Intégrer la gestion de son parc informatique dans sa stratégie RSE

Labélisée RSE pour la première fois en 2015, puis à nouveau en 2018 et récemment en 2021, Ecotrel veille à sensibiliser particuliers et entreprises à la collecte et au traitement des déchets d’équipements électriques et électroniques. Andy Maxant, directeur adjoint d’Ecotrel, nous parle ainsi des bonnes pratiques mises en place au Luxembourg pour veiller à ce que ces déchets prennent la bonne voie.

Comment Ecotrel s’inscrit-elle dans une démarche d’économie circulaire?

Ecotrel a été créée en 2004 par 43 entreprises luxembourgeoises suite à la publication de directives européennes obligeant notamment les producteurs et importateurs à financer la collecte et le traitement des déchets électriques et électroniques issus des produits qu’ils mettent sur le marché. Les États membres doivent quant à eux atteindre un taux de collecte de 65%. De son côté, Ecotrel respecte les taux de recyclage minimum imposés par le cadre légal. Nous dépassons même systématiquement ces taux et recherchons les meilleurs coûts possibles pour le traitement, mais jamais au détriment de la qualité. Nous veillons aussi à respecter un principe de proximité en traitant les déchets dans un rayon de 300 km autour du Luxembourg.

Ecotrel impose par ailleurs à ses sous-traitants de procéder à un démontage manuel des DEEE tant que faire se peut. Par ce système, nous récupérons les fractions les plus pures possibles – comme des métaux, mais aussi des plastiques – qui constituent autant de matières premières pour fabriquer de nouveaux produits dans une logique d’économie circulaire.

Pour l’année 2020, nous avons atteint un taux de collecte de 58% pour les déchets électriques et électroniques. Bien que cela fasse de nous un des meilleurs élèves à l’échelle européenne, nous pouvons encore améliorer ce score. Pour ce faire, nous nous interrogeons sur le sort des autres appareils; la cour des comptes estime par exemple qu’entre 4 et 5 kg d’appareillages sont stockés dans les caves et greniers. Mais le plus gros du challenge se situe en fait ailleurs.

Comment agissez-vous auprès des entreprises, grandes consommatrices de ce type d’appareillages?

Nous nous intéressons de près à la thématique de l’exportation illégale des déchets dans le cadre de notre activité et de notre stratégie RSE. Soulignées comme «bonnes pratiques» par l’INDR, nous avons dès 2015 entrepris des campagnes afin de sensibiliser les entreprises quant à la gestion de leur parc informatique. Nous leur conseillons par exemple des actions faciles à mettre en œuvre, comme s’assurer que leur fournisseur de matériel informatique est bien en règle vis-à-vis du règlement grand-ducal relatif aux déchets d’équipements électriques et électroniques.

6.371 tonnes de déchets électriques et électroniques ont été collectés au Luxembourg en 2020

Concernant les déchets, nous avons entrepris de sensibiliser les entreprises à faire appel à des collecteurs et des prestataires sociaux conventionnés disposant de toutes les autorisations sur le territoire luxembourgeois et dont on peut trouver une liste sur notre site internet. Chaque année, nous recensons le nombre d’appareils qu’ils ont pris en charge pour effectuer nos reportings auprès des autorités.

En 2019, nous avons également lancé le projet Social ReUse. Ainsi, nous avons installé des points de diagnostic dans un certain nombre de «ressources centers» auprès desquels les usagers peuvent déposer leur matériel. Les opérateurs sur place effectuent un premier diagnostic afin de déterminer si l’appareil déposé peut faire l’objet d’un réemploi. Deux prestataires sociaux, Digital Inclusion et Nei Aarbecht, prennent ensuite en charge les appareils qui peuvent l’être. De son côté, Nei Aarbecht procède à leur remise en état et les revend dans son magasin de Helmdange dont le personnel est en réinsertion professionnelle. Digital Inclusion met quant à elle des équipements informatiques à disposition de toute personne n’ayant pas accès à ce type de matériel pour s’insérer sur le marché de l’emploi ou dans la société.