutons un nouveau passage piéton. Nous profitons de ces travaux pour renforcer la sécurité des trottoirs et mieux les aménager. Ce chantier se terminera en juillet et la régulation du trafic se fera sans feu rouge afin de ne pas trop engorger notre commune lors des heures de pointe.

Pour le moment, nos finances se portent bien

Nous débuterons également le chantier du carrefour à Aspelt, où les nationales 13 et 16 se rejoignent. Les bus auront la priorité sur les voitures. Si ces projets ne désengorgeront pas forcément le trafic, ils permettront de favoriser la mobilité douce, à la fois pour les piétons mais aussi pour les cyclistes car nous ajouterons une piste cyclable à côté des trottoirs.

La création d’une caserne de pompiers est aussi dans les petits papiers…

Le ministère des Finances est propriétaire d’un terrain et d’une ferme à Frisange, situés dans la rue de Mondorf. Nous souhaitons effectivement y installer une caserne de pompiers. L’étude de faisabilité a été effectuée. Celle-ci nous autorise à établir un centre d’incendie et de secours (CIS) de catégorie 2 pour remplacer les deux centres qui se trouvent actuellement à Frisange et Aspelt. Il ne nous reste plus qu’à trouver un terrain d’entente avec le ministère.