Une vision sur 30 ans

Habitation, mobilité, qualité de vie et environnement sont les quatre piliers fondamentaux sur lesquels vont se développer les projets futurs de la commune de Kayl. «Nous nous y employons sans pour autant brûler les étapes», précise fort à propos le bourgmestre Jean Weiler.

 

Comment qualifieriez-vous votre commune du point de vue du bien-être de ses habitants et de son attractivité?

Je pense que Kayl est une commune où il fait bon vivre et ce à plus d’un titre. Tout d’abord, le village est entouré de verdure et notamment de forêts, ce qui lui apporte un charme visuel indéniable. Par ailleurs, en plusieurs endroits de notre commune, nous disposons d’îlots verts et de parcs arborés qui apportent une touche esthétique et environnementale entre maisons et bâtiments. Ils permettent aux citoyens et citoyennes de s’y promener, de profiter des belles journées à leur convenance. Ce sont aussi des lieux de distraction, de convivialité et de détente, que nous avons complétés d’aires de jeux pour les enfants.

Pour en revenir à nos forêts, celles-ci sont sillonnées de nombreux sentiers de randonnée et de VTT qui attirent aussi bien les gens de la région que des personnes habitant en d’autres lieux. Je citerais plus particulièrement deux chemins qui replongent les randonneurs autant dans le charme de notre environnement que dans notre passé minier. Le Minettswee d’abord. Il débute à hauteur de l’ancienne fabrique à chaussures de Tétange, aujourd’hui connue comme notre «centre culturel Schungfabrik». Il plonge les promeneurs au cœur des sites miniers d’antan et les emmène en des endroits empruntés autrefois par les transports miniers. Un ancien poste central se trouve au Bremsbierg et permet d’en découvrir un peu plus sur les techniques employées à cette époque. Le circuit se poursuit vers le quai de chargement, la gare, puis retourne à l’ancienne usine de chaussures. Sur le trajet, se trouvent les Kabaisercher, anciens bâtiments industriels (portails, écoles, usines, etc.), transformés en gîtes originaux, idéal pour les randonneurs qui souhaitent y passer une nuit. Le «Bremswee» ensuite.  Celui-ci s’intègre au parcours du Minett Trail qui débute à Pétange gare pour terminer à Differdange gare. Ce tronçon épouse le lieu où les «buggies», wagonnets transportant le minerai, freinaient pour des raisons de sécurité.  À découvrir pour celles et ceux qui ne les ont pas encore parcourus.

Des îlots de verdure, des arbres et des espaces verts couperont harmonieusement ces nouveaux quartiers

L’attrait touristique de la commune est donc indéniable; d’autant plus depuis le 14 octobre, jour de l’ouverture officielle du musée Ferrum à Tétange, annexe du centre culturel Schungfabrik. Ce musée rassemble une section dédiée à l’histoire locale, à l’histoire minière et aux entreprises emblématiques de cette époque ainsi que la galerie «Espace Kirscht», nommée d’après le peintre Emile Kirscht ayant vécu dans la commune de 1913 à 1994, qui héberge des expositions temporaires.

 

Une commune où il fait bon vivre doit pouvoir accueillir les familles dans de bonnes conditions et, pour ce faire, proposer des infrastructures de qualité et adaptées au nombre d’élèves actuel et à venir. Où en êtes-vous sur ces questions?

La commune dispose de bonnes infrastructures scolaires, mais qui demandent à être adaptées aux besoins et exigences futurs. C’est pourquoi nous avons entamé les travaux d’extension modulaire de l’ancienne école fondamentale de Kayl Faubourg. Une fois ce bâtiment livré, il accueillera les enfants de l’école primaire Widdem. Ceci fait, le bâtiment scolaire du Widdem sera intégralement reconstruit et modernisé. Nous tenons à être ambitieux au niveau des délais, c’est-à-dire que nous ferons tout notre possible pour les respecter. Pour l’instant, le projet suit son cours comme programmé, sans retard, et l’extension devrait pouvoir accueillir les élèves à la rentrée 2023.

 

L’aménagement de certaines rues est également à l’ordre du jour. Pouvez-vous revenir sur ce projet?

Je tiens à préciser que certains des projets en cours ou à venir, qui concernent la voirie, l’aménagement urbain, les établissements communaux, l’habitation ou d’autres encore, avaient été prévus ou entamés par les élus du mandat précédent. Ceci dit, dans le cadre des projets de voirie et d’aménagement urbain, le renouvellement de la rue du Soleil entrera très bientôt dans sa phase de travaux. Les soumissions ont été lancées et devraient marquer l’ouverture du chantier pour le printemps 2023. Un lot de nouvelles maisons y sera construit sur sa partie extérieure ainsi qu’une extension du réseau, la réfection des trottoirs, la création d’îlots avec arbres et diverses plantes d’ornement entre lesquels des emplacements pour véhicules seront créés. Dans la même optique, et si le budget le permet, l’extrémité de la rue de l’Eau devrait également faire peau neuve. Nous y étendrons le réseau afin de viabiliser de nouveaux emplacements. Elle pourrait également voir la création de places de stationnement et des aires de rencontres. C’est en tout cas le projet qui a été retenu. Il sera cependant soumis à l’avis des habitants.

 

Il a beaucoup été question de l’aménagement du secteur dit «Kayl Nord». Où en est ce projet?

