Viser l’excellence opérationnelle

Accroître le chiffre d’affaires et développer le bien-être au travail tout en réduisant l’impact environnemental ne sont pas antinomiques. Bien au contraire, ces objectifs sont le fondement de l’excellence opérationnelle. Ce principe de management s’applique aussi bien au secteur privé que public et permet une amélioration continue des services et des processus. Vinciane Koenigsfeld, CEO et Founder d’Exel, présente son activité destinée à développer l’excellence opérationnelle des organisations.

 

Comment est née Exel?

J’ai travaillé durant deux décennies dans la gestion des opérations pour de grands groupes internationaux principalement, mais pas seulement. J’ai aussi côtoyé des organisations internationales dotées de financements publics. J’avais en tête depuis quelques années de me lancer à mon compte. De mes expériences précédentes est née Exel en 2018 car j’ai senti qu’il y avait des opportunités à saisir en matière d’excellence opérationnelle.

 

Justement, qu’est-ce que l’excellence opérationnelle?

Elle trouve ses origines dans les années 1950 et 1960, notamment au Japon, un pays qui était dans une situation économique catastrophique après la Seconde Guerre mondiale. Les Japonais devaient faire plus avec moins et ont élaboré deux grands principes qui ont été les prémisses de l’excellence opérationnelle d’aujourd’hui: le lean management, plus connu sous le nom de toyotisme et le Six Sigma, développé par Motorola.

L’excellence opérationnelle se définit comme une amélioration continue des méthodes et des processus d’une entreprise ou d’une organisation publique ou privée. Elle répond en priorité à trois objectifs clairs: l’accroissement du bénéfice et du chiffre d’affaires, l’amélioration du bien-être au travail et enfin la réduction de l’empreinte écologique. Très souvent, les personnes que je rencontre considèrent de prime abord que ces trois missions sont antinomiques. Ce n’est pas le cas. En effet, les démarches liées à la durabilité et au bien-être permettent aux organisations de prospérer, de se développer dans le bon sens et de viser une société plus vertueuse.

 

Quels sont les moyens concrets pour améliorer ces aspects au quotidien?

Avec l’arrivée du Covid-19, nos habitudes ont été chamboulées. Il est désormais plus que nécessaire de chouchouter son équipe. Personnellement, je travaille beaucoup avec des sociétés anglo-saxonnes et américaines dans lesquelles la culture d’entreprise est différente de celles des entreprises européennes. L’impact du télétravail a été violent lorsqu’il a fait irruption dans nos vies. Cependant, à la reprise en présentiel, nous avons assisté à un flux croissant de démissions. Intégrer le télétravail dans l’équation est primordial pour améliorer le bien-être au travail.

L’excellence opérationnelle répond à trois objectifs: l’accroissement du bénéfice, l’amélioration du bien-être au travail et la réduction de l’empreinte carbone

Il s’agit aussi d’éviter le gaspillage des ressources, à la fois pour l’environnement et pour les compétences des collaborateurs d’une organisation. Est-ce que chaque personne est assignée au poste qui lui correspond pour que l’entreprise puisse bénéficier des skills de chacun? Attention, dans ce cas de figure, nous ne visons pas la suppression de postes: nous adaptons et restructurons ceux qui doivent l’être!

Par ailleurs, nous sommes capables d’agir sur l’ergonomie en optimisant les postes pour éviter les aller-retour inutiles sur le lieu de travail.

Concernant l’environnement, il est peut-être plus judicieux économiquement et écologiquement, pour une entreprise, de fabriquer un produit sur place au lieu de l’importer d’Asie. Les coûts de transport et les délais de livraison se trouvent ainsi diminués.

Les enjeux de compétitivité pour une organisation sont aujourd’hui énormes. En atteignant l’excellence opérationnelle, celles-ci parviennent aussi à fidéliser leurs clients ou leurs bénéficiaires.

 

Comment se déroule votre collaboration avec une organisation?

Notre travail change lorsque nous sommes confrontés à une petite, moyenne ou grande entreprise. C’est aussi le cas si nous travaillons avec le gouvernement ou une entreprise publique. Nous rencontrons le client et nous nous entretenons avec la direction pour comprendre la problématique à résoudre. Néanmoins, il est plus qu’essentiel de dialoguer avec les équipes. Démarrer un projet en matière d’excellence opérationnelle sans passer par le terrain s’avère impossible car ce sont les collaborateurs qui se trouvent au cœur de l’activité quotidienne.

La durée de la collaboration varie en fonction de la gravité de la problématique. Quand une société décide de se tourner vers l’excellence opérationnelle, certains collaborateurs peuvent être anxieux à l’idée du changement. Nous insufflons les bonnes pratiques et les bonnes décisions. C’est ensuite aux équipes de prendre le relais car nous aurons alors réussi notre travail: celui de transformer le staff pour qu’il continue dans cette voie!

 

Travaillez-vous également avec des entités luxembourgeoises et des communes?

Exel est encore jeune mais collaborer avec les communes et accentuer son ancrage au Luxembourg font partie de ses prochains défis. Personnellement, je vis au Grand-Duché et je constate au quotidien qu’il y a des choses à faire, parfois de simples détails qui feraient la différence. Lorsque nous vivons dans un pays, nous ne pouvons que vouloir l’améliorer et participer à la vie locale.

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