Visioconférence informelle des ministres de l’Agriculture de l’UE

Romain Schneider, ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural, a participé à la visioconférence informelle des membres du Conseil «Agriculture et pêche» le lundi, 26 avril 2021.

Le matin, la Commission a présenté les résultats de l’évaluation de la précédente stratégie de l’UE sur le bien-être animal (2012-2015). Romain Schneider s’est montré déçu: «Je constate que les d’objectifs fixés en matière d’avancée du bien-être animal n’ont malheureusement pas été atteints, et que la dernière règlementation en matière de bien-être animal remonte à une dizaine d’années! Pour le Grand-Duché, la priorité doit être donnée à la révision du règlement actuel sur le transport des animaux, avec une réduction de la durée autorisée des trajets, et éventuellement une interdiction de l’exportation des animaux vivants.»

«La nouvelle PAC doit être équilibrée et tenir compte des flexibilités nationales»

La présidence a présenté l’état d’avancement des négociations trilogues difficiles sur la réforme de la politique agricole commune (PAC). Les ministres se sont particulièrement penchés sur le règlement relatif aux plans stratégiques relevant de la PAC, et plus spécifiquement sur les aspects ayant trait à l’architecture verte.

Romain Schneider s’est prononcé pour un compromis européen qui doit être «équilibré», et qui respecte les dimensions économique, sociale et environnementale du développement durable.

Pour ce qui est des critères de conditionnalité des aides financières européennes allouées à l’agriculture, le ministre a aussi demandé à ce que les agriculteurs puissent maintenir le principe de la diversification des cultures sur leurs exploitations, nécessaire à leur bon fonctionnement. En ce qui concerne les programmes écologiques, élément nouveau de la réforme, le ministre a plaidé pour un compromis final équilibré qui tienne compte des flexibilités nationales, dont celle du Grand-Duché. Quant à la proposition de consacrer un seuil de 30% des dépenses du Fonds européen agricole pour le développement rural aux objectifs environnementaux, Romain Schneider a demandé plus de précisions sur les règles de comptabilisation qui seraient à la base de ces calculs.

Les ministres ont aussi échangé sur la définition de ce qui est considéré comme un agriculteur-producteur «actif». Romain Schneider s’est montré réservé quant à l’approche d’une définition obligatoire de ce concept. Il faudra notamment éviter que ces définitions excluent les agriculteurs à titre partiel.

Situation des marchés agricoles et viticoles

À la suite d’un exposé de la Commission, les ministres ont débattu de la situation actuelle des marchés agricoles et de leurs perspectives. Le secteur fait preuve de beaucoup de résilience et l’agriculture répond donc à sa première vocation qui est de fournir des denrées alimentaires saines et en quantités suffisantes à la société. Si les principaux marchés agricoles se sont stabilisés, Romain Schneider a cependant rappelé les difficultés des viticulteurs qui ont perdu une grande partie de leur chiffre d’affaires. À cela s’ajoutent les récentes gelées qui ont fait certains dégâts dans les vignobles. En ce qui concerne le lait, les prix sont assez robustes et l’augmentation des prix des aliments pour animaux se fait moins sentir. Par ailleurs, même si la situation sur le marché du porc s’est heureusement améliorée, il faudra suivre de très près la situation dans les différents secteurs.

Accords commerciaux équitables

Les ministres ont aussi examiné les résultats de la mise à jour de l’étude du Centre commun de recherche (JRC) sur les effets économiques cumulés des négociations commerciales en cours et à venir sur le secteur agricole de l’UE. Les échanges de denrées alimentaires sont importants afin de garantir l’approvisionnement au niveau mondial. Romain Schneider a rappelé que les accords commerciaux avec les pays tiers doivent être équitables et répondre aux critères du développement durable: «Les accords commerciaux devront tenir compte du degré d’ambition du ‘Pacte vert’ sans défavoriser les producteurs agricoles de l’UE». Dans ce contexte, Romain Schneider a réitéré sa demande pour une étude analysant l’impact de la mise en œuvre de l’initiative «De la ferme à la fourchette» sur les coûts de production de l’agriculture européenne.

 

Communiqué par: ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural