Former, informer et défendre

La Chambre des salariés forme, informe et défend quelques 530.000 salariés, apprentis et retraités de statut privé. Porte-voix de ces personnes dans la procédure législative, elle veille à la qualité de vie et au respect des droits et acquis sociaux de ses ressortissants. Actrice incontournable dans l’organisation de la formation professionnelle initiale et continue, elle assure et garantit une formation de qualité et accessible à tous. Présentation de ses activités par Sylvain Hoffmann, directeur, et Carlo Frising, directeur adjoint.
Représenter les salariés

La Chambre des salariés est l’une des cinq chambres professionnelles du Luxembourg. Elle représente tous les salariés de droit privé, les retraités et les apprentis, peu importe leur nationalité ou leur lieu de résidence. Sa mission générale est la défense des intérêts de ses ressortissants, notamment en s’associant à la procédure législative. «Nous rendons des avis sur les projets de loi et de règlements grand-ducaux qui touchent directement ou indirectement les intérêts de nos ressortissants. S’ils ne sont pas toujours discutés sur la scène publique, ils servent aux députés et au gouvernement dans leurs analyses. Nous agissons également comme une sorte de «back office» pour les syndicats en préparant des études qu’ils peuvent ensuite utiliser dans les discussions tripartites au niveau national ou sectoriel», indique Sylvain Hoffmann.

Chaque automne, la CSL remet son avis le plus important de l’année, celui sur le budget de l’Etat. «Nous essayons d’y étudier la politique étatique dans sa globalité et traitons les questions de fiscalité. L’année passée, nous avons réalisé une analyse critique de la taxe CO2, notamment du point de vue de la compensation sociale qui est insuffisante à nos yeux», détaille le directeur. En cette période pas comme les autres, la Chambre a également passé au crible ces «lois Covid» qui ont fait leur apparition du jour au lendemain avec en tête la ferme intention de sauvegarder autant que possible les intérêts des salariés, la liberté de se réunir pour les syndicats et de veiller à ce que les travailleurs frontaliers ne soient pas discriminés par les mesures de soutien établies.

«Désormais, notre objectif est d’introduire davantage de propositions de loi afin d’alimenter, voire de forcer les débats de manière plus concrète. A titre d’exemples, nous avons soumis des propositions de loi pour augmenter et réindexer les allocations familiales, encadrer le travail de plateforme, sauvegarder le niveau des pensions de vieillesse ou encore pour transposer la directive européenne sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée de la façon la plus favorable aux salariés», ajoute Sylvain Hoffmann.

 

Sensibiliser au bien-être

La Chambre des salariés a également contribué à sensibiliser l’opinion à la santé mentale au travail et publie chaque année son désormais très connu «Quality of Work Index». Présentées en janvier, les conclusions de l’enquête 2020 ont révélé les deux visages du monde du travail en temps de pandémie. «Nous avons constaté une nette différence entre les salariés qui ont pu recourir au télétravail et les autres. Le bien-être et les conditions de travail des seconds se sont fortement dégradés alors que les premiers ont ressenti une augmentation de la charge mentale et éprouvé davantage de difficultés à séparer vie privée et vie professionnelle. S’il est clair que la crise a eu un impact sur le mauvais résultat général de cette année, certains sous-indicateurs (justement celui de l’équilibre vie privée – vie professionnelle) connaissaient déjà une évolution inquiétante depuis plusieurs années. Par contre, d’autres sous-indicateurs comme la sécurité de l’emploi ou la rémunération se sont dégradés avec l’apparition de la pandémie et pourraient se résorber à son terme», analyse le directeur.

 

Promouvoir la formation

En plus d’informer et de défendre les intérêts de ses ressortissants, la Chambre des salariés soutient le développement de leurs compétences par le biais de la formation professionnelle initiale et continue. «La CSL assure, en partenariat avec d’autres acteurs, la conception, l’organisation et la surveillance de l’apprentissage et contribue à l’organisation de l’enseignement technique et professionnel. La formation continue est quant à elle organisée par le Luxembourg Lifelong Learning Centre (LLLC) dans pas moins de onze domaines différents, en cours de jour ou du soir. Outre les cours du soir, les séminaires et les formations spécialisées qui permettent d’approfondir des connaissances spécifiques, nous collaborons avec différentes universités grâce auxquelles nous pouvons proposer des programmes universitaires de niveaux “bachelor” et “master”», précise Carlo Frising. Le LLLC compte 10.000 inscrits par an.

En 2020, le contexte sanitaire a poussé le LLLC à revoir sa copie quant aux formules proposées. Aux cours en présentiel sont venus s’ajouter les leçons à distance, de préférence intégrées dans une formule mixte, «le blended learning», qui permet de maintenir une forme de lien social entre les apprenants.

La formation continue constitue un outil-clé de perfectionnement professionnel et un facteur d’adaptation important dans un monde du travail en mutation permanente. Elle suscite par conséquent une vigilance particulière quant à son accès et à sa qualité. «Beaucoup de choses ont été énoncées dans l’accord de coalition, notamment le droit individuel à la formation pour lequel nous plaidons depuis plusieurs années. Force est de constater que l’inégalité quant à la participation à des formations continues persiste. Il conviendrait donc de réexaminer les plans de formation des entreprises afin qu’ils profitent davantage aux salariés les moins qualifiés. Nous attendons également l’élaboration et la mise en œuvre de dispositifs “formation” additionnels qui faciliteraient l’accès à des formations continues plus longues et qualifiantes», conclut Carlo Frising.

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