Un pont technologique entre startups et grands comptes

Telle est l’ambition affichée par InTech, une filiale du groupe POST Luxembourg depuis 2014. En plaçant l’innovation au cœur de sa stratégie, la société est devenue au fil des ans le fer de lance de la révolution numérique au Luxembourg. Pour Fabrice Croiseaux, son CEO, les entreprises bien établies et les jeunes pousses ont bien plus de choses à partager qu’on ne pourrait le croire. Rencontre. 

 

Quel est votre cœur de métier?

Il s’agit du développement de plateformes logicielles basées sur les spécifications fournies la plupart du temps par les clients. Nous travaillons pour les grands comptes, mais aussi, et c’est ce qui fait notre originalité, pour les startups. Nous avons ainsi accompagné de nombreuses jeunes entreprises à fort potentiel comme Tokeny, une FinTech spécialisée dans la blockchain, VisitMe.Doctor, une plateforme de téléconsultation et de télé-expertise pour les professionnels de la santé, ou encore EarthLab, qui propose des solutions innovantes combinant l’intelligence artificielle, les technologies de Big Data et la télédétection.

Parfois, nous participons à la genèse même du projet comme ce fut le cas avec FundsDLT. Financée par des poids lourds de la finance internationale (Bourse de Luxembourg, Clearstream, Natixis et Crédit Suisse), l’entreprise a pour objectif de faciliter la distribution des fonds d’investissement en s’appuyant sur une technologie de registre distribué (autrement dit, la blockchain). Nous sommes également le partenaire technologique de LUMENA (LUxembourg, MEtz, NAncy), le premier startup studio transfrontalier. Cette usine à startups a pour objectif de mettre rapidement des projets sur le marché et de trouver les porteurs de projets pour mener à bien leur développement.

 

Pourquoi est-ce si important pour vous de collaborer avec les startups?

Pour plusieurs raisons. Accompagner les startups nous donne la possibilité d’accéder à des sujets innovants dans des environnements agiles et flexibles. Nous améliorons ainsi notre expertise et abordons des technologies qui ne sont pas encore très utilisées sur des cas très concrets. Cette expérience acquise nous permet non seulement de proposer ces nouvelles technologies dans les systèmes d’information de nos clients que sont les grands comptes, mais aussi de développer des projets pour notre propre compte. Nous avons ainsi créé une plateforme qui permet à des écoles, des universités, des entreprises ou des institutions d’organiser des événements virtuels. Notre solution a notamment été utilisée par Moovijob pour les deux dernières éditions virtuelles de son salon emploi, formation et carrière.

Notre approche centrée sur l’innovation augmente également notre visibilité et nous donne la possibilité de percer dans des secteurs d’activité plus difficilement accessibles par la voie classique. Elle nous permet de générer du business futur, car les startups vont grandir et auront besoin de ressources. De plus, grâce à ces projets de natures parfois fort différentes, nous fournissons à nos collaborateurs des projets complexes et diversifiés. L’organisation y est beaucoup plus souple et les interactions plus nombreuses. Souvent, nos ingénieurs sont obligés de dépasser l’aspect purement technologique et de participer à la construction d’un nouveau modèle d’affaires. Dans de nombreux cas, la technologie utilisée entraîne en effet une profonde rupture et modifie radicalement la chaîne de valeurs existante.

 

Précisément, comment procédez-vous pour recruter vos collaborateurs?  À l’heure actuelle, la demande est largement supérieure à l’offre…

Il est clair que, pour le moment, les développeurs n’ont que l’embarras du choix. Cela étant, nous avons des relations très suivies avec de nombreuses universités. Grâce au fait que certains d’entre nous y donnent cours, nous pouvons facilement identifier les meilleurs éléments parmi les ingénieurs en herbe. Le développement de compétences et la formation jouent également un rôle très important. Nous apprenons à nos jeunes recrues à faire preuve d’agilité, c’est-à-dire pouvoir travailler dans des environnements aussi différents qu’une grande banque, une administration ou une startup.

Outre notre agilité et notre appétit au changement, nous nous distinguons également par notre culture d’entreprise et notre capacité à pouvoir constituer des équipes performantes. De nombreux collaborateurs restent chez nous car ils sont conscients qu’ils ne retrouveront pas nécessairement un tel état d’esprit ailleurs. Il fait bon travailler chez nous. En 2020, nous avons obtenu le label Great Place To Work pour la cinquième année consécutive et avons été classés premiers dans la catégorie «Grande entreprise» de plus de 100 employés. Cet état d’esprit rassure également nos clients. Ils savent que nous mettons à leur disposition une équipe soudée, qui ne se contente pas d’être un prestataire de services, mais agit au contraire comme un véritable partenaire déterminé à mener sa mission à bien.

 

D’après vous, quelle sera la prochaine technologie disruptive?

Sans aucun doute l’informatique quantique. Pour le moment, elle reste encore très discrète, mais elle provoquera à l’avenir de profonds bouleversements dans les technologies de l’information, notamment en matière de protection des données. Grâce à sa gigantesque puissance de calcul, un ordinateur quantique serait capable de venir à bout de n’importe quel chiffrement et de révolutionner le secteur de la cybersécurité. Et ce n’est là qu’un de ses nombreux aspects. Pour les développeurs aussi, ce sera un grand changement. Les programmes quantiques auront une approche et un langage totalement différents de ceux que nous connaissons à l’heure actuelle. Chez InTech, nous sommes très attentifs à cette nouvelle technologie. Disposer d’une expertise en la matière et identifier des cas concrets dans lesquels l’informatique quantique pourrait être utilisée font partie de nos priorités.

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