«Une normalisation de la vie économique au Luxembourg en cours»

Pierre Gramegna présente la situation financière de l’État au premier semestre 2021

 

Le 16 juillet 2021, lors d’une réunion conjointe de la Commission des finances et du budget et de la Commission du contrôle de l’exécution budgétaire, le ministre des Finances, Pierre Gramegna a fait le point sur la situation financière de l’État au premier semestre 2021.

Pierre Gramegna commente: «Les chiffres observés au 30 juin confirment que la normalisation de la vie économique au Luxembourg est bel et bien en cours, malgré les incertitudes entourant l’évolution de la pandémie, qui appellent à la prudence. Les recettes encaissées par l’État s’élèvent désormais à 11 milliards d’euros, soit +24,8 % de plus qu’au premier semestre 2020, fortement marqué par la pandémie. Une comparaison avec la même période en 2019, période non touchée par la crise, fait ressortir une hausse de +10 %, soit +5% en rythme annuel, ce qui signifie que le Luxembourg est parvenu à renouer avec le rythme de croissance des recettes de l’avant-crise».

De manière détaillée, l’Administration des contributions directes (ACD) a perçu des recettes de l’ordre de 5,2 milliards d’euros, en hausse de 827 millions d’euros, soit +18,9 % par rapport à 2020. Par rapport à la même période en 2019, les recettes totales de l’ACD ont augmenté de +6,5 %. L’évolution positive est surtout portée par la bonne tenue du marché du travail, ce qui contribue à la progression importante des recettes au titre de l’impôt retenu sur les traitements et salaires.

Les recettes encaissées par l’Administration de l’enregistrement, des domaines et de la TVA (AED) s’élèvent au premier semestre 2021 à 3,3 milliards d’euros. Par rapport à l’exercice budgétaire précèdent, elles ont augmenté de 871 millions d’euros, soit de +35,9 %. Cela représente une hausse de +21,5 % par rapport à 2019, ce qui confirme la forte relance de la consommation suite à la levée de la plupart des restrictions sanitaires au cours du premier semestre 2021.

Concernant les recettes de l’Administration des douanes et accises (ADA), celles-ci s’élèvent au premier semestre 2021 à près de 852 millions d’euros, une hausse de 134 millions d’euros ou +18,7 % par rapport à 2020. En comparaison avec les chiffres de 2019, leur niveau reste pratiquement stable, avec une hausse de seulement +0,7%. Cette situation s’explique largement par la baisse significative, par rapport à 2019, des ventes de carburant (-22% pour le gasoil et -18% pour l’essence), qui contribue favorablement à l’atteinte des objectifs de réduction en matière d’émissions de gaz à effet de serre.

«Même si les recettes de l’État évoluent dans le bon sens, les dépenses liées à la crise, bien que décroissantes, restent conséquentes» souligne le ministre des Finances, «compte tenu du fait que le gouvernement poursuit sa politique de soutien et de relance en faveur de l’économie nationale, dans le but d’endiguer les effets de la crise sanitaire, en préservant l’emploi et le pouvoir d’achat des ménages. La reprise économique en ‘V’ qui se dessine actuellement en traduit le succès.»

Au premier semestre, les dépenses de l’État se sont chiffrées au total à 10,9 milliards, soit 54 % du budget voté pour 2021. En comparaison avec l’exercice précédent, les dépenses ont diminué de -4,5%, ce qui s’explique notamment par le recours désormais plus limité à certaines aides, dont notamment le chômage partiel, dans le contexte de la relance économique. Par rapport à 2019, les dépenses ont toutefois augmenté de +16 %, en ligne avec la politique d’investissement ambitieuse menée par le gouvernement.

Au 30 juin 2021, on constate donc que les recettes progressent tandis que les dépenses baissent, ce qui entraîne un effet de ciseaux positif et permet de ramener le solde de l’Administration centrale à une situation plus ou moins équilibrée, avec un excédent de +100 millions d’euros d’après la comptabilité européenne du SEC 2010 (le solde pour l’année entière étant estimé à -2,1 milliards d’euros au Programme de stabilité et de croissance 2021). D’après les règles de la comptabilité nationale, le déficit de l’État se chiffre au 30 juin 2021 à -894 millions d’euros contre un déficit de -2,4 milliards d’euros prévu au budget pour l’exercice entier.

Pour autant, il est trop tôt pour en tirer des conclusions pour l’année 2021 dans son ensemble. Pierre Gramegna souligne: «Alors que la situation des finances publiques continue à s’améliorer, il ne faut pas perdre de vue que des dépenses substantielles sont encore prévues, d’une part pour accompagner les entreprises sur le chemin de la relance, d’autre part pour continuer à investir dans nos infrastructures et relever les défis d’avenir. Par ailleurs, face à la montée de nouvelles variantes du virus, l’ampleur de la reprise reste incertaine et la prudence reste donc de mise. Enfin, le gouvernement vient de mettre en place une enveloppe de 50 millions d’euros pour réparer les dégâts causés par les récentes pluies torrentielles, qui sont une catastrophe naturelle, par définition non prévue au budget.»

Quant à la dette publique, elle s’établit au 30 juin 2021 à 17,9 milliards d’euros, ce qui correspond à un ratio de 25,9 % du PIB. Cette baisse par rapport au mois précédent s’explique par l’effet combiné de deux facteurs, à savoir une révision à la hausse de la croissance estimée pour 2021, qui passe de 4% à 6% du PIB, suite aux nouvelles prévisions macroéconomiques publiées par le Statec, ainsi que le remboursement anticipé de prêts, à hauteur de 443 millions d’euros, rendu possible par l’évolution favorable des liquidités de l’État. La dette publique luxembourgeoise continue ainsi de se situer à un niveau bien en-dessous de la barre des 30% du PIB fixée au programme gouvernemental, et reste parmi les moins élevées de la zone euro.

Communiqué par: ministère des Finances
Photo archives © Euro-Editions SA

 

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