Dans les tiroirs depuis longtemps, c’est vrai, le projet de Kayl Nord devrait se concrétiser dans les mois ou années à venir. L’étude a été réalisée et sera présentée aux différentes parties prenantes dont, en premier lieu, les propriétaires. Il est indispensable en effet de discuter du remembrement et d’en entamer la phase concrète. Cette présentation aura lieu très certainement courant du printemps prochain. Si le projet prend corps après cette étape préliminaire, le chantier pourra commencer. Celui-ci sera d’envergure puisqu’à terme cet aménagement permettra d’accueillir environ 1.500 habitants de plus dans notre commune. Nous nous rapprocherions ainsi du maximum de nos capacités d’extension.

Toujours dans le domaine du logement, il y a encore le projet de création d’habitations à coût modéré. Il s’agit d’un avant-projet non encore rendu public dans ses plans définitifs. Toujours est-il que nous espérons qu’il se concrétise. Il viendrait compléter les capacités résidentielles du quartier de la Brill. Un parking complétera l’aménagement de ce quartier du centre-ville.

À terme cet aménagement permettra d’accueillir environ 1.500 habitants de plus dans notre commune

Mis bout à bout, ces différents chantiers sont en quelques sortes les pièces manquantes du puzzle de l’aménagement de Kayl. Quand elles seront placées, elles apporteront une cohérence au plan de développement de la commune. La perspective générale étant de penser Kayl pour les 30 années à venir.

 

Vous avez mentionné la création de parkings. Dans un monde où la problématique de l’environnement et les considérations de bien-être sont saillantes, quelles sont les perspectives d’amélioration de la mobilité, notamment au niveau de l’axe passant très fortement emprunté par les frontaliers?

C’est un sujet épineux qui ne peut aboutir sans prendre en considération différents paramètres. Il n’est pas possible, en effet, de résoudre ce problème d’un coup de cuillère à pot. La question de la mobilité sur l’axe principal qui relie notre commune à la frontière française est un problème qui doit être pris en main en concertation avec l’administration communale de Rumelange, car il nous est commun. Plusieurs axes de réflexion sont sur la table. Notre intention est, dans un premier temps, de mettre en place une participation citoyenne afin que toute personne qui le désire puisse apporter sa contribution en précisant, selon elle, les points faibles de l’axe routier en question, les zones dangereuses ou encore les secteurs qui mériteraient d’être améliorés afin de faciliter leur accessibilité aux personnes à mobilité réduite. Il faut tenir compte de tous ces points, et de bien d’autres encore, avant d’entamer des travaux qui auraient une visée à long terme.

 

La problématique de la mobilité rejoint les questions climatiques et notamment de sobriété énergétique. Quels sont vos leviers d’action sur ces questions fondamentales qui dépassent, et de loin, les frontières locales?

Tout à fait, c’est pour cette raison que le plan climat est réalisé au niveau national, entre l’État et l’ensemble des communes. À son échelle, c’est-à-dire dans les localités de Kayl et Tétange, le conseil communal s’emploie à définir l’ensemble des points à améliorer. Un grand nombre de nos bâtiments communaux disposent déjà de panneaux photovoltaïques. Il en reste cependant qui n’en sont pas encore pourvus. Il s’agira de les identifier et d’étudier la faisabilité de telles installations.

Par ailleurs, quels que soient les projets d’aménagement à venir, la question de l’impact environnemental sera systématiquement soulevée et des mesures seront appliquées. Parmi celles-ci, il sera crucial d’éviter le tout bitume et béton. Des îlots de verdure, des arbres et des espaces verts couperont harmonieusement ces nouveaux quartiers afin de limiter l’accumulation de chaleur. Les situations de canicule rencontrées cet été risquent de se répéter plus régulièrement dans le futur. Il faut s’y préparer. Et nous savons que les zones arborées maintiennent les températures à des valeurs plus confortables, par fortes chaleurs, que les zones ouvertes. Plus de verdure et moins de pierres, voilà notre volonté.

Nous allons également identifier les quartiers de Kayl et de Tétange où il reste des points faibles sur ces aspects précis de l’aménagement urbain. Il faudra alors y remédier en y intégrant plus d’espaces verts. De ce fait, comme dit précédemment, nos parcs urbains ainsi que les zones Natura 2000 de notre territoire sont des richesses à préserver, pour des questions climatiques, écologiques mais aussi de qualité de vie.

 

D’autres axes d’actions pour atteindre une certaine sobriété écologique?

Oui! Nous avons notamment pris la décision d’éteindre l’éclairage nocturne des monuments dès 21h30. Dans le même ordre d’idées, nous allons accélérer le passage au LED dans l’ensemble de l’éclairage public comme c’est déjà le cas le long des pistes cyclables et sentiers pédestres. Il en ira de même pour les illuminations de Noël, que nous allons réduire et remplacer en partie par des décorations plus traditionnelles, des sapins par exemple.

Toujours dans un objectif de réduction de la consommation d’énergie, nous allons limiter la température de l’ensemble des bâtiments communaux à 20°C. Toutes les salles de classe et les bureaux seront pourvus de thermomètres pour atteindre cet objectif. Enfin, nous allons réaliser un inventaire de l’ensemble des systèmes de chauffage de nos immeubles et identifier les chaudières à remplacer en urgence.

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