Une cité moderne et mobile
Située entre la capitale et la Petite Suisse luxembourgeoise, la commune de Diekirch ne cesse de se réinventer pour s’adapter à sa population et à ses besoins. Aujourd’hui, la transition numérique et la problématique de la mobilité donnent naissance à de nouveaux défis pour la Cité des ânes que son bourgmestre, Claude Thill, est prêt à relever. Explications.
Un processus lent, mais certain
Le bourgmestre de Diekirch tente d’ouvrir sa commune aux nouvelles technologies et de la rendre innovante dans les domaines où elle peut l’être. Par exemple, le site internet de l’administration a été repensé il y a quelques années. Il est aujourd’hui plus interactif, en particulier pour les habitants qui doivent entreprendre l’une ou l’autre démarche administrative pouvant désormais être effectuées directement en ligne.
Toutefois, la transition digitale n’est pas chose aisée pour une commune. En effet, des outils tels que la signature électronique n’ont pas toujours de fondement légal et ne sont donc pas reconnus officiellement. «Jusqu’à maintenant, la numérisation a ses limites pour tout ce qui est très officiel. Il nous faut une garantie législative suffisante dans toutes les démarches pour pouvoir progresser plus rapidement et plus efficacement dans la modernisation de nos services. Malheureusement, ces changements prennent du temps et ils dépendent du gouvernement et des instances compétentes», explique Claude Thill.
Des services totalement digitalisés, une vraie solution?
Une part des citoyens n’est malheureusement toujours pas à l’aise avec les nouvelles technologies et le bourgmestre souhaite inclure la totalité de la population diekirchoise dans cette transition. «Lors de chaque changement dans la commune, il faut prendre en compte toute la population. Pour cette raison, il me semble essentiel de réfléchir à l’ensemble des possibilités dont nous disposons pour nous engager sur le chemin de la modernisation tout en ne laissant personne sur le bord de la route», souligne Claude Thill.
S’engager sur le chemin de la modernisation tout en ne laissant personne sur le bord de la route
Ainsi, l’administration communale de Diekirch proposera l’ajout de services digitalisés à ceux plus traditionnels afin de conserver une accessibilité optimale. Cette deuxième possibilité est bien entendu mieux adaptée aux personnes ne possédant pas ou peu de connaissances du numérique, mais pas seulement. «Certains habitants souhaitent un contact direct avec l’administration», commente le bourgmestre. «Si nous avons tendance à penser spontanément aux personnes plus âgées, ce ne sont pas les seules. Les plus jeunes sont également en demande d’aide pour effectuer des démarches qui leur sont encore peu familières.»
Une mobilité repensée
La digitalisation des services ne se limite pas à l’administration, car la commune de Diekirch propose à ceux qui se garent en son sein de payer le parking grâce à une application partenaire, OPnGO. Avec cette dernière, les utilisateurs peuvent encoder leur véhicule et une carte de crédit. Lorsqu’ils se garent, ils indiquent leur emplacement ainsi que la durée du stationnement et le paiement se fera automatiquement. Les contrôleurs, eux, ont également accès à l’application et peuvent ainsi vérifier que les propriétaires des véhicules sont en règle.
Ce système est actuellement disponible dans certaines zones de la ville, mais il sera bientôt généralisé grâce à de nouveaux horodateurs qui seront installés à partir du mois de juin. En effet, à cette période, des changements importants seront introduits en ce qui concerne le stationnement. Si jusqu’à maintenant le parking résidentiel se limitait à quelques rues, il sera étendu à l’ensemble du territoire diekirchois. «Le temps de stationnement est normalement limité à trois heures. Seuls les habitants et certains professionnels pourront bénéficier d’une vignette leur permettant de profiter d’une place sans limite de temps. Les foyers payeront une taxe afin d’en obtenir une et ils peuvent en posséder jusqu’à trois. De plus, les camionnettes de transport de marchandises ne pourront plus se garer dans la ville entre 18h et 6h. Ainsi, les entreprises n’investiront plus les parkings de la commune et libèreront de la place pour les résidents. Toutes ces mesures ont pour but de limiter la circulation par la dissuasion».
En revanche, une courte durée de stationnement ne sera pas payante. Ce système s’appelle le «parking croissant» et il existe déjà dans d’autres pays européens. Il permet aux usagers de la route de s’arrêter quelques minutes pour aller chercher leur petit-déjeuner ou déposer du courrier par exemple. En outre, il prolonge la volonté du bourgmestre d’induire une certaine mouvance sur les routes de sa ville et d’y apporter davantage de fluidité.
Ces changements importants font écho à des mesures déjà prises auparavant, telles que l’augmentation des services de bus ou l’interdiction des voitures sur le futur site résidentiel «Dräieck Dikrech» de l’ancienne brasserie. Diekirch évolue donc petit à petit dans les domaines de la digitalisation et de la mobilité intelligente.