Une rue et une oeuvre d’art en hommage à Václav Havel

Dans le cadre de la visite officielle du Premier ministre tchèque Petr Fiala au Grand-Duché de Luxembourg, la rue Václav Havel a été officiellement inaugurée dans le quartier du Kirchberg lors d’une cérémonie le mardi 13 décembre 2022 en présence de Fernand Etgen, Président de la Chambre des députés, Xavier Bettel, Premier ministre, François Bausch, Vice-Premier ministre et ministre de la Mobilité et des Travaux Publics, Lydie Polfer, bourgmestre de la Ville de Luxembourg et de Félicie Weycker, président du Fonds Kirchberg.

 

La nouvelle rue porte le nom de l’ancien président de la Tchécoslovaquie puis de la Tchéquie, dont le célèbre discours de 1996 à Aix-la Chapelle a inspiré la devise de la présidence tchèque du Conseil de l’Union européenne de 2022, adaptée à la situation actuelle: l’Europe comme mission.

À l’entrée de la rue, au coin de la rue Richard Coudenhove-Kalergi, l’œuvre interactive de l’artiste tchèque Jiří David, rappelle le message fort de l’ancien président qui croyait en la victoire de la vérité et de l’amour sur le mensonge et la haine.

L’œuvre repose sur deux panneaux en béton, entre lesquels résonne l’onde sonore matérialisée de l’enregistrement de la voix de Havel. L’onde est fabriquée en plaques de Plexiglas et complétée par un effet lumineux. En appuyant sur un bouton, les passants peuvent écouter l’enregistrement.

 

L’amour et la vérité doivent triompher du mensonge et de la haine

«Cette expression légendaire de Havel continue de porter non seulement un impératif moral, c’est-à-dire, une certaine forme de recommandations ou d’exemples d’engagement, mais représente, malgré son message en apparence utopique, la pensée et le désir humains essentiels», explique Jiří David.

«Dans mon projet je convertis cette phrase en graphique phonétique en 3D me permettant de pénétrer métaphoriquement à travers des murs impénétrables, symbolisant certains obstacles intérieurs et extérieurs, l’incompréhension. Ce processus symbolique de démolition des murs du mal par la force de la voix, la force de la non-violence, la force de la compréhension, la force de la communauté, porte ainsi en soi l’éthos de la liberté et de la responsabilité humaine de valeurs. C’est un message qui garde notre civilisation contre toutes les manifestations de haine dans le passé, le présent et à l’avenir. »

 

Biographie de l’artiste

Jiří David,(né à Rumburk, République tchèque, en 1956) est un des plus éminents représentants de la scène artistique tchèque. Multidisciplinaire, il s’est d’abord consacré à la peinture, pour ensuite toucher à une grande diversité de formes d’expression: sculptures, installations, architectures, photographies, vidéos et même poésie. Pendant ses études à l’Académie des beaux-arts de Prague, il a été co-organisateur de l’exposition «Confrontation» qui réunissait les jeunes artistes plasticiens des écoles d’art de Prague – à une époque où toute activité d’exposition était interdite aux étudiants et uniquement possible avec l’accord des organes culturels et politiques du régime.

En 1987, David faisait partie des fondateurs du groupe artistique générationnel «Tvrdohlaví» (Obstinés). Entre 1995 et 2001, il dirigeait l’Atelier de communication visuelle à l’Académie des beaux-arts de Prague et entre 2002 et 2020 l’Atelier de confrontation intermédiaire à l’Ecole supérieur artistico-industrielle à Prague.

En 2015, Jiří David est présent au pavillon tchèque et slovaque au cours de la 56e biennale internationale d’art plastique à Venise avec une installation de peinture monumentale «Apothéose», dans laquelle il réinterprète le tableau «Apothéose de l’histoire du Slavisme» du vaste cycle «Epopée slave» du peintre de sécession Alfons Mucha.

Au cours de sa carrière, Jiří David a créé plusieurs œuvres en relation avec la figure emblématique de la résistance contre le régime communiste, Václav Havel (1936-2011), dont la plus connue a été l’installation d’un cœur en néon au Château de Prague. Sans la contribution personnelle de Václav Havel, devenu président de la République tchèque, cette installation n’aurait jamais pu avoir lieu à un endroit aussi exposé de l’histoire tchèque. Le même cœur a été monté sur la façade du Parlement européen à Bruxelles en commémoration du 10e anniversaire de la mort de Václav Havel.

 

Communiqué par le Fonds Kirchberg
Photo: ©Fonds Kirchberg

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