Collecter pour mieux recycler

Les cadres légaux menant à l’élargissement de la responsabilité des producteurs s’adaptent à l’électrification de la mobilité. Dans ce cadre, Ecobatterien est attentive à l’évolution du secteur automobile et continue à trouver des solutions pour le soutenir dans ses nouvelles obligations. Andy Maxant, directeur d’Ecotrel et d’Ecobatterien, revient sur les activités de l’asbl rythmées par l’évolution de la mobilité électrique et présente également la nouvelle campagne de collecte des piles portables.

 

Quelles sont les origines d’Ecobatterien?

Ecotrel a été fondée en 2004. Elle est à l’origine de la création de l’asbl Ecobatterien en 2009, qui réunit la Luxembourg Confederation, la Fédération des Artisans et la Fedil. Elle a ainsi développé une solution pragmatique et économique pour le secteur privé concerné par la législation de 2008 qui porte sur les déchets de piles et accumulateurs. De nombreux acteurs de différents secteurs d’activité sont membres de l’association puisque ces sources d’énergie se retrouvent dans une multitude de produits.

La responsabilité du producteur s’étend aujourd’hui sur les trois batteries qui composent un véhicule: celle de la clé, du démarrage (au plomb) et la batterie de traction au lithium

Avec les nouvelles réglementations, les acteurs privés font face à la responsabilité élargie des producteurs de produits, soit l’obligation, pour eux, de financer la collecte et le recyclage des piles et accumulateurs en fin de vie qu’ils ont mis sur le marché. Aujourd’hui, les constructeurs automobiles ont une responsabilité de plus en plus grande et pas uniquement en ce qui concerne les batteries.

Avec Ecotrel, nous avions déjà apporté des modèles de déclaration facilitée que nous avons transposés aux piles et accumulateurs. Nous reprenons le même principe avec Ecobatterien. Nous avons en effet développé des systèmes de déclaration pour les batteries des véhicules électriques et hybrides, mais aussi pour les moyens de transport légers.

 

Au vu de l’électrification croissante de la mobilité, y a-t-il eu des nouveautés réglementaires?

En 2006, la première directive sur les piles et accumulateurs a été transposée en droit luxembourgeois. Cette loi a été réactualisée l’an dernier, et depuis quelques semaines le règlement européen relatif aux batteries et aux déchets de batteries a été adopté. Les déchets liés aux moyens de transport légers ont en effet commencé à arriver dans les centres de ressources depuis quelque temps. Une nouvelle catégorie de batterie est également apparue dans ce règlement qui les définit comme étant inférieures à 25 kg. Cela concerne par exemples les vélos, les trottinettes, gyropodes, etc.

De plus, la responsabilité du producteur s’étend aujourd’hui sur les trois batteries qui composent un véhicule: celle de la clé, du démarrage (au plomb) et la batterie de traction au lithium. Pour cette dernière, nous ne demandons qu’une cotisation administrative qui permet d’en faire la déclaration auprès des autorités puisque les constructeurs mettent généralement en place un système de « reverse logistics » en interne. Néanmoins, nous sommes en mesure de proposer des solutions pour les garagistes qui ne disposeraient pas de telles structures.

 

Pouvez-vous revenir sur la collecte des piles et accumulateurs?

Nous avons décidé de revoir le design des petits cubes de collecte à piles cartonnés pour inciter les citoyens à trier davantage

Aujourd’hui, ces déchets sont collectés essentiellement à travers les centres de ressources se trouvant dans les communes. Beaucoup d’accumulateurs qui contiennent du lithium font l’objet d’une collecte sécurisée que nous avons mise en place avec un système de tri «vert, jaune, rouge» permettant d’éviter les courts-circuits, les risques d’incendie ou d’explosion qui pourraient être provoqués par la manipulation de ces batteries.

Par ailleurs, nous collaborons avec la SuperDrecksKëscht dans le cadre de la collecte de piles portables. L’an dernier, nous avons décidé de revoir le design des petits cubes de collecte à piles cartonnés pour inciter les citoyens à davantage trier celles-ci chez eux. Plusieurs campagnes ont été lancées. Ces boîtes sont distribuées dans les centres de ressources. Elles sont également disponibles à la collecte mobile de la SuperDrecksKëscht ainsi qu’à différents évènements auxquels participe Ecobatterien tout au long de l’année.

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