Des projets pour dynamiser Schifflange

Schifflange n’a cessé de se moderniser ces dernières années. Malgré la faible superficie et la population dense de la commune, le collège des bourgmestre et échevins fourmille d’idées pour la dynamiser et offrir continuellement de meilleurs services à ses citoyens. Paul Weimerskirch, bourgmestre, présente les nombreux projets déployés, dont celui de la rénovation du Moulin de Bestgen, et revient sur les prochains défis à relever à Schifflange.

 

Parlez-nous de la commune de Schifflange en quelques mots.

Notre commune existe depuis presque 150 ans et a énormément évolué au cours des deux dernières décennies, passant de 7.000 à 12.000 habitants. Schifflange est également une ville conviviale au sein de laquelle près de 100 nationalités se côtoient tous les jours. Ce sont ces mêmes citoyens qui font vivre la commune à travers les 80 clubs et associations culturelles ou sportives qui la composent et qui œuvrent à l’intégration de tout un chacun.

Schifflange tire aussi sa force des espaces naturels. Notre commune est en effet entourée par les forêts et la zone de protection Am Brill.

 

À quelques mois des élections, quel bilan tirez-vous de votre mandat?

Je le juge globalement positif. Nous l’avons démarré en lançant une grande initiative qui donnait la parole à nos citoyens. L’idée était d’analyser la situation des infrastructures sportives, culturelles, scolaires, périscolaires et de loisirs pour déterminer les projets à réaliser. Ces informations recueillies auprès des responsables politiques, des éducateurs, des instituteurs ou même des élèves nous ont aidés à connaître les besoins qu’il fallait couvrir en la matière. Nous nous sommes également basés sur diverses projections de croissance de la population pour répondre à toutes les problématiques.

Nous mettons tout en œuvre pour conserver les éléments historiques du Moulin de Bestgen, à l’intérieur et à l’extérieur

Enfin, nous avons finalisé les projets entrepris par l’ancien collège des bourgmestre et échevins, à savoir le nouveau boulodrome, l’asile pour animaux et la création d’un parking souterrain dans le centre de Schifflange.

Beaucoup peuvent l’oublier, mais nous avons vécu deux années très difficiles en raison du Covid-19, ce qui a engendré des procédures et des retards dans le calendrier. Malgré tout, nous nous sommes remis sur les bons rails pour continuer à développer notre commune.

 

Parmi les projets qui vous tiennent à cœur: la rénovation et la transformation du «Moulin de Bestgen» à Schifflange. Pouvez-vous nous en dire plus?

Nous ne connaissons pas exactement sa date de construction mais nous supposons qu’il a été érigé en 1803 par Nicolas Olinger. Plus tard, en 1899, Elisabeth C. Müller, qui habitait le moulin, a épousé Nicolas Bestgen, d’où le nom actuel: Bestgen Millen ou Moulin de Bestgen. Ce bâtiment historique de Schifflange a depuis été repris par bail emphytéotique de la part de l’État. La question de l’utilisation du Moulin de Bestgen a déjà été posée par le collège des bourgmestre et échevins précédent. Après réflexions, nous avons décidé d’y installer une structure d’accueil pour des enfants âgés de six à douze ans qui sera gérée par l’asbl TELOS-éducation dont l’objectif est de garantir l’encadrement, la protection, la santé et le bien-être des enfants. L’association se trouve déjà sur le territoire communal mais déménagera une fois les travaux terminés. Pour leurs besoins, le bâtiment remplira deux fonctions différentes: une première éducative avec un centre thérapeutique et une deuxième de structure d’accueil qui permettra d’encadrer les visites et les rencontres entre les parents et leurs enfants. Le Bestgen Millen intègre aussi un restaurant à l’heure actuelle. Celui-ci sera également rénové et restera sur les lieux.

Pour répondre aux normes d’accessibilité, l’infrastructure sera munie d’un ascenseur. Une installation de panneaux photovoltaïques sous la forme d’ardoises se trouvera sur le côté sud de la toiture afin d’allier la cause environnementale à l’aspect patrimonial.

Le bâtiment est classé par l’Institut national pour le patrimoine architectural et nous mettons tout en œuvre pour conserver les éléments historiques du bâtiment, à l’intérieur et à l’extérieur. Les anciennes machineries, par exemple, sont aussi classées et seront conservées, restaurées et protégées derrière des vitres pour les mettre en valeur. Ce projet s’élève à environ 10,5 millions d’euros.

 

Votre commune s’est aussi lancée dans le renouvellement et la réorganisation de ses infrastructures scolaires et périscolaires dès 2018 à travers un masterplan très précis…

Actuellement, nous avons 535 places dans les maisons relais pour 1.033 enfants, ce qui est très peu. Pour améliorer la qualité de vie, diminuer le trafic et faciliter l’organisation des parents et du personnel encadrant, il fallait obligatoirement agir au niveau de l’organisation des structures d’accueil. Après de nombreuses études, nous avons décidé de les décentraliser en les intégrant dans chacune des écoles de notre commune. Ainsi, à terme, le taux de capacité des maisons relais passera de 50% à 80%.

