Rapport sur la lutte contre la violence domestique

Taina Bofferding met en avant le dispositif de gestion de crise qui a permis d’éviter une flambée de la violence


Dans son récent rapport annuel au gouvernement, le Comité de coopération entre les professionnels dans le domaine de la lutte contre la violence constate que la violence domestique reste une réalité quotidienne au Luxembourg et qu’elle touche tous les milieux sociaux et toutes les communautés.

En 2020, il y a eu une hausse des interventions des forces de police et une légère hausse de décisions d’expulsions du parquet. Toutefois la flambée des cas de violence domestique redoutée dans le cadre de la crise sanitaire a pu être évitée.

La ministre Taina Bofferding a souligné que c’est notamment grâce au dispositif de gestion de crise mis en place en mars 2020, à un cadre institutionnel, légal et procédural performant et au réseau de partenaires engagés qu’une augmentation substantielle de la violence domestique a pu être évitée.

«Personne ne devrait souffrir de violences domestiques, d’attaques verbales, sexuelles et physiques. Nous devons toutes et tous poursuivre et davantage cibler nos efforts dans la lutte contre la violence domestique. Il s’agit d’une part d’aider les victimes à s’extraire des processus répétitifs et toxiques, et de l’autre d’accompagner ainsi que de responsabiliser les auteur-e-s pour rompre les cycles de violence.»

Lors de la conférence de presse, en date du 10 juin 2021, Taina Bofferding a détaillé les différents dispositifs du ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes (MEGA) et des organismes partenaires pour endiguer la violence domestique.

Rapport annuel: interventions policières et expulsions[1]

Année Interventions policières Expulsions
2011 675 331
2012 801 375
2013 844 357
2014 876 327
2015 802 242
2016 798 256
2017 715 217
2018 739 231
2019 849 265
2020 943 278

Concernant les chiffres répertoriés en 2020, il s’avère que:

  • La police grand-ducale a procédé à 943 interventions (avec et sans expulsion), ce qui représente une augmentation de 11,07% par rapport à 2019 (849).
  • Le nombre des expulsions autorisées par le parquet a été de 278 (265 en 2019). En moyenne, la police est intervenue 78 (71 en 2019) fois et a procédé à 23 (22 en 2019) expulsions par mois.
  • Lors des interventions de police les victimes féminines et masculines se chiffrent à 1.697 personnes (1.337 en 2019). 60,28% des victimes sont de sexe féminin (63,58% en 2019) et 39,72% de sexe masculin (36,42% en 2019). 356 victimes sont mineures.

«Le rapport pour l’année 2020 nous montre que les personnes victimes de violences domestiques osent davantage chercher de l’aide. Ceci montre que nos activités de prévention et la médiatisation portent leurs fruits, et ont notamment permis de démystifier et de détabouiser le sujet. Nous devons tout de même poursuivre nos efforts et rappeler qu’il y a de l’aide pour toutes et tous», a souligné Taina Bofferding.

Violence domestique et COVID-19

Afin d’éviter une augmentation et une aggravation substantielle des cas de violence domestique, un dispositif de gestion de crise a été mis en place dès mars 2020. Il prévoit notamment:

  • un monitoring hebdomadaire sur l’évolution de la violence domestique,
  • la continuité des procédures légales et règlementaires en place,
  • des alternatives de logement en cas de surpopulation des structures d’accueil d’urgence,
  • le développement du site d’information violence.lu,
  • la mise en place d’une helpline s’adressant aux victimes de violence domestique: 2060 1060,
  • la pérennité du soutien financier par l’État,
  • la mise en œuvre de campagnes de prévention et d’information sur les réseaux sociaux et dans les médias nationaux.

Les mesures précitées ont assuré le fonctionnement continu de l’aide et ont permis aux associations conventionnées avec le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes de maintenir une prise en charge effective et efficace des victimes et auteur-e-s de violence et de violence domestique ainsi que de toutes les personnes prises dans le cycle de la violence.

En vue de poursuivre les efforts d’information et de prévention de la violence, le MEGA lancera et présentera de nouveaux projets dans les semaines à venir.


[1] Graphique: ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes

 

Communiqué par: ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes
Photo ©MEGA

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