Les produits luxembourgeois en haut de l’affiche
Lancée en 2009 suite à la crise du lait, la campagne «Sou schmaacht Lëtzebuerg», initiée par la Chambre d’Agriculture avec le soutien du ministère de l’Agriculture, entend promouvoir les produits alimentaires luxembourgeois auprès du consommateur, mais aussi des cantines et des restaurants. Présentation par Ghislaine Soisson, chef de projet à la Chambre d’Agriculture.
Mettre en lumière les produits alimentaires d’origine luxembourgeoise, issus tant de l’agriculture, de la viticulture que de l’horticulture: voilà la mission à laquelle s’attèle depuis quatorze ans la campagne «Sou schmaacht Lëtzebuerg». «Notre objectif est de leur donner plus de visibilité, d’informer le consommateur sur leur diversité et de l’inciter à en consommer davantage, mais aussi d’encourager les cantines et les restaurants du pays à en user dans leur cuisine», résume Ghislaine Soisson.
Un site internet pour le consommateur
Première cible donc, le consommateur qui, s’il connaît bien la viande, les laitages, les vins et crémants ou encore les eaux-de-vie du pays, n’est néanmoins pas toujours averti des légumes, fruits et autres aliments produits à côté de chez lui. «La difficulté est aussi de savoir ce qui pousse réellement ici, car certains distributeurs locaux – que l’on retrouve très facilement dans les rayons de nos supermarchés – disent faire du «made in Luxembourg» alors que leurs produits ne sont qu’emballés ici et cultivés ou fabriqués ailleurs», souligne la spécialiste du sujet. Pour lever cette ambiguïté, «Sou schmaacht Lëtzebuerg» fait campagne à travers des visuels, des annonces, des publireportages et des interventions lors d’événements comme la traditionnelle Foire Agricole d’Ettelbruck. L’occasion idéale pour toucher un large public, lui présenter et surtout lui faire goûter les produits du terroir luxembourgeois. «Nous essayons aussi de communiquer davantage sur notre site internet qui est très utile pour s’y retrouver. Il liste automatiquement tous les agriculteurs et producteurs du pays qui font de la vente directe, soit en magasin, soit à leur ferme, et ce en fonction des produits ou de la région recherchés. Il y en a environ 150 et tous sont géolocalisés: tout un chacun peut alors facilement chercher ceux qui sont proches de chez lui via notre moteur de recherche», indique Ghislaine Soisson.
192 cantines et restaurants sensibilisés
Secondes cibles: la restauration et les établissements de gastronomie collective du pays. «De plus en plus de repas sont pris en dehors du foyer familial, il était donc logique de s’orienter vers eux. Actuellement, 192 établissements adhèrent à la campagne, dont principalement des cantines de maisons relais ou de crèches, mais nous espérons toujours allonger la liste. Le principe est simple: on signe une convention stipulant qu’il faut offrir chaque semaine deux plats cuisinés uniquement à base de produits du Luxembourg, et proposer régulièrement des produits locaux de base comme des laitages, de la viande, du miel ou des tisanes. Des vérifications sont régulièrement faites à partir des menus communiqués et des bons de commande référents», explique la chargée de projet, regrettant tout de même que les restaurants ne profitent pas davantage de la visibilité offerte par le site internet de la campagne. «Eux aussi y sont référencés et ont même la possibilité de s’y présenter, mais malheureusement peu utilisent cette fonction… Pourtant, cela pourrait leur permettre de mettre en avant leur engagement et leur cuisine».
Avantages et bienfaits du locavorisme
Le locavorisme, autrement dit le fait de consommer local, présente de nombreux avantages que la campagne «Sou schmaacht Lëtzebuerg» entend également mettre en avant. Les plus évidents? La qualité et la traçabilité de ces produits du terroir. Le chemin entre le producteur et le consommateur étant très court, celui-ci permet en effet un maximum de transparence et un vrai rapport de confiance. Sans parler de leurs qualités nutritives – les fruits et légumes font effectivement moins de trajets et peuvent donc être cueillis à maturité – et environnementales (maintien et diversité des cultures, réduction des importations et donc des émissions de CO2 …). «C’est aussi une manière d’agir en faveur de l’économie locale, car en dehors des agriculteurs, beaucoup d’autres sociétés implantées ici se chargent de transformer la matière première en d’autres aliments. Beaucoup d’emplois dans l’agriculture, mais aussi dans le secteur de la transformation, dépendent donc de notre façon de consommer», ajoute Ghislaine Soisson. Tout cela sans oublier le plaisir que procure le fait de manger en suivant les saisons et la réjouissance d’accueillir chaque mois de nouveaux fruits et légumes, sains et goûteux, pour garnir nos assiettes.