Liberté d’expression dans l’environnement numérique
Le 11 juin 2021, le Premier ministre et ministre des Communications et des Médias, Xavier Bettel, a participé à la conférence en ligne des ministres responsables des médias et de la société de l’information intitulée «Intelligence artificielle (IA) – Une politique intelligente – Défis et opportunités pour les médias et la démocratie» du Conseil de l’Europe.
La conférence évoquait l’impact des technologies basées sur l’IA sur la liberté d’expression, l’évolution de l’environnement des médias et de l’information, la sécurité des journalistes, et la protection de la liberté d’expression en temps de crise.
Dans son intervention, Xavier Bettel a souligné l’impact de la pandémie de la COVID-19 sur la presse, notamment en raison de la baisse des recettes publicitaires, alors que cette crise met également en valeur l’importance du journalisme professionnel, notamment pour lutter contre les phénomènes de désinformation et de mésinformation: «Des sources d’informations fiables et dignes de confiance n’ont jamais revêtu autant d’importance pour nos démocraties libérales. C’est la raison pour laquelle il est primordial que nous créons des conditions favorables au développement d’un paysage médiatique libre, pluraliste et indépendant. Le Luxembourg est reconnu comme un pays qui se caractérise par une forte tradition de subventions directes à la presse, datant de plus de 45 années, et qui seront encore revues à la hausse par la réforme en cours. Les journalistes professionnels jouent un rôle clé dans nos sociétés, et nous nous devons de les protéger. Dans ce sens, la ‘Plateforme pour la protection du journalisme et la sécurité des journalistes’, dont le Luxembourg est un des plus importants contributeurs financiers volontaires, est un excellent outil permettant d’identifier les tendances et de proposer des réponses adéquates dans le domaine de la liberté des médias.»
Les ministres ont adopté quatre résolutions sur la liberté d’expression et la sécurité des journalistes et une déclaration finale reconnaissant, entre autres, «les répercussions de l’application de technologies numériques, dont l’intelligence artificielle (IA), sur l’exercice et la jouissance des droits de l’Homme, dont la liberté d’expression» et notant que «ces technologies offrent des possibilités accrues d’expression, d’accès à l’information et de diffusion de l’information ainsi que de recherche, de production et de diffusion de contenus et, plus généralement, un environnement médiatique plus interactif. En même temps, les technologies numériques telles que les outils automatisés de modération de contenu peuvent entraîner une interférence indue avec la liberté d’expression et d’autres droits. Alors que ces technologies jouent un rôle clé dans la lutte contre les contenus illicites en ligne, leur fonctionnement doit être soigneusement surveillé pour s’assurer qu’il reste conforme aux garanties applicables inscrites dans la Convention (européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales)», une approche également préconisée par la stratégie nationale luxembourgeoise en matière d’intelligence artificielle.