Par ailleurs, chaque école sera rénovée, voire agrandie. En 2018, les établissements Albert Wingert, Lydie Schmit et Nelly Stein comportaient 64 classes. Nos projets devront permettre l’accueil de 1.340 élèves répartis dans 84 classes. Une fois les travaux terminés, l’école Nelly Stein accueillera 18 classes et comptera 180 places dans la maison relais, l’école Lydie Schmit comptera 18 classes pour 250 places en maison relais, l’école Albert Wingert comptabilisera 22 classes et 300 places en maison relais et dans le quartier «Op Hundelen», une nouvelle école dénombrera 26 classes et 350 places en maison relais pour un coût total d’environ 90 millions d’euros.

L’école Lydie Schmit est également classée par le Service de l’inventaire du patrimoine architectural. Nous tâcherons de conserver les caractéristiques de ce bâtiment lors des travaux.

 

Qu’en est-il au niveau des infrastructures culturelles et sportives?

À la suite de la participation citoyenne ayant révélé l’urgence des besoins, nous nous sommes engagés à livrer une piscine, deux terrains de football, un hall polyvalent, une salle de gymnastique, un bâtiment pour notre club de tennis de table, un centre culturel et un terrain dédié au cyclisme ainsi qu’un parking surélevé qui pourra accueillir 500 places. L’objectif est également de trouver des synergies entre les clubs pour bâtir un complexe optimisé et plus intelligent. Ces projets se situeront sur le site de l’actuel terrain de football, nous attendons la régularisation du PAG et ils devraient être présentés avant la période électorale.

Utiliser l’ancienne maison des pompes du château d’eau se trouvant sur la friche industrielle comme lieu qui pourrait accueillir un musée

Le centre de notre commune connaîtra aussi certains aménagements. Une maison de la solidarité sera installée dans l’actuelle «Maison Entenich». Celle-ci sera notamment mise à disposition de l’association SOS Faim pour que ses bénévoles puissent continuer leurs activités. Elle est également dédiée aux étudiants qui viennent temporairement étudier au Luxembourg et qui ont besoin d’un toit pour quelques jours! Par ailleurs, dans ce même quartier se trouve la maison «A Kassen». Celle-ci accueillera, entre autres, un centre médical et une résidence. Cette dernière sera gérée en collaboration avec l’association locale Telos qui aide les jeunes mères célibataires à trouver un logement. Une partie de ce bâtiment sera consacrée à nos clubs de photographie, de vidéo et d’échecs. Enfin, les nouveaux bureaux de notre office social se situeront dans ce quartier.

 

Vous vous êtes déclaré tête de liste début janvier pour les prochaines élections et êtes donc candidat à votre propre succession. Quels sont les principaux projets qui seront déployés si vous êtes réélu?

Il s’agira tout d’abord de finaliser les nombreux projets en cours et de suivre avec attention l’état d’avancement de chacun d’entre eux, notamment celui de l’organisation scolaire et périscolaire. Les prochaines priorités seront accordées, comme évoqué précédemment, à la rénovation du Moulin de Bestgen. Par ailleurs, et en lien avec Esch2022, nous souhaitons établir un musée dans la commune et placer davantage Schifflange sur la carte culturelle du sud du pays. L’objectif? Promouvoir le riche passé sidérurgique de notre commune. C’est encore en réflexion, mais nous pensons notamment à utiliser l’ancienne maison des pompes du château d’eau se trouvant sur la friche industrielle comme lieu qui pourrait accueillir ce musée.

Le développement de la friche industrielle ArcelorMittal, justement, et du nouveau quartier Metzeschmelz représentera aussi l’un des grands projets de Schifflange. Nous sommes propriétaires de 10% des 69 ha qui composent l’ancien site d’ArcelorMittal. Ce projet de reconversion a été confié à Agora qui a déjà conçu Belval. Le site sera avant tout résidentiel. Nous souhaitons y construire des habitations à coût abordable.

 

Quels seront, selon vous, les grands défis pour la commune ces prochaines années?

Les logements, car nous sommes une petite commune en superficie et nous ne disposons que de peu de foncier, et surtout la mobilité. Ce dernier point est relativement problématique. Notre commune est fortement affectée par le trafic durant les heures de pointe étant donné sa situation géographique. Les projets qui sortiront de terre ces prochaines années ont pour objectif de mieux répartir les flux, mais nous ne pouvons pas faire face à ce défi seuls. Le gouvernement vise à promouvoir l’utilisation des transports publics. Aujourd’hui, nous sommes à cinq minutes d’Esch-sur-Alzette et à quinze minutes de la capitale à partir de la gare centrale. Il faudra développer ces alternatives pour que les citoyens et les touristes privilégient ces modes de transport à l’avenir.

Enfin, nous espérons que nos associations poursuivront leurs activités avec la même motivation. Celles-ci réalisent un travail remarquable afin que Schifflange continue d’être une commune conviviale où il fait bon vivre!

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