L’adhésion à la vaccination, une question de confiance dans la science?

Il y a les uns et il y a les autres: ceux qui sont vaccinés et ceux qui ne le sont pas (encore). Ce qui pourrait les distinguer, c’est leur degré de confiance en la science. Ce serait en effet un facteur essentiel qui ferait pencher la balance en faveur (ou en défaveur, c’est selon) de la vaccination contre le Covid-19, d’après une étude du STATEC dévoilée fin juillet. Détails.

 

Foi dans la science

La crise sanitaire actuelle a apporté son lot de statistiques quotidiennes, que ce soit sur la propagation du coronavirus, la contagiosité des variants, l’efficacité de traitements potentiels et des vaccins ou sur leurs effets secondaires éventuels. Des chiffres qui, jour après jour, ont attiré l’attention du grand public sur la recherche scientifique. Or, voilà, ce grand public n’a, dans sa large majorité, que peu ou pas de connaissances en médecine. L’effort qu’on lui demande aujourd’hui, à savoir se faire administrer un nouveau vaccin, reposant sur une technologie récente dans la plupart des cas, requiert donc sa confiance dans le travail des scientifiques. L’étude du STATEC, menée entre mai et juin 2021 dans le cadre du projet «TrustLab» de l’OCDE, a effectivement démontré que la confiance des Luxembourgeois dans la science était un facteur clé expliquant leur propension individuelle à se faire vacciner contre le coronavirus. Plus celle-ci sera élevée, plus la disposition à recevoir l’injection le sera également. «Presque 3/4 des participants ont déclaré avoir une confiance élevée dans la science et plus des 2/3 d’entre eux ont une confiance élevée dans le travail du scientifique en général», révèle l’étude du STATEC. Lorsqu’on compare ces résultats au taux de vaccination de la population luxembourgeoise (72% des personnes âgées de douze ans et plus ont un schéma vaccinal complet), la corrélation est évidente. Si l’on en croit la même étude, l’immunité collective pourrait d’ailleurs certainement être atteinte puisque pas moins de 82% des personnes interrogées sont d’accord ou tout à fait d’accord pour se faire administrer le sérum, 13% sont (fortement) en désaccord et 5% sont neutres.

 

Vaccin gratuit vs. test PCR payant

Pour mettre en œuvre des politiques sanitaires plus efficaces et mieux acceptées du plus grand nombre, le STATEC recommande de «renforcer la confiance du public dans la science, d’expliquer comment la science avance et consolide la connaissance». Mais le gouvernement entend pour l’instant jouer sur la corde financière pour convaincre les derniers réticents: depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle version de la loi Covid, les frais des tests PCR effectués dans le cadre du CovidCheck ne sont plus pris en charge par l’État. Le gouvernement entend ainsi encourager la vaccination (rendue plus simple que le testing), et ce, malgré l’avis de la Commission consultative des droits de l’homme qui «craint que la non-gratuité des tests PCR puisse discriminer des personnes en fonction de leur état de santé, de leur situation financière ou de leur conviction» et se demande si une approche contraignante ne risque pas «de renforcer la résistance des personnes qui sont contre la vaccination, d’augmenter la polarisation et de rendre plus difficile la possibilité de mener des discussions nuancées sur ce sujet». Comme en écho à l’étude du STATEC, elle invite plutôt le gouvernement à «multiplier les actions d’information, de sensibilisation et à investir davantage encore dans une information scientifique régulièrement actualisée et à la une de l’évolution de la situation».

 

Par Adeline Jacob

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