Agir de manière durable dans le secteur de la santé

Préserver l’énergie et les ressources grâce à une bonne gestion écologique, c’est l’objectif du gouvernement luxembourgeois et du label SuperDrecksKëscht fir Betriber. Les déchets problématiques nécessitent une attention particulière en matière de traitement et de prévention, notamment dans le secteur de la santé. Jeff Barré, conseiller pour entreprises à la SuperDrecksKëscht, revient sur l’importance environnementale du tri et de la gestion des médicaments, ainsi que des déchets sensibles produits dans le milieu médical. 

 

Faciliter le recyclage pour les entreprises et les particuliers 

«S’il est disponible pour toutes les entreprises, le label SDK fir Betriber agit aussi dans le secteur de la santé et des soins. C’est un label de qualité, un écolabel plus précisément, qui permet aux citoyens d’identifier les sociétés dont l’action s’inscrit dans une démarche durable et qui sont donc soucieuses de la protection de l’environnement. Toutes les institutions peuvent être certifiées, et celles du secteur médical ou des soins n’y échappent pas: les hôpitaux, les médecins généralistes, les dentistes, les soins à domicile ou même les vétérinaires», détaille Jeff Barré. Les centres hospitaliers du Grand-Duché (CHdN, CHEM, CHL et Robert Schuman) sont par exemple tous déjà certifiés, tout comme les services de soins à domicile du territoire. Pour obtenir le label, il est nécessaire de mettre en pratique le concept de gestion des déchets établi par la SDK et de remplir certains critères.  

Du côté des particuliers, tout est organisé par la SuperDrecksKëscht pour reprendre les médicaments et les seringues ou les aiguilles usagées utilisées par les personnes diabétiques par exemple. «Nous leur fournissons des boîtes de sécurité pour collecter les seringues en toute sécurité et pour éviter que nos collaborateurs ou les employés des sociétés d’élimination ne se blessent, tout comme les patients. Ces boîtes sont disponibles gratuitement sur demande auprès de la SDK ou des pharmacies. Nous collaborons également avec ces dernières pour la collecte des petites quantités de médicaments et réalisons des collectes mobiles dans les villages», précise-t-il. Bien entendu, les centres de recyclage avec points d’acceptation SDK collectent également les médicaments et les contenants de seringues. 

Développer des concepts individualisés de prévention et de gestion des déchets

Les médicaments ainsi collectés sont ensuite triés dans le centre logistique de la SuperDrecksKëscht à Colmar-Berg. «Nous les séparons de leur emballage afin de mieux recycler. Les médicaments étant considérés comme non recyclables, ils doivent être incinérés dans des installations spécialisées, ce qui n’est pas le cas de leur contenant», explique Jeff Barré. Les emballages en carton et les notices d’information en papier sont acheminés vers une filière de recyclage. 

 

Sensibiliser et augmenter le champ d’action 

Les conseillers de la SDK fir Betriber aident les entreprises et les institutions grâce au développement de concepts individualisés de prévention et de gestion des déchets en tenant compte de l’écologie ainsi que des aspects économiques et financiers liés au recyclage. Cette gestion répond à des dispositions spéciales dans les institutions faisant partie du système de santé et de soins.  

En effet, tous les déchets ne sont pas transformables en nouvelles ressources ou matières premières car ils sont plus sensibles ou problématiques que d’autres. Ils sont éliminés parce qu’ils ne peuvent pas réintégrer le circuit de recyclage ou d’économie circulaire. «Dans des institutions comme des cliniques, des centres de soin ou des maisons de retraite, des déchets dits «normaux» sont produits quotidiennement ainsi que d’autres plus spécifiques inhérents au domaine de la santé. On retrouve par exemple des films radiographiques, des médicaments, des bouteilles de perfusion (Baxter) et des déchets contaminés. En collectant séparément les matières valorisables des autres, de nombreuses entreprises ont pu réduire leurs coûts de 30% grâce à un plan de gestion des déchets détaillé. La prévention joue un rôle primordial et doit être effectuée en amont, à l’achat des produits pour déterminer les coûts économiques et écologiques», analyse Jeff Barré. 

La SuperDrecksKëscht a pour objectif de sensibiliser tous les acteurs du domaine de la santé. Si les grandes institutions y sont affiliées, d’autres ne le sont pas forcément par manque de temps, de ressources humaines ou d’informations. C’est le cas par exemple pour les médecins généralistes ou les dentistes. «En novembre dernier, nous avons par exemple lancé une campagne d’information pour les cabinets de dentisterie. Ces derniers produisent des déchets d’amalgames dentaires, que l’on appelle communément plombage, mais qui sont en réalité des déchets mercuriels. Nous sensibilisons donc les dentistes à cette problématique», conclut Jeff Barré.  

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