De la KlimaExpo à la mise à jour du PNEC: les prochaines étapes de la politique climatique au Luxembourg

La deuxième édition de KlimaExpo, la foire nationale de la cause climatique, s’est tenue avec grand succès le weekend dernier aux halles d’exposition à Kirchberg. Avec plus de 40 exposants et 50 événements au programme cette année, KlimaExpo a consolidé sa position comme rencontre inmanquable pour toutes les parties prenantes de l’action climatique à Luxembourg et dans la Grande Région.

 

Du jeudi au samedi, 8.000 personnes ont visité les stands et expositions à «Luxexpo The Box». S’y ajoutent quelque 500 invités directs du secteur privé, de la presse, des institutions publiques, de la société civile et des communes ayant participé aux différentes conférences de KlimaExpo.

 

Mise à jour du PNEC

Suite à la KlimaExpo, le processus de mise à jour du plan national intégré en matière d’énergie et de climat (PNEC) se concrétisera dans les prochains mois, visant l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre au niveau national de 55% d’ici à 2030 par rapport au niveau de 2005, et celui de la neutralité climatique d’ici 2050 au plus tard.

Le PNEC est l’outil pour la mise en œuvre de la loi modifiée du 15 décembre 2020 relative au climat, en décrivant les politiques et mesures nationales permettant d’atteindre les objectifs en matière de climat et d’énergie. Il doit être mis à jour tous les cinq ans, conformément aux dispositions du règlement (UE) 2018/1999 sur la gouvernance de l’union de l’énergie et de l’action pour le climat, ainsi que de l’accord de Paris.

La mise à jour du PNEC, prendra en compte les recommandations du «Klima Biergerrot», de plateforme pour l’action climat et la transition énergétique, ainsi que celles de l’Observatoire scientifique de la politique climatique, dont le premier rapport sur la mise en œuvre de la politique climatique a été publié le 7 octobre dans le cadre de la KlimaExpo 2022.

Dans le but de garantir un processus de mise à jour empreint de transparence et d’échange professionnel, la plateforme pour l’action climat et la transition énergétique a réuni une première fois, également à la KlimaExpo, toutes les parties prenantes à échelle nationale – à savoir les organisations et chambres professionnelles patronales, les investisseurs, les organisations de la société civile, la jeunesse, les organisations salariales, les représentants communaux et gouvernementaux ainsi que toute une série d’observateurs issus d’organisations et d’institutions liées.

La durée visée pour le processus de préparation du projet de mise à jour du PNEC est de 9 mois. Le projet de mise à jour du PNEC sera soumis à la consultation du public à partir de mars 2023 et transmis à la Commission européenne le 30 juin 2023 au plus tard.

 

Feuille de route pour la décarbonisation de l’industrie

En parallèle à la mise à jour du PNEC, des projets de collaboration sectorielle sont également en cours. Quant au secteur «industries de l’énergie et manufacturières, construction», une feuille de route pour soutenir les entreprises industrielles à décarboner leurs activités, à respecter leurs objectifs climatiques nationaux à l’horizon 2030 et à satisfaire aux exigences du système communautaire d’échange de quotas d’émission de gaz à effet de serre est en voie d’élaboration.

Cette feuille de route est développée en concertation entre le ministère de l’Économie, le ministère de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire, le ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable et le Haut-Comité pour l’industrie qui associe les acteurs du secteur. Elle vise notamment à identifier et à analyser les leviers et potentiels de décarbonation ainsi qu’à déterminer des mesures stratégiques nécessaires pour faciliter la mise en œuvre des projets de décarbonation industriels.

 

Klimapakt

En complément, le programme «Klimapakt fir Betriiber» visant plus particulièrement à accompagner les PME dans leurs efforts de décarbonation est en train d’être mis en place, avec pour objet un soutien aux PME pour diminuer leur empreinte carbone, réduire leurs coûts énergétiques et accroître leur offre de produits et solutions bas/zéro carbone.

Si le «Klimapakt fir Gemengen 2.0» connait un vrai succès depuis sa refonte en 2021, le moment est crucial de mettre en place un Klimapakt pour les syndicats intercommunaux industriels œuvrant dans les domaines de l’eau potable, de l’assainissement et des déchets tel que prévu par l’accord de coalition. Les activités de ces syndicats ont souvent recours à des procédés industriels à consommation énergétique élevée. Dans le contexte actuel de la hausse des prix notamment de l’électricité et du gaz, l’augmentation de l’efficacité énergétique dans ces domaines engendrera une réduction des coûts énergétiques et par conséquence une réduction du prix de revient que les opérateurs (publics) de ces services ont l’obligation de répercuter sur les utilisateurs.

 

Financement climatique international

Complémentaires aux mesures prises pour favoriser la transition écologique au niveau du PNEC, mais aussi du 3e Plan national de développement durable (PNDD) et de la stratégie nationale en matière de finances durables, le gouvernement luxembourgeois finance également des projets d’adaptation au et d’atténuation du changement climatique dans les pays en voie de développement. La politique de financement climatique internationale du gouvernement tient compte des développements récents au niveau des négociations sur le changement climatique, et est alignée avec la loi modifiée du 15 décembre 2020 relative au climat.

Avec une enveloppe de 220 millions d’euros sur cinq ans, alimentée par le Fons climat et énergie de l’État, le Luxembourg mène une double approche pour l’attribution de son aide financière: d’une part, le soutien aux activités des fonds multilatéraux avec en particulier le Fonds vert pour le climat (GCF), et d’autre part le financement de projets bilatéraux, avec en particulier une enveloppe dédiée pour des projets d’ONG luxembourgeoises.

 

Politique climatique mondiale: COP27 à Charm-El Sheik

Le déficit de financement, à échelle mondiale, des mesures d’atténuation du et d’adaptation au changement climatique restera sans doute l’un des points de négociation essentiels à la conférence internationale sur le changement climatique (COP27). Le Luxembourg y aura son rôle à jouer, en assurant non seulement le suivi de projets en cours et l’échange approfondi avec les partenaires multiples de sa politique de financement climatique international (fonds multilatéraux, organisations internationales, pays partenaires de la coopération luxembourgeoise, ONG etc.), mais également en y défendant, au sein du bloc géopolitique européen, une position ambitieuse et responsable dans le but d’accélérer la transition vers la neutralité climatique en 2050 au plus tard.

 

Communiqué par le ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable

Photo: ©MECDD

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