Améliorer et renforcer les processus KYC

Spécialisée dans l’automatisation des processus KYC (Know Your Customer) et lancée par POST Luxembourg, i-Hub propose une solution centralisée de stockage digitalisé et sécurisé de données et de pièces justificatives pour les clients des établissements financiers ou autres acteurs soumis aux obligations AML/KYC. BGL BNP Paribas a souscrit au service d’i-Hub et est entrée dans son capital. Fernand Lepage et Fabrice Cucchi, respectivement Director KYC Office et Chief Transformation Officer, présentent les avantages de cette Regtech destinée à optimiser les dispositifs opérationnels des banques et à améliorer l’expérience client.  

 

Pouvez-vous brièvement présenter i-hub? 

FC: i-Hub est une Regtech créée en 2016 par POST Luxembourg. Elle offre des services de gestion autour de la connaissance client dans le sens KYC du terme. C’est une plateforme qui peut s’intégrer dans les systèmes opérationnels de ses clients qu’ils soient des banques, des compagnies d’assurance, des fonds, etc. Elle propose aussi des solutions à ceux ne disposant pas d’infrastructure dédiée et permet la connexion à des bases de données officielles internationales. 

FL: Grâce à elle, nous avons accès à des bases de données publiques ou issues du registre du commerce. i-hub capte les informations et les intègre ensuite dans les systèmes des banques pour les mettre à disposition des clients. En tant que prestataire de services financiers, i-Hub est soumise aux réglementations de la CSSF, ce qui en fait un acteur de confiance. Elle se différencie ainsi des autres prestataires en raison de son backoffice opérationnel, garantissant ainsi l’intégrité et la qualité des informations. Un tel partenaire nous permet aujourd’hui de créer des synergies opérationnelles.  

 

En quoi la solution proposée par i-Hub permet-elle de faciliter les processus AML/KYC? Pourquoi BGL BNP Paribas l’a-t-elle finalement intégrée dans ses activités? 

FC: Cette startup a pour vocation de favoriser la mutualisation des services entre ses clients. En externalisant ces segments de leurs activités, ceux-ci parviennent véritablement à se concentrer sur leur cœur de métier et à améliorer continuellement leur efficacité opérationnelle et la satisfaction des clients. Nous confions ainsi à i-Hub une partie des processus KYC, à savoir la collecte et la validation des données et des documents. Quant à la banque, elle peut se concentrer sur l’analyse de risque et la prise de décision qui sont au cœur de son activité. 

FL: De plus, i-Hub siège au Luxembourg et applique donc les réglementations nationales et relatives à la protection des données. Nous profitons également de ses investissements technologiques.  

 

Justement, fin avril, l’ABBL (Association des Banques et Banquiers Luxembourg) a établi un rapport sur les chiffres de 2021 et, selon elle, près de 20% des banques au Luxembourg ne sont pas rentables. En quoi la mutualisation des services peut-elle avantager le secteur bancaire? 

FC: Nous sommes actuellement dans un monde où les banques ne peuvent plus être seules sur des sujets non concurrentiels. Effectivement, le rapport de l’ABBL indique qu’une banque sur cinq au Luxembourg n’est pas rentable. D’une manière générale, les institutions bancaires sont confrontés à des enjeux de performance opérationnelle. De ce fait, nous devons chercher des moyens sur divers sujets pour mieux partager les initiatives entre celles-ci, comme Luxtrust ou Luxhub ces dernières années, qui mutualisent au bénéfice de tous pour des sujets non concurrentiels. 

Notre partenariat avec i-Hub nous permet de consacrer plus de temps à notre cœur de métier: l’analyse de risque et la prise de décision

FL: Ces initiatives innovantes doivent se multiplier. L’industrie financière en règle générale s’oriente dans une logique de partage de plateformes et de mutualisation. Pour la banque comme pour le client, qu’il soit une personne physique ou morale, cette démarche est gagnante-gagnante. Dans le cas d’i-Hub, cela leur évite de remplir les mêmes formulaires et d’optimiser les démarches administratives.  

 

Quels sont les engagements d’i-Hub en matière de cybersécurité? 

FC: La cybersécurité est un élément clé et i-Hub brasse des données très sensibles comme l’identité, le nom, l’adresse, etc. Cette structure doit donc se fonder sur les systèmes les plus performants en termes de protection. C’est d’autant plus déterminant que nous confions la gestion des données d’identification à un tiers.  

FL: En ce sens, nous avons effectué un audit. i-Hub a profité de cet exercice pour obtenir la certification ISO 27001 qui confirme sa fiabilité en matière de cybersécurité.. Enfin, POST Luxembourg est connue pour héberger les données et fait appel à EBRC qui est un acteur solide sur la maîtrise de la sécurité.  

 

Quelles sont les prochains défis en matière de digitalisation chez BGL BNP Paribas? Et concernant les perspectives de développement d’i-Hub? 

FC: La digitalisation impacte inévitablement notre activité, tout comme les autres secteurs. Nous travaillons depuis plusieurs années pour améliorer l’interface client. Désormais, nous développons les processus digitaux de bout en bout, de l’avant-vente à l’après-vente. Depuis la crise du Covid-19, nos clients travaillent de plus en plus à distance.  

FL: i-Hub pourra certainement compléter son offre à l’avenir et élargir son champ d’action au-delà du secteur bancaire comme aux compagnies d’assurance. Une réflexion sur le fait d’avoir une pièce d’identité commune au niveau européen pourrait également être envisagée à l’avenir. 

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