Un défi: créer de la vie

Au croisement de l’Avenue de la Liberté et de la rue Émile Mark à Differdange se dressent deux hautes tours élégantes. Celles-ci constituent le cœur du complexe Gravity et sont accompagnées de trois plus petits bâtiments. En cours de construction, ce projet accueillera à terme des appartements dont certains adaptés aux personnes âgées et à mobilité réduite, des commerces, une crèche, des logements universitaires, des espaces de co-living, etc. Sébastien Labis, Head of Development pour le promoteur immobilier BPI Real Estate, et Tom Ulveling, premier échevin de la commune de Differdange, présentent leur étroite collaboration et la mise sur pied de ce projet d’envergure aux multiples facettes.

 

Une réflexion conjointe

En 2017, la commune de Differdange lance un concours pour réaliser un complexe au cœur de la ville qui serait constitué de cinq bâtiments, dont deux hautes tours, et qui permettrait de créer un espace dynamique où tous les besoins des habitants pourraient être comblés. Le promoteur immobilier BPI Real Estate propose son projet et sort lauréat du concours.

Dans une étroite coopération, les idées de chacun vont évoluer et se nourrir mutuellement. «L’un des éléments importants dans notre travail a été d’échanger et de collaborer au maximum avec les instances communales», témoigne Sébastien Labis. «Cet aspect était particulièrement novateur et nous mettait au défi. Nous avions des critères spécifiques, tels que des prix plafonnés ou des éléments architecturaux (les deux tours par exemple), mais la commune, de son côté, attendait de nous que nous apportions de nouvelles perspectives à sa vision. Pour répondre à ses attentes, nous avons notamment proposé des installations écologiques, comme une serre potagère au 15e étage de la plus petite tour où chaque résident pourrait jardiner et récolter les fruits de son travail, ou encore des toits écologiques sur lesquels la nature reprendrait ses droits. Nous avons également élaboré un passeport matériaux permettant d’identifier tous les composants des infrastructures et leur potentielle seconde vie en cas de déconstruction».

 

Des propriétés communales

Initialement, la totalité des appartements devait être mise sur le marché par le promoteur. Cependant, la commune a finalement changé ses plans: «Après réflexion, nous avons préféré éviter autant que possible la spéculation de revente», explique l’échevin. «Nous avions à cœur de nous investir dans la problématique des logements abordables et nous ne pouvions donc pas prendre le risque que des investisseurs cupides voient en notre projet une possibilité de s’enrichir en achetant les logements et en les revendant beaucoup plus chers. De ce fait, nous avons acquis une grande partie des biens proposés à la vente et nous envisageons de les louer ou de les revendre à prix modérés».

La mixité sociale et culturelle se trouve au cœur du projet Gravity

Garantir l’accessibilité la plus large possible était une priorité pour Tom Ulveling. Il fallait mettre sur pied un complexe à l’image de cette commune socialement riche qui compte plus de 27.000 habitants parmi lesquels cohabitent 115 nationalités. La mixité sociale et culturelle se trouve donc au cœur du projet Gravity. «Notre ambition était de créer un lieu de vie où les communautés se mélangent et trouvent tout ce dont elles ont besoin, quels que soient leurs besoins», souligne l’échevin.

 

Un lieu de vie où chacun a sa place

Idéalement situé à deux pas de la gare, le complexe Gravity comprend 80 appartements de 2 à 4 chambres: 28 étaient destinés à la revente en emphytéose (dont 4 réservés aux plus de 60 ans), 48 seront bientôt mis en location (24 pour les 60+ et 8 pour les personnes à mobilité réduite), et 4 duplex/triplex feront l’objet d’une vente aux enchères. La tour de 65 m, qui correspond à la partie résidentielle du complexe, offrira des surfaces de 80 à 125 m² pour les appartements et de 120 à 190 m² pour les duplex/triplex. Chaque logement présente une classe énergétique AAA et dispose d’un balcon adapté aux personnes souffrant d’un handicap moteur.

Au sous-sol du bâtiment principal se trouvent 225 places de stationnement (dont 80 pour les résidents). En gravissant les différents étages, nous rencontrons une salle communautaire de 200 m². Cet espace, souhaité par la commune, est destiné aux habitants de l’immeuble. Ceux-ci peuvent s’y réunir et y organiser des fêtes par exemple. Ils pourront également y trouver des équipements ménagers et des outils disponibles en prêt.

À la base du bâtiment prend place une galerie commerciale dans laquelle le public et les résidents pourront profiter de magasins, restaurants, coiffeurs, services et bien d’autres. Cette surface s’étend sur la totalité du terrain. S’y retrouveront aussi des bureaux, des cabinets médicaux et même une crèche. Chaque détail a été pensé afin de répondre aux besoins de chaque habitant.

À l’arrière des deux tours résidentielles se situent trois autres bâtiments. Ils permettront d’accueillir notamment une zone de co-living (ou colocation) dont une partie sera utilisée par les étudiants de la Miami University.

Le complexe, dont le coût (hors terrain) s’élève à environ 75 millions d’euros, devrait être finalisé pour le deuxième trimestre de 2023.

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