«Une normalisation en cours» – Pierre Gramegna présente la situation financière de l’État au 31 mai 2021

En date du 21 juin 2021, lors d’une réunion conjointe de la Commission des finances et du budget (Cofibu) et de la Commission du contrôle de l’exécution budgétaire (Comexbu), le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a fait le point sur la situation financière de l’État au 31 mai 2021.

«À la fin du mois de mai, les finances publiques se sont davantage améliorées, confirmant de la sorte le redressement de l’économie déjà observé au cours des derniers mois. Je me réjouis particulièrement de cette évolution favorable des recettes et des dépenses publiques, avec un retour graduel à la normalité qui s’annonce désormais», souligne Pierre Gramegna, ministre des Finances.

Au 31 mai 2021, les recettes totales ont augmenté de +27,8% par rapport aux cinq premiers mois de 2020. Les chiffres doivent être considérés à la lumière de la situation particulière en 2020 caractérisée par les mesures de restrictions décidées à l’époque pour endiguer la propagation du SARS-CoV-2. Et ce avec conséquence une fermeture prononcée de larges pans de l’économie, ayant provoqué une chute spectaculaire des recettes.

Quant aux dépenses publiques, celles-ci ont diminué de -6,5% sur base annuelle. La diminution par rapport à 2020 témoigne de l’immense effort extraordinaire en faveur des entreprises et des citoyens de l’an passé, pour faire face à la crise, et annonce donc un retour à la normalité dans l’évolution des dépenses. Grâce à l’effet de ciseaux positif, avec des recettes en progression et dépenses en baisse, le solde budgétaire de l’administration centrale observé au 31 mai 2021 s’est donc nettement amélioré, en affichant un excédent de +110 millions d’euros.

En ce qui concerne le détail des recettes publiques, l’Administration des contributions directes (ACD) a encaissé fin mai 2021 des recettes s’élevant à 4.221 millions d’euros, ce qui représente une progression de +688 millions d’euros, soit un plus de +19,5% par rapport à fin mai 2020. L’évolution a priori spectaculaire doit être nuancée dans la mesure où les chiffres de 2020 étaient particulièrement bas au vu des suites directes de la pandémie ainsi qu’en raison des délais de paiement et des annulations d’avances accordés l’an dernier. Par rapport à fin mai 2019, les recettes totales de l’ACD progressent de 343 millions d’euros, ce qui équivaut à un taux de progression annualisé de 4,3%.

Les recettes perçues par l’Administration de l’enregistrement, des domaines et de la TVA (AED) à la fin du mois de mai s’élèvent à 2.839 millions d’euros et connaissent une progression à hauteur de +809 millions d’euros, soit de +39,8% par rapport à l’exercice antérieur. Même si cette évolution est incontestablement favorable pour le moment, la progression est à nouveau à considérer dans le contexte particulier de 2020 lors duquel l’AED a accéléré ces opérations de remboursement et appliqué une tolérance administrative en faveur des contribuables. Par rapport à fin mai 2019, les recettes de l’AED progressent de 475 millions d’euros, soit un taux de progression annualisé de 9,6%.

Enfin, l’Administration des douanes et accises (ADA) a perçu des recettes de l’ordre de 670 millions d’euros, ce qui représente une variation positive de +91 millions d’euros, soit une plus-value de +15,7% par rapport au total des cinq premiers mois de l’année 2020. Les ventes de gasoil carburant et d’essence restent à un niveau de consommation bas à concurrence de -27% respectivement -24% par rapport à l’année 2019, soit l’année de référence sans pandémie et sans taxe CO2. Le télétravail et la mobilité réduite dans le cadre des mesures sanitaires en sont les principaux facteurs, tout comme la diminution du différentiel des prix des carburants avec les pays limitrophes en raison de l’introduction de la taxe CO2. Force est ainsi de constater que cette dernière contribue favorablement à l’atteinte des objectifs de réduction en matière d’émissions de gaz à effet de serre.

Les recettes encaissées par les trois administrations représentent 46,6% du budget voté, ce qui correspond à des encaissements qui sont supérieurs aux attentes budgétaires, à savoir les 5/12 ou 41,6% qui seraient atteints après cinq mois en cas d’évolution linéaire.

Du côté des dépenses publiques, celles-ci s’élèvent à 8.761 millions d’euros fin mai 2021, soit une baisse de -6,5% en comparaison annuelle. Cette évolution favorable s’explique par les dépenses extraordinaires réalisées lors de la même période en 2020 dans le cadre des efforts de stabilisation de l’économie et de sauvegarde des emplois et du pouvoir d’achat des ménages. À cet effet, il convient avant tout de relever les prestations sociales en espèces, qui comprennent notamment les dépenses en matière de chômage partiel, qui connaissent une diminution de -501 millions d’euros ou -35% par rapport aux cinq premiers mois de 2020. Dans cette période, l’État avait procédé à une mesure extraordinaire importante, en déboursant les paiements importants au titre du chômage partiel par avance. Les dépenses au titre du chômage partiel ont baissé pendant la période considérée de 520,6 millions d’euros, soit 62,4%. Abstraction faite d’une opération purement comptable, les investissements directs et indirects diminuent de -78 millions d’euros, soit de -9,5% par rapport à la fin du mois de mai 2020. Ceci est notamment lié aux coûts extraordinaires occasionnés en 2020 à travers les aides déboursées en faveur des petites et moyennes entreprises et des investissements en infrastructures liés à la COVID-19.

En conclusion, le ministre des Finances commente: «Les chiffres à fin mai confirment à nouveau que l’amélioration des perspectives budgétaires est en train de se matérialiser. Je suis très satisfait de l’évolution positive des finances publiques, qui est aussi la conséquence d’une politique financière prudente et à la fois soucieuse d’accompagner les entreprises dans la sortie de crise. Avec l’assouplissement des restrictions sanitaires et l’avancement rapide de la campagne de vaccination, l’économie reprend des couleurs en même temps que la vie quotidienne des citoyens reprend le chemin de la normalité.»

 

Communiqué par: ministère des Finances
Photo ©Archives Euro-Editions SA

Lire sur le même sujet: