Un campus pour mieux grandir

Dans le sud du Luxembourg, entre Bettembourg et Hesperange, la commune de Roeser prospère. Celle-ci connaît aujourd’hui la même tendance que le reste du Grand-Duché: sa population ne cesse d’augmenter et, avec ses quelque 7.000 habitants, elle doit relever de nouveaux défis. Tom Jungen, son bourgmestre, a choisi de s’atteler notamment à celui de l’éducation en bâtissant un nouveau campus scolaire. Explications.

 

Développer l’éducation

Depuis une trentaine d’années, la vallée de Roeser connaît une croissance démographique importante. La commune présente en effet de nombreux attraits, parmi lesquels ses plus de 2.000 ha de zones vertes et de forêts ainsi que son fleuve assurant un environnement de vie sain. L’accroissement de la population impose l’adaptation des infrastructures et la mise en place de nouvelles stratégies, ce que le bourgmestre a bien compris. «Pour ce mandat, nous avons choisi de nous concentrer sur la modification de nos établissements éducatifs. Nous avons alors mis sur pied le projet d’un complexe scolaire supplémentaire qui, à côté de celui existant à Crauthem, pourrait accueillir la moitié des enfants de notre commune», explique Tom Jungen.

 

Un projet d’envergure

Le complexe scolaire, actuellement en construction, se trouve à Bivange-Berchem. Il s’agit d’un projet d’une envergure historique pour la commune et le plus important depuis la prise de fonction de Tom Jungen. «Le tout premier campus éducatif a été construit dans les années 1970 et, s’il était déjà impressionnant pour l’époque, nous passons aujourd’hui une nouvelle étape dans le développement de la commune et dans l’accompagnement de notre jeunesse», expose le bourgmestre.

Les enfants seront habitués à la riche diversité de notre population et chacun pourra se sentir intégré dans la société

L’un des objectifs poursuivis vise à augmenter la capacité d’accueil, autant pour l’enseignement fondamental que pour la maison relais, et à répondre aux besoins futurs: si actuellement les infrastructures existantes suffisent, il est fort probable qu’elles ne soient plus adaptées dans un avenir plus ou moins proche. «Il ne faut pas attendre que nos élèves manquent de place pour réagir. Au vu des tendances démographiques à l’œuvre au Luxembourg, nous sommes capables d’anticiper et de préparer le terrain pour l’avenir», souligne Tom Jungen. La future maison relais pourra accueillir jusqu’à 420 enfants et évitera ainsi la création de liste d’attente.

L’augmentation de la capacité d’accueil implique non seulement la création de places supplémentaires, mais aussi la prise en considération de tous les enfants, dont ceux ayant des besoins spécifiques. En ce sens, le campus scolaire de Roeser intégrera le centre de développement intellectuel (CDI) – anciennement éducation différenciée – pour les enfants présentant un handicap mental. Le bourgmestre ne souhaitait négliger aucun de ses jeunes citoyens: «L’un de nos critères lors de l’élaboration de ce projet était aussi de permettre une plus grande inclusivité, raison pour laquelle le campus réunira au sein d’une même structure l’école fondamentale, la maison relais et le CDI. Les enfants seront ainsi habitués dès le plus jeune âge à la riche diversité de notre population et chacun d’entre eux pourra se sentir intégré dans la société».

Dans une deuxième phase, s’ajoutera au campus scolaire un espace dédié aux sports. Ce projet est actuellement en cours d’élaboration. L’investissement total pour la création des nouvelles infrastructures scolaires – revu à la hausse en raison de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine – est estimé à 42 millions d’euros. S’y ajouteront les frais de construction du centre sportif en cours d’élaboration.

 

Préserver la nature

Les bâtiments du campus répondront à des critères environnementaux adaptés à la politique menée par la commune. En effet, celle-ci est engagée dans la préservation de notre planète depuis longtemps: en 1994, elle adhérait déjà à l’Alliance du Climat (ou Klima-Bündis) et, très récemment, elle s’est engagée dans le Pacte Climat 2.0.

L’une des préoccupations pour la réalisation du projet éducatif était de réduire autant que possible les besoins en énergie. Les maîtres d’ouvrage ont opté pour une construction à basse énergie avec une façade en brique. Ce matériau présente de nombreux avantages: naturellement très isolant, il est d’une grande solidité, résiste à l’humidité et au feu, sa production est moins polluante que le parpaing, etc.

L’entièreté du campus sera chauffée par une centrale urbaine alimentée par du bois local

L’entièreté du campus (scolaire et sportif) sera chauffée par une centrale urbaine alimentée par du bois local. «En parallèle, nous créons un espace où les arbres pourront être coupés en copeaux, séchés et puis stockés. La production locale de notre propre bois de chauffage est très importante pour garantir notre indépendance énergétique. Bien entendu, celle-ci doit se faire dans le respect de notre écosystème: surproduire nuirait à la faune et la flore de nos régions. Il faut trouver un équilibre», précise Tom Jungen. En outre, des panneaux photovoltaïque sont en cours d’installation sur le campus, ce qui permettra de remplir tous les besoins en énergie.

 

«Un esprit sain dans un corps sain»

La célèbre phrase des satires de Juvénal résume bien la philosophie appliquée au projet du campus scolaire. Si celui-ci intégrera une série d’infrastructures consacrées à l’éducation et à la santé physique des jeunes générations, il doit également penser à leur alimentation. «Il nous tient à cœur de pouvoir offrir des repas sains et équilibrés à nos enfants. Nos cuisiniers travaillent déjà avec des produits régionaux et de saison dans la maison relais et dans la crèche communales. Bien souvent, si nous faisons un appel d’offres auprès de prestataires externes, ces derniers souhaitent faire le plus d’économies possibles, parfois même au détriment de la qualité des repas. Nous avons donc fait le choix de gérer nous-mêmes nos cuisines», conclut le bourgmestre.

Lire sur le même sujet: