Et la lumière fit… Avantag Energy !

Au milieu du printemps d’une année économiquement difficile pour nombre d’entreprises et sociétés au Grand-Duché comme dans le monde entier, nous sommes allés à la rencontre du jeune et visionnaire assistant de direction d’Avantag Energy, Philipp Rass. Le fils d’Uli Rass, co-fondateur et dirigeant de cette société florissante spécialisée dans les installations photovoltaïques, fait un bref tour d’horizon et nous livre son point de vue.

 

Quels sont vos projets en cours et à venir au Luxembourg et en Allemagne?

Avantag Energy a récemment mis en œuvre un projet à Sanem en faveur de la société autrichienne Kronospan. C’est là-bas que nous avons construit le plus grand système photovoltaïque sur toiture du Luxembourg pour alimenter le réseau local avec près de 5 mégawatts crête (MWc). Depuis janvier 2021, tout fonctionne parfaitement au quotidien. Nous avons également prévu de construire prochainement une structure encore plus conséquente pouvant atteindre 9,5 MWc dans la région de Munich.

 

Quels obstacles votre entreprise a-t-elle rencontrés dans ce contexte de crise sanitaire?

Nous avons eu la chance de sentir faiblement cette crise. La plupart de nos clients venant de la logistique, cette industrie a plutôt bénéficié de la crise. Grâce à l’explosion des commandes «en ligne», de nombreux hangars logistiques ont vu le jour. Évidemment, lorsque nos clients se portent bien, nous allons généralement bien aussi. Cependant, nous constatons une augmentation significative des prix des matières premières telles que l’acier, le cuivre, l’aluminium, le silicium, etc. Bien entendu, cela entraîne une augmentation de nos prix d’achat. Notre marché n’a pas encore été durement touché mais il est clair que tôt ou tard, il faudra se montrer plus créatif pour affronter de telles situations.

Une installation photovoltaïque est essentiellement un produit d’investissement, or si les coûts augmentent, le retour sur investissement diminue pour le consommateur final. Cela va devenir un risque à intégrer à l’avenir. Tôt ou tard, la hausse des prix réduira la demande dans divers segments. Ceci dit, nous vivons une époque passionnante.

 

De quelles pénuries souffrez-vous exactement?

À l’heure actuelle, nous assistons à une pénurie de matières premières sur l’ensemble du marché mondial, et qui prédomine pour un large éventail de produits bruts. Par conséquent, ces matières premières et les produits en étant issus deviennent à la fois plus onéreux et moins disponibles. Cela peut concerner par exemple les modules solaires et les sous-structures nécessaires à leur installation sur les toits, ou encore de simples câbles servant aux installations photovoltaïques.

Comme nous avons la chance de pouvoir travailler sur le long terme avec nos fournisseurs et d’avoir conclu des contrats d’approvisionnement à longue échéance, ces pénuries et difficultés d’approvisionnement ne nous ont guère affectés jusqu’à présent. De plus, nous avons prévu des solutions de précaution, notamment en constituant des stocks. Néanmoins, la situation actuelle complique notre planification et nous met au défi de trouver une issue adéquate à l’évolution du marché. Ceci étant, cette tendance va s’inverser à moyen terme et le marché se normalisera à nouveau.

Dans l’ensemble, on peut quand même continuer à observer un nombre important et grandissant d’investisseurs (par rapport aux projets) désireux d’investir dans notre domaine d’activité. Or, si autant d’investisseurs se pressent autour d’un produit ou d’un marché, c’est toujours le signe qu’il y a des rendements attractifs et des avancées utiles à concrétiser. Et le fait qu’il y ait beaucoup plus d’investisseurs que de projets est bien sûr un élément prépondérant pour notre développement. Voir autant d’entreprises installer des systèmes photovoltaïques ou simplement y investir elles-mêmes indique que nous sommes sur la voie de la réussite dans le domaine de l’énergie durable.

 

Les gestes barrières et la flexibilité font également partie de votre quotidien?

Nous nous sommes normalement conformés à diverses mesures. Actuellement, 80% du personnel travaille à domicile ou à l’extérieur, directement sur les chantiers. Nos locaux étant bien répartis à la base, nous avons pu largement réduire le niveau de présence sur place et encourager le travail à domicile. Nous avons également commandé des tests rapides pour nos employés permettant à chacun de se faire tester une ou deux fois par semaine après être arrivé au bureau.

 

 

Quid de la rentabilité d’un tel secteur en termes de luminosité et d’ensoleillement dans cette partie de l’Europe septentrionale?

Sans équivoque, c’est un secteur qui en vaut absolument la peine, surtout pendant l’été, où l’on produit naturellement davantage d’énergie et d’électricité. Dès lors, suivant la taille de l’installation photovoltaïque et la consommation d’électricité de l’entreprise pendant la saison chaude, une grande partie de l’électricité produite peut souvent être autoconsommée. Du reste, même en hiver et malgré un ensoleillement moindre, les clients peuvent pratiquement toujours utiliser leur propre électricité. Pour bon nombre d’entreprises, c’est avec un soleil au zénith que l’on produit un maximum d’énergie, mais que la demande énergétique s’accroît également. Ensuite, on peut assez bien adapter l’un et l’autre.

Nous n’essayons pas de construire «la plus grande structure possible» mais nous envisageons plutôt avec le client le gabarit d’installation photovoltaïque idéal. Ce sur quoi peuvent influer des contraintes réglementaires ou encore l’optimisation de l’autoconsommation. En Allemagne, l’avantage économique d’une installation photovoltaïque dépend beaucoup de l’autoconsommation, alors qu’au Luxembourg, le modèle le plus économique repose en règle générale sur une alimentation complète en courant.

Par conséquent, au Grand-Duché, on s’oriente généralement par rapport à la réglementation juridique encadrant la production d’électricité et sa tarification de rachat. S’agissant de la durée d’amortissement, je l’estime pour ma part dans une fourchette de six à huit ans en moyenne. Mais cet intervalle dépend beaucoup des variations conjoncturelles. En outre, on peut implémenter différents modèles, allant de l’alimentation intégrale en courant à l’autoconsommation en passant par la fourniture directe d’électricité.

 

Avantag Energy a-t-elle des vues sur les pays voisins, voire des perspectives d’expansion dans le monde?

Un projet en Belgique est d’actualité mais nous sommes encore dans l’expectative. À long terme, cela deviendra certainement un marché annexe intéressant. Bien entendu, nous nous concentrons principalement sur l’Europe où l’engouement pour les systèmes photovoltaïques va crescendo. En Afrique, entre autres, d’autres modèles préfigurent probablement mais c’est trop loin pour nous. Très bientôt, nous allons certainement élaborer un projet en Suisse. De même, les Pays-Bas s’avèrent être un marché assez attrayant. En outre, nous sommes actuellement en lice pour un important appel d’offres en Pologne car l’un de nos clients est dans l’optique de construire une usine dans ce pays. La République tchèque et la Hongrie sont d’autres options.

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