Un nouveau commandant à bord chez Luxembourg Air Rescue

Depuis plus de 30 ans, elle opère, grâce à sa flotte d’hélicoptères et d’avions sanitaires, sur des rapatriements et des transports de malades ou de blessés des quatre coins du monde vers leur pays de résidence. En décembre, elle a reçu le prix de Gaulle-Adenauer pour sa contribution exceptionnelle au transport transfrontalier de patients atteints du Covid-19 au plus fort de la première vague pandémique. Aujourd’hui, l’a.s.b.l. Luxembourg Air Rescue (LAR) change de direction, mais pas de cap. Interview avec Frank Halmes, son nouveau CEO.

 

Le 1er mai, vous avez succédé à René Closter au poste de CEO de LAR. Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter ce rôle après avoir été chef des finances et des opérations?

Après avoir exercé pendant 20 ans la fonction de directeur financier dans plusieurs entreprises de secteurs d’activité variés, notamment dans le sauvetage aérien, l’industrie, la construction et la promotion immobilière, je me suis senti prêt à franchir ce pas important. J’ai donc accepté la proposition du président de LAR de réintégrer son équipe au 1er mai 2020 en tant que Deputy CEO, avec pour objectif d’assurer sa succession au poste de CEO un an plus tard. J’ai ainsi eu la chance unique de pouvoir me préparer à ma nouvelle fonction pendant un an. Je défends désormais les mêmes valeurs d’excellence que le président et fondateur de LAR, René Closter, et j’entends veiller à ce que l’organisation offre toujours le meilleur service qui soit à ses membres et à ses patients, en recourant aux meilleurs technologies et savoir-faire disponibles.

 

Comment entendez-vous endosser votre nouveau rôle?

En prenant cette fonction, j’assume aujourd’hui une grande responsabilité. Être le CEO d’une organisation aussi complexe que LAR exige un engagement et une disponibilité 7 jours sur 7, mais la passion que je voue à cette entreprise et sa mission me procure toute l’énergie nécessaire. Je suis toujours à l’écoute de mes collaborateurs pour, au moment opportun, pouvoir prendre les bonnes décisions dans l’intérêt de l’entreprise, de nos patients et de nos clients. Évidemment, je peux compter sur une équipe formidable et je suis épaulé par de très bons managers avec lesquels je m’efforce d’élaborer l’orientation stratégique du groupe tout en assurant notre travail quotidien et les projets en cours.

 

Vous avez pris les commandes de l’association en pleine pandémie. Quels sont les défis ajoutés par ce contexte?

En Europe, nous sortons de la troisième vague épidémique tout en étant bien conscients que la pandémie n’est pas encore terminée et que de nouvelles répercussions risquent de se manifester. La gestion de crise est la discipline reine d’un CEO. Un bon chef d’entreprise s’intéresse naturellement au bien-être de ses collaborateurs et de ses clients. C’est pourquoi, notre premier défi majeur a été de protéger efficacement nos équipes d’intervention – à savoir les pilotes, les infirmiers et les médecins – contre le coronavirus pour éviter tout risque de paralysie de nos opérations de sauvetage aérien. C’est grâce à l’expérience professionnelle que nous avons acquise pendant la crise Ebola, que les processus adéquats ont pu être mis en place si rapidement en 2020.

L’autre défi auquel nous avons dû faire face durant la crise a été d’assurer la survie de notre branche d’activité «air ambulance» fortement impactée par la mise à l’arrêt quasiment totale du tourisme et des voyages. À l’initiative de René Closter, nous avons proposé un support logistique et en personnel médical et paramédical au ministère de la Santé et au Haut-Commissariat à la Protection nationale. C’est ainsi que nous avons ouvert, en avril, un centre de vaccination dans le hangar opérationnel de LAR. Cette nouvelle mission nous a permis d’occuper une partie de notre personnel médical et paramédical ainsi que du personnel naviguant. Un groupe de travail s’est également penché sur une analyse des besoins et des perspectives du marché au-delà de la crise dans le but de réajuster notre stratégie quant à notre flotte. Certains experts estimant que les secteurs de l’aviation et du tourisme ne réatteindront leur niveau d’avant la crise qu’en 2025, nous avons décidé de réduire notre flotte d’avions de six à quatre mais l’avons diversifiée afin de répondre au mieux à la demande du marché international pour les missions de transport aérien au-delà des frontières européennes. Parallèlement, nous nous sommes dotés de nouveaux équipements médicaux que nous avons développés avec la société Euro-Composites basée à Echternach.

 

Comment envisagez-vous l’avenir de LAR?

Je suis optimiste quant à l’avenir de notre organisation. La crise sanitaire a réaffirmé la raison d’être de LAR au Grand-Duché, mais également par-delà ses frontières et je me réjouirais si nous pouvions, dans les mois ou les années à venir, exporter notre expertise dans le sauvetage aérien vers la Grande Région, notamment vers la province de Luxembourg et la Lorraine. Nos missions transfrontalières en Rhénanie-Palatinat et en Sarre témoignent bien des services que LAR peut fournir au grand public.

 

Souhaitez-vous adresser un message à vos membres ou aux citoyens qui envisageraient de le devenir?

Je tiens à remercier les 180.000 membres de LAR pour leur fidélité. Grâce à leur cotisation annuelle, ils assurent la pérennité de notre organisation et, par là, du sauvetage aérien au Luxembourg. Nos membres et nos patients sont notre raison d’être et nous évoluerons en maintenant leurs intérêts au centre de nos réflexions. Je remercie également tous les citoyens qui ont choisi de se faire vacciner par nos infirmiers et médecins au centre de vaccination du Findel. Enfin, je suis heureux de pouvoir annoncer que nous reprendrons, à partir du 15 juillet, les visites guidées des infrastructures de LAR pour les groupes intéressés. Pour y participer, il suffit d’envoyer un email à rédaction@lar.lu ou d’appeler le 48 90 06.

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