Le pari de la jeunesse

Depuis 2019, David Viaggi occupe les fonctions de bourgmestre dans la commune de Bissen. En raison de l’évolution exponentielle de la population, il a à cœur de s’investir pour l’éducation des jeunes habitants, de leur façonner un lieu de vie sécurisé et de leur proposer des activités adaptées à leur développement. Explications.

 

Une éducation saine et moderne

David Viaggi a décidé d’aider les jeunes Bissenois à prendre soin de leur santé physique. Et pour ce faire, une alimentation équilibrée est indispensable. Dès lors, la commune a fait le choix d’une cuisine 100% régionale, biologique et saine pour les 300 repas servis quotidiennement par la maison relais. «Nous sommes l’une des premières communes luxembourgeoises à proposer un tel service», souligne le bourgmestre. «Tout est préparé sur place avec des produits locaux. Cela demande entre autres une nouvelle gestion des déchets puisque, contrairement aux repas tout faits, ceux cuisinés maison génèrent davantage de résidus organiques. Nous faisons donc appel à une société externe pour récolter les ordures compostables».

La commune a fait le choix d’une cuisine 100% régionale, biologique et saine dans la maison relais

Bientôt, une toute nouvelle cuisine dédiée exclusivement aux écoles et une cantine spacieuse s’intégreront au campus scolaire en cours de planification. L’objectif est de moderniser les établissements afin qu’ils répondent complètement aux besoins de leurs occupants. Les infrastructures actuelles deviennent trop exiguës. Le campus permettra donc d’accueillir l’intégralité des élèves dans un même espace où ils pourront profiter d’une nourriture saine. Il s’établira dans les locaux de la mairie actuelle, qui déménagera une fois la construction des nouveaux bâtiments communaux achevée. Le projet du campus scolaire se fonde non pas sur l’édification d’un complexe flambant neuf, mais sur l’optimisation du patrimoine existant. Par exemple, l’école primaire se dotera prochainement d’un étage supplémentaire; ce dernier augmentera les capacités d’accueil et libérera un immeuble voisin, qui servira alors de maison relais.

En parallèle, le bourgmestre souhaite mettre au goût du jour le matériel dont dispose les jeunes élèves. Depuis 2011, les salles de classe sont équipées de TBI (tableaux blancs interactifs). Cette technologie constituait à cette époque une grande avancée. Toutefois, aujourd’hui, si elle est toujours très pratique et à la page, elle ne suffit plus. Récemment, les élèves des cycles 2 à 4 se sont donc vu offrir des tablettes numériques! La commune, grâce à un prestataire externe, a mis au service de leur éducation 60 iPad et des valises de chargement. Ceux-ci permettent aux enfants de s’initier au codage et sont également d’une grande utilité dans les branches plus traditionnelles,
le tout dans le plus grand respect des mesures de sécurité informatique. Le projet est encore frais, cependant le personnel éducatif s’est montré investi dans l’intégration de ce nouvel outil et les enfants sont déjà très enthousiastes.

 

Sécuriser le chemin de l’école

Les besoins des élèves ne se limitent pas aux enceintes des écoles. Encore faut-il pouvoir s’y rendre et en revenir en toute sécurité. C’est la problématique à laquelle le bourgmestre tente de répondre par divers moyens, et son plan d’action cible principalement la mobilité. Depuis 2021, un projet de Mobility Management est en cours de développement pour la zone industrielle. Il vise à modifier les attitudes des usagers afin de promouvoir les transports durables et permettra de réduire la présence des voitures dans la commune. Un bus électrique assure également le ramassage scolaire et évite aux parents d’utiliser leur voiture individuelle pour déposer ou récupérer leurs enfants.

«Nous avons en outre mis en place un projet pilote de pedibus. Il y a quelques mois, nous avons effectué un sondage auprès des familles de la commune dans le but d’évaluer leur intérêt pour un tel service. À partir des résultats, nous avons lancé la phase de test avec les enfants d’un quartier qui s’est montré particulièrement convaincu par l’idée. Chaque matin et chaque après-midi, un groupe de 20 à 25 enfants est accompagné à pied par un ou plusieurs adultes depuis leur maison jusqu’à leur établissement scolaire», expose David Viaggi. Le pedibus a deux avantages de taille: non seulement il permet la réduction de la circulation, mais il préserve également la santé et le bien-être des élèves par la pratique d’une activité physique quotidienne. «Si le système continue de faire ses preuves et si les parents des autres quartiers montrent toujours de l’intérêt pour celui-ci, nous l’étendrons progressivement à l’ensemble de la ville», promet le bourgmestre.

 

Bouger pour mieux grandir

Le pedibus permet la réduction de la circulation et préserve la santé et le bien-être des élèves

Autant soucieuse de leur développement cognitif que de leur forme physique, la commune organise diverses activités. À la fin du mois d’août, quelques enfants des cycles 4.1 et 4.2 ont pu participer à la première édition du Kenn Deng Gemeng. Lors de ce camp de trois jours durant lequel ils étaient, certes, encadrés par un éducateur compétent, les jeunes participants devaient vivre en autonomie: ils étaient en charge de la construction de leur campement, de la recherche et de la préparation de leurs repas, etc. De plus, ils ont dû résoudre des énigmes afin de découvrir les secrets de leur commune. «Les Robinson Crusoé en herbe ont largement manifesté leur satisfaction à la fin de l’aventure. Dans les années à venir, nous souhaiterions la réitérer avec peut-être plus d’enfants, mais en limitant tout de même leur nombre pour garantir la meilleure expérience possible», annonce David Viaggi.

Au mois de septembre, durant la semaine de la mobilité, la maison des jeunes a quant à elle relancé une manifestation mise en pause au début de la pandémie de Covid-19: la course de caisses à savon. Les enfants et adolescents pouvaient s’y inscrire par équipe et devaient fabriquer leur propre caisse. «La course a rencontré un grand succès! C’est toujours un plaisir de voir les jeunes s’investir dans un projet et proposer un résultat aussi créatif. Nous nous y retrouverons l’année prochaine», conclut le bourgmestre.

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