Électrifier la vie nocturne

La mobilité est un domaine dans lequel souffle un vent d’innovation. Cyrille Horper et Diane Lorang, respectivement responsable communication du département mobilité et Customer Relationship Manager chez Voyages Emile Weber, présentent le rebranding du Nightlifebus dont les lignes sont désormais toutes électrifiées. Ils reviennent également sur la stratégie «empoweringMobility» qui anime l’entreprise en matière de décarbonisation des transports.

 

Pouvez-vous présenter le Nightlifebus en quelques mots?

DL: Le Nightlifebus a d’abord été testé en avril 1999 dans la commune de Niederanven. Nous étions alors le premier opérateur du pays à proposer ce genre de service! Étant donné son succès, il a été définitivement mis en place quelques mois plus tard, pour s’étendre progressivement à d’autres localités. À l’heure actuelle, 21 communes l’utilisent. Cela représente 12 lignes de bus pour un total de 487 kilomètres. Tous les bus roulent le soir de Luxembourg-Ville vers les communes de destination en fonction des jours choisis par celles-ci. Flaxweiler et Betzdorf font figure d’exception, puisque ces lignes permettent, à côté du retour, de se rendre également dans la capitale jusqu’à minuit. La dernière ligne à nous avoir rejoints était celle de Biwer-Manternach, et nous sommes régulièrement en discussion avec d’autres communes pour l’instauration de lignes supplémentaires.

Agir pour l’environnement, mais aussi pour la qualité de vie dans les communes

Si les bus circulent généralement les vendredis et samedis soirs, nous réservons aux communes la possibilité de choisir les jours et les horaires de circulation. Notre offre est sur-mesure car nous travaillons avec elles en tant que partenaires. Nous proposons une solution adéquate en fonction de leur demande. En tant que conseiller, il s’agit d’orienter les communes dans leurs choix en prenant en compte les habitudes de sortie de leurs citoyens par exemple.

Toutes les générations utilisent le Nightlifebus, notamment la veille de la Fête Nationale. En privilégiant ce moyen de transport, nous sauvons également des vies car le bus évite de prendre la voiture en étant alcoolisé et est donc une manière sûre de rentrer chez soi.

 

Qu’en est-il du rebranding du Nightlifebus?

DL: Ce rebranding aurait dû avoir lieu en mai 2020. Avec la crise sanitaire liée au Covid-19 et les différents confinements, nous avons dû repousser la date au 17 septembre 2021.

CH: C’est une démarche proactive. Nous souhaitions prendre les communes à bord et créer des visuels pour leurs différents canaux de communication, à savoir le Gemengebuet ou leur site internet. Nous les aidons également à promouvoir et offrir plus de visibilité à ce service dédié aux citoyens grâce à des conseils marketing et en leur mettant une Toolbox à disposition, par exemple pour leurs réseaux sociaux.

Dans ce cadre, nous bouleversons également notre offre en matière de mobilité car nous avons décidé d’électrifier l’entièreté du réseau Nightlifebus, une première au niveau national. Cette approche permet non seulement d’agir pour l’environnement, mais aussi pour la qualité de vie dans les communes puisque les véhicules électriques ont un niveau sonore beaucoup moins élevé. En sachant qu’ils circulent la nuit, c’est un avantage non négligeable pour les localités desservies et les habitants. La conduite électrique est d’ailleurs beaucoup plus agréable, tant pour le conducteur que pour les passagers.

DL: Le rebranding ainsi que l’électrification des lignes n’entraîneront aucune dépense supplémentaire pour les communes pour qui les tarifs resteront inchangés.

 

Cette décision d’électrifier le Nightlifebus n’est pourtant qu’une infime partie de la stratégie «empoweringMobility» de Voyages Emile Weber?

DL: Chez nous, l’esprit d’entreprise a toujours été axé sur l’innovation. «empoweringMobility» a démarré en 2008 avec l’acquisition des premiers bus hybrides, puis s’est développée en 2015 avec ceux à double articulation et à motorisation plug-in hybride. La même année, les premiers taxis électriques ont été mis en circulation avec WEBTAXI, qui avait toutefois connu une première version avec l’hybride en 2012.

CH: En 2017, le « Ruffbus Mamer » a été le premier bus à la demande à circuler en mode électrique au Luxembourg. C’est en février 2018 que l’aventure a pris beaucoup plus d’ampleur avec l’électrification de la première ligne RGTR, la 305, qui relie Bettembourg à Dudelange. En juillet de la même année, nous avons inauguré notre dépôt à Bissen qui a été pensé pour l’électrique dès sa phase de planification. Depuis lors, l’acquisition des bus et autres véhicules s’est amplifiée. Aujourd’hui, nous comptons au total 72 bus électriques et, en prenant en compte le parc automobile, nous disposons de 110 véhicules électrifiés sur les 700 qui composent notre flotte. Côté investissements, nous avons dépensé jusqu’à aujourd’hui un total de 4,5 millions d’euros pour l’installation des infrastructures adéquates: transformateurs, câbles, chargeurs, etc.

De manière générale, nous préférons néanmoins parler de décarbonisation plutôt que d’électrification car nous suivons de près la technologie à hydrogène. «empoweringMobility» rejoint finalement la stratégie du ministère de la Mobilité qui a pour objectif de décarboniser le réseau RGTR à l’horizon 2030.

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