Eng nei Mobilitéit fir méi Liewensqualitéit

En 2017, Schroeder & Associés avait organisé un premier workshop au sujet de la mobilité et de ses interactions avec la qualité de vie au sein des communes. En cinq ans, la thématique a fortement évolué. L’occasion, pour le bureau d’études, de débattre sur les nouveaux aspects de la mobilité avec les autorités communales. L’événement a eu lieu le 27 septembre dans ses locaux à Kockelscheuer à partir de 13h45. L’équipe d’Adrien Stolwijk et Jean-Luc Weidert, administrateurs et aménageurs urbanistes, et de Max Backes, ingénieur et chef de l’unité «mobilité communale», revient sur les principaux sujets qui seront évoqués lors de cet événement visant à faire bouger les lignes de la mobilité sur le territoire luxembourgeois.

 

La mobilité et le réaménagement urbain/la revitalisation d’un centre de localité: les défis d’une commune

C’est un fait: de nombreuses communes souhaitent rendre à leurs centres urbains un espace-rue plus convivial avec un haut niveau de qualité de vie. «Il s’agit de rééquilibrer la position des différents usagers de la rue et de veiller à ce que chacun puisse trouver sa place dans ce système fragile. Avec nos collègues architectes, urbanistes et paysagistes, nous créons une équipe pluridisciplinaire capable d’insuffler une nouvelle atmosphère dans l’espace public et de suggérer ainsi aux automobilistes un comportement adéquat à l’intérieur de l’agglomération», explique Adrien Stolwijk. Le réaménagement urbain se traduit, par exemple, par l’établissement de tronçons de vitesse à 30 km/h, de zones de rencontre à 20 km/h, de places publiques à haute qualité et d’espaces verts.

«De tels projets sont possibles uniquement grâce à l’intégration des citoyens dans le processus de planification à travers divers sondages ou ateliers. Le but est de comprendre les soucis et les demandes des habitants pour analyser les points forts et les points faibles de chaque commune en vue d’améliorer la qualité de vie et la mobilité. Qui connait mieux le terrain que ceux qui le fréquentent chaque jour?», questionne Max Backes. L’avis de la population est davantage pris en compte qu’auparavant dans les décisions politiques. Le réaménagement urbain permet à l’heure actuelle d’organiser une mobilité durable qui repose sur une articulation optimale entre le trafic automobile nécessaire et les autres formes de mobilité (tram, bus, vélo, marche à pied).

 

Les nouvelles opportunités du Plan national de mobilité 2035

Présenté entre avril et juillet derniers par le ministre François Bausch dans chaque région du pays, le Plan national de mobilité 2035 (PNM), dans l’élaboration duquel Schroeder & Associés a été fortement impliqué, offre un certain nombre de nouvelles options quant au réaménagement de l’espace-rue. Sur la base d’une «classification fonctionnelle», le statut juridique d’une route n’est plus uniquement considéré, car c’est la fonction réelle de la route dans l’ensemble du réseau qui est analysée et/ou considérée. Ce changement de paradigme documenté dans le PNM 2035 permet de revoir par exemple le rôle des différentes routes étatiques pouvant être plus systématiquement apaisées voire fermées par des «filtres modaux» pour différents modes de transport. «En combinaison avec une restructuration du réseau routier communal, des quartiers entiers peuvent ainsi être réaménagés pour donner notamment plus d’espace à la mobilité active et aux espaces verts et ainsi améliorer la qualité de vie des résidents», détaille Adrien Stolwijk.

«Nous assistons les communes pour établir des demandes auprès des autorités étatiques notamment pour réduire la vitesse sur certains tronçons de voiries étatiques à l’intérieur des localités», précise Max Backes.

 

La mobilité dans le cadre d’un PAP

La mobilité et l’urbanisme sont intimement liés. Développer un projet équitable demande de jouer sur cette interaction au sein d’une équipe de planificateurs pluridisciplinaire. La répartition de l’espace public, la création de solutions de mobilité innovantes et multifonctionnelles, le raccordement au réseau routier existant, l’évitement d’un trafic transit/parasitaire sont une partie des problématiques à résoudre. «Pour un expert en mobilité, l’idéal serait de ne plus intervenir juste à la fin d’une planification urbanistique et de devoir, par-là, soigner uniquement les symptômes, mais d’être intégré dès le départ dans un tel processus dans l’optique de pouvoir résoudre le problème à la source. Il est donc important de reconnaître les interactions entre PAG, PAP et la mobilité dans le cadre des futurs développements et d’apporter dans ce processus itératif des solutions appropriées à temps», étaye Adrien Stolwijk.

 

«Mobility management» lié aux zones d’activité et aux entreprises

Lors de la conférence, les experts ont aussi abordé les thèmes «Mobility management» et «Smart Mobility». Ceux-ci sont a priori moins liés à des infrastructures («hardware»), mais plutôt à une mobilité intelligente qui se base sur de multiples analyses réalisées à travers des questionnaires ou des ateliers dans le but d’anticiper la demande de mobilité future. «De plus en plus de communes envisagent de promouvoir des moyens de transport durables au-delà de certaines zones: électromobilité, carsharing, etc.», explique Adrien Stolwijk. Il s’agit ainsi de repérer les opportunités, de changer les habitudes et attitudes des individus se situant sur le territoire de la commune et de sensibiliser progressivement les différents secteurs pour se préparer aux évolutions futures.

«De plus, nous nous focalisons sur de nouvelles formes d’enquête de trafic telles que le «floating car data», l’optimisation du stationnement, les analyses vidéo/radar, les sondages des ménages ou des entreprises, etc. Cela nous offre une base de données qui nous permet d’aborder le sujet de la mobilité de façon plus factuelle et objective, et moins émotionnelle», indique Max Backes.

 

«Design for all – accessibilité pour tous»

Une nouvelle loi d’accessibilité a été annoncée et devrait entrer en vigueur pour mi-2023. Celle-ci offre de nombreuses perspectives et donnera ainsi un coup de pouce aux communes afin de rendre l’espace public accessible à tous. «Nous les accompagnerons dans la préparation des audits nécessaires ainsi que dans la programmation, la priorisation et la budgétisation des différentes mesures. Le réaménagement de l’espace-rue doit permettre aux personnes malvoyantes ou à mobilité réduite de l’utiliser en toute sécurité», conclut Max Backes.

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