Une attractivité et une qualité de vie qui progressent au galop

La ville de Diekirch, surnommée la «Cité des ânes», est connue comme le berceau du tourisme au Luxembourg. Grâce à sa brasserie notamment, elle a su se faire une réputation dépassant les frontières grand-ducales. Claude Thill, le bourgmestre, nous explique ses projets pour prolonger le rayonnement de la ville et améliorer la qualité de vie de ses habitants toujours plus nombreux. 

 

Diekirch représente le berceau du tourisme luxembourgeois. Avec la pandémie, comment avez-vous conservé une certaine attractivité? 

Développer le tourisme représente un vrai défi pour la commune car il nous manque des infrastructures et la pandémie nous a obligés (et nous oblige encore) à nous réinventer. Au sein de la ville, les visiteurs peuvent retrouver deux campings, dont un communal. Nous avions envisagé de rénover ce dernier en le fermant pendant un an. Cependant, avec la crise sanitaire, les vacanciers ont souvent troqué leur clé de chambre d’hôtel pour celle d’un camping-car. Les demandes étaient donc trop importantes pour mettre l’établissement à l’arrêt une année complète. Néanmoins, le projet n’a pas été jeté à la poubelle, car nous attendons un moment plus propice pour le remettre sur la table. 

À côté de cela, nous avons quelques projets d’envergure. Nous avons notamment planifié une extension du conservatoire national de véhicules historiques pour le début de l’année prochaine. Nous aimerions également valoriser notre circuit d’eaux vives, qui commence à avoir une réputation dans la Grande Région et au-delà, en relançant le club de canoë kayak.  

Au niveau culturel, beaucoup de manifestations ont dû être annulées ou reportées. Pour le moment, nous essayons de relancer ce secteur, qui n’était cependant pas totalement en pause. Nous pouvons citer le Forum international pour flûtes et pianos qui s’est bel et bien déroulé l’été dernier. Celui-ci a une réputation mondiale et accueille de jeunes musiciens des quatre coins du globe le temps d’un stage de quelques semaines. Afin de le garder au programme, nous avons dû l’adapter et, de ce fait, les concerts ont eu lieu sans public. 

Nous avons essayé de trouver des alternatives pour tous les événements, en les réalisant en version digitale notamment ou en soutenant financièrement les organismes culturels. 

En outre, nous projetons de construire un nouveau bâtiment pour le Conservatoire de musique du nord. L’idée est en cours de concrétisation et nous espérons la finaliser dans quelques mois. 

 

Avez-vous d’autres projets de construction pour développer les propositions de logements à coût modéré dans la commune? 

Le logement représente véritablement une problématique moderne, et la commune a un rôle important à jouer pour soulager la demande. Nous voulons augmenter notre capacité d’accueil des citoyens, quel que soit leurs moyens financiers, tout en garantissant une certaine qualité de vie. 

À Diekirch, nous avons des logements sociaux qui sont loués suivant les critères du Fonds du Logement. Ainsi la commune est propriétaire de quelque 50 unités d’habitation et, ces dernières années, a loué entre 25 et 30 logements auprès de personnes privées avec droit de sous-location suivant critères sociaux. Ce système a fait ses preuves puisqu’il rencontre un succès conséquent. 

La commune a un rôle important à jouer pour soulager la demande en logements

En outre, nous avons actuellement quelques projets de construction. Par exemple, le site de la cité militaire devrait accueillir environ 180 logements dans les mois à venir. La Société Nationale d’Habitation à Bon Marché s’occupe de la réalisation de ce chantier. Un autre est en cours de préparation et il s’agit du Dräieck Diekirch, qui a pour objectif de rénover le site de la brasserie. Une fois terminé, il proposera plus ou moins 200 nouvelles habitations. 

Pour le moment, nous mettons les investissements pour des aménagements extérieurs au second plan. Notre priorité réside dans le développement des capacités de logement au cœur de la ville. Cette dernière connaît une croissance démographique exponentielle depuis plusieurs années, il est donc indispensable d’améliorer et d’augmenter nos possibilités d’habitation. 

 

Vos projets de construction et immobilier sont-ils pensés dans une vision écologique? 

Le développement durable a bien entendu une place importante dans nos projets. Par exemple, nous avons décidé de rendre le site de la brasserie réaménagé impraticable aux voitures. Selon nous, si nous voulons conserver et renforcer la qualité de vie dans la ville, et en particulier dans le centre, il faut développer la mobilité collective et douce. Dans ce but, nous avons initié l’«Autofräi Diekirch» qui vise à diminuer la circulation. Nous avons commencé par mettre en place un réseau de transports en commun avec des bus qui desservent le centre-ville toutes les 20 minutes. Nous voulons donner la possibilité aux habitants de venir faire leurs courses en ville et de rentrer dans leur quartier sans avoir à utiliser leur voiture. 

Pour autant, nous ne souhaitons pas imposer aux Diekirchois une mobilité qui ne leur conviendrait pas, mais plutôt mettre en place des alternatives tout en laissant le choix à la population de ce qu’elle souhaite adopter. Par exemple, nous avons des bornes de recharge électrique un peu partout dans la ville. Nous pouvons les gérer nous-mêmes car nous possédons notre propre réseau d’électricité et notre centrale d’énergie. Étant producteurs et distributeurs, nous avons donc tout intérêt à privilégier la mobilité électrique dans notre commune. 

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