Le low-code, la solution pour accélérer la digitalisation des entreprises?

Dans un monde en constante évolution digitale, trouver des solutions techniques simples et efficaces est devenu un enjeu crucial pour les entreprises qui souhaitent rester compétitives. C’est dans ce contexte que le « low-code » émerge comme une réponse innovante, pour faciliter le développement d’applications et accélérer la transformation digitale des organisations. De plus en plus utilisée, cette technologie émerge progressivement au Grand-Duché. Fujitsu Luxembourg s’est penché sur ce sujet avec le regard des experts Steve Heggen, Head of HyperAutomation, et Yann Dagorn, Head of Managed Application Services.

 

Qu’est-ce que le low-code?

SH: Le low-code est une approche de développement d’applications permettant de créer rapidement des applications avec peu voire pas de codage, en utilisant des composants existants et une interface utilisateur facile d’accès. Cette technologie se distingue par le fait qu’elle n’est pas réservée aux développeurs professionnels, ce qui ouvre la voie à ce que l’on appelle le « citizen development ». Les développeurs expérimentés ont malgré tout une place à prendre dans ce type de projet, car le low-code n’est pas du « no code ». Il demande souvent des besoins ponctuels de développement plus spécifiques.

YD: Le low-code va au-delà d’une simple plateforme. Souvent, il s’agit également d’une solution d’hébergement, incluant le « DevOps », c’est-à-dire la fusion des tâches de développement et d’opérations informatiques. Cette technique est intégrée directement dans les plateformes de low-code, ce qui offre un gain de temps considérable aux développeurs et permet une gestion simplifiée des applications.

 

Comment fonctionne cette technologie ?

SH: Elle permet de capitaliser sur des éléments courants, tels que des formulaires ou des modules d’authentification, afin de se concentrer sur la valeur métier, plutôt que de perdre du temps sur du développement sans valeur ajoutée. Cette méthode utilise une interface graphique intuitive et fournit des composants préconçus pour assembler intuitivement une application.

YD: Si des besoins spécifiques surviennent, les développeurs peuvent tout de même créer de nouveaux composants et les partager avec la communauté d’utilisateurs, pour enrichir ainsi les librairies disponibles et nourrir la plateforme.

SH: L’aspect collaboratif du low-code représente un de ses avantages. Le partage de composants permet aux autres développeurs de les utiliser pour accélérer leur travail. Les intervenants métiers peuvent également être intégrés dans le cycle de vie du projet via la plateforme low-code qui offrira des possibilités d’interactions avancées beaucoup plus fonctionnelles.

YD: Les plateformes de low-code peuvent également offrir des fonctionnalités de collaboration en temps réel pour permettre à plusieurs utilisateurs de travailler en même temps sur un même projet, ce qui représente un gain de temps considérable.

 

C’est une approche ouverte. Le low-code n’est donc pas réservé aux développeurs ?

À court ou à moyen terme, le Luxembourg n’aura d’autre choix que d’adopter lui aussi cette technologie parce que le paysage informatique actuel est en rapide évolution

SH: Les plateformes de low-code sont conçues pour être accessibles aux personnes sans connaissances approfondies en programmation, grâce à une interface visuelle intuitive et à des modèles préconstruits.

YD: Cependant, les développeurs professionnels peuvent également utiliser ces plateformes pour créer des applications plus complexes et spécifiques, en utilisant des fonctionnalités avancées de la plateforme ou en écrivant du code personnalisé.

 

On dirait qu’il n’y a pas limite au low-code. La technologie se prête-t-elle à tous les types de projets ?

YD: Le low-code a de moins en moins de limites aujourd’hui, grâce à une bibliothèque de composants de plus en plus dense. Il a été constamment amélioré depuis les années 2000. Son utilisation connaît un regain d’intérêt en raison de sa capacité à faciliter et accélérer la digitalisation, répondant ainsi à la demande croissante de nombreux acteurs.

SH: Les plateformes de low-code sont de plus en plus ouvertes et permettent l’intégration de codes personnalisés, enrichissant ainsi les modèles existants pour répondre aux besoins spécifiques.

YD: Pour en tirer plein potentiel, il est important de concevoir les plateformes de low-code pour un écosystème évolutif plutôt que pour une seule application, et ainsi optimiser les coûts.

SH: Lorsqu’il s’agit de se lancer dans le low-code, les projets d’applications de gestion interne sont souvent les plus adaptés. En effet, ils permettent aux entreprises de tester les risques éventuels liés à l’adoption de ce type de nouvelle technologie en interne, pour ensuite en tirer les bénéfices et améliorer les fonctionnalités au besoin.

 

Comment le Luxembourg accueille-t-il le low-code ?

SH: Les pays voisins ont déjà adopté le low-code depuis quelques années, notamment nos collaborateurs de Fujitsu au Royaume-Uni qui ont mis en place une équipe dédiée en étroite relation avec des experts du secteur comme OutSystems.

YD: Le low-code va répondre à une problématique de «time-to-market » qui se fait de plus en plus pressante. Avec l’accélération digitale, le marché exige des technologies rapidement. Nous devons donc nous montrer agiles et trouver des solutions. Le low-code proposera une solution complète, rapide, qualitative et évolutive, permettant de gérer à la fois la conception, le déploiement et l’infrastructure, tout en maîtrisant les coûts.

SH: À court ou à moyen terme, le Luxembourg n’aura d’autre choix que d’adopter, lui aussi, cette technologie, parce que les compétences professionnelles sur le marché dans le domaine du développement applicatif se raréfient et le paysage informatique actuel est en rapide évolution. Cela demande aux développeurs de maintenir une veille technologique constante. Les plateformes low-codes, de mise à jour en mise à jour, vont embarquer ces nouvelles technologies de manière transparente pour l’utilisateur, le configurateur et le développeur.

YD: Le sujet révèle ici une réalité qu’il ne faut pas ignorer: celle de la dette technologique. Le choix d’une solution non adaptée ou peu agile peut entraîner une surcharge de travail liée au support et au maintien des compétences sur l’ensemble des couches technologiques adoptées au fil du temps. Le low-code devrait réduire cette dette en gardant la solution à jour par rapport aux technologies du marché.

 

Comment choisit-on la plateforme low-code la plus adaptée à ses besoins ?

SH: Avant de se lancer, plusieurs points sont à considérer. Il faut évaluer la réputation du produit, étudier le nombre de composants disponibles, analyser les modules d’intégration mis à disposition, lister les technologies sous-jacentes (en cas de migration d’une plateforme low-code à une autre) et comparer les modèles de prix.

YD: Se faire accompagner par des experts de la digitalisation est alors une nécessité pour concevoir l’application et pour assurer une expérience utilisateur optimale.

Le low-code se positionne donc comme une solution technique simple et efficace, facilitant le développement d’applications et accélérant la transformation digitale.

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