La mobilité de demain: «Natierlech. Elektresch.»

Sales-Lentz est très active dans le domaine de l’électromobilité depuis maintenant plus de huit ans. En coopération avec la Ville de Luxembourg, la société a mis en circulation ses deux premiers bus électriques en 2011. Il y a quatre ans, en collaboration avec la municipalité, elle a inauguré les quatre premiers bus urbains électriques à Differdange. Depuis lors, Sales-Lentz a parcouru plus de 8 millions de kilomètres en électrique, et sa flotte compte aujourd’hui 52 bus électriques. L’opérateur de mobilité est maintenant confronté à un défi majeur, la réorganisation du réseau régional de bus au Luxembourg, le RGTR 2022. À partir de 2022, le transport public régional, urbain et scolaire sera de plus en plus décarbonisé, près de la moitié des lignes du Luxembourg seront desservies par des bus électriques, ou plus précisément par des bus zéro émission.

 

Exercice théorique

Afin de préparer au mieux l’avenir de ses transports, Sales-Lentz a mené une analyse au cours des 12 derniers mois: quels bus choisir? Quelles sont les options pour recharger les autobus? Comment les dépôts doivent-ils être convertis?

En 2020, un exercice théorique a d’abord été réalisé. Pendant la pandémie de Covid-19, une équipe a travaillé sur ce sujet et a contacté plus de quinze fabricants de bus en Europe et en dehors. L’expérience a été passionnante car l’équipe a pu s’enquérir auprès des fabricants de certains éléments qui ne figuraient pas encore dans leurs catalogues.

Le bus électrique est encore un produit jeune. Il y a quatre ans la première génération est arrivée sur le marché et aujourd’hui la 2e génération de batteries fait ses débuts. Il y a aussi de nouveaux constructeurs qui se sont établis au cours des deux dernières années et qui proposent aujourd’hui des bus avec une nouvelle technologie et un design différent, ce qui intéresse également la société de transport.

 

Exercice pratique

L’analyse de Sales-Lentz porte sur 15 marques et 32 modèles, à savoir le bus de 10 mètres, le bus urbain de 12 mètres et le bus articulé. Au cours des deux derniers mois, ses équipes ont été très actives auprès des fabricants d’autobus afin d’obtenir des prototypes et des autobus de préproduction au Luxembourg et de les mettre à l’épreuve. Des tests ont été réalisés en parcourant les itinéraires pour connaître la consommation d’énergie et la topographie, les montées, les descentes et la récupération d’énergie, mais aussi pour pouvoir simuler la quantité d’énergie nécessaire, par exemple pendant la saison hivernale, car la consommation d’énergie est plus élevée lorsque le chauffage est activé dans le bus.

Ces dernières semaines, neuf bus ont ainsi été testés dans les dépôts de Käerjeng et Mersch et dans les dépôts de Frisch et Ross, dans le Nord. Fin Janvier, six des bus d’essai supplémentaires étaient sur place, à Bascharage.

 

Analyse comparative des concurrents

Dans cette analyse comparative des concurrents, on étudie la conduite, c’est-à-dire le confort de conduite, les sécurités réactives, l’ergonomie du cockpit et, bien sûr, le confort des passagers, notamment en ce qui concerne le bruit. Les bus électriques sont des bus à zéro émission, mais par définition aussi des bus qui ne font pas de bruit parce qu’ils n’ont pas de moteur à combustion interne. Ensuite, l’analyse porte sur la fiabilité des véhicules, l’autonomie des bus électriques en fonction de la température extérieure et toute la technologie.

 

Ateliers

L’équipe d’atelier met ce dernier à l’épreuve, de l’accessibilité du moteur aux composants et aux groupes motopropulseurs, à la carrosserie et à son assemblage. A la fin, un tableau comparatif est établi. Il s’agit donc d’un travail de détail pour choisir le bus optimal pour sa flotte.

 

Recharge rapide, et autres solutions plus flexibles

Lorsqu’on parle de bus électriques, il ne s’agit pas seulement de leur achat, mais de nombreux éléments du puzzle qui les entourent et qui doivent également s’assembler. Le bus électrique ne peut fonctionner que s’il est chargé. Il existe des solutions pour recharger les bus la nuit dans le dépôt. Mais quand un bus a parcouru 180, 200 ou 250 km, il est nécessaire de le recharger au cours de la journée pour pouvoir rouler jusque tard dans la soirée. Chez Sales-Lentz, cette solution de recharge rapide en journée a été théoriquement calculée et optimisée avec les dépôts et d’autres endroits où les bus peuvent être rechargés, afin d’avoir suffisamment de bus pour desservir les trajets, mais pas trop. Après tout, un bus électrique de 12 mètres coûte entre 550.000 et 600.000 euros. C’est un investissement conséquent.

 

Tower 24/7

Lorsque ces bus circulent, ils sont reliés au centre de surveillance «Tower 24/7». Les données opérationnelles, c’est-à-dire tout ce que le conducteur voit dans le cockpit, sont également vues par les collaborateurs de la Tower 24/7. Les données techniques du véhicule, en cas de défaut, sont immédiatement communiquées à l’équipe de l’atelier, afin que des préparatifs préventifs puissent y être effectués pour l’entretien ultérieur du bus.

 

Ressources humaines

Les ressources humaines constituent un autre élément important. Des ingénieurs mécatroniques, de techniciens de bus formés aux composants haute tension pour assurer la maintenance des véhicules dans les ateliers sont indispensables. Sales-Lentz compte actuellement cinq ateliers au Luxembourg, au centre et au nord ainsi que deux au sud. 95% des travaux de maintenance sont effectués par les équipes en interne, seule une petite partie est externalisée. L’équipe technique pour l’entretien des véhicules est composée de 70 employés et cherche toujours à recruter de nouveaux collaborateurs afin de pouvoir entretenir les bus électriques. L’entreprise crée en effet de l’emploi et recherche du personnel qualifié. Les ateliers sont également en train d’être aménagés afin de pouvoir assurer la maintenance des différentes marques de bus, notamment avec l’équipement pour être également en mesure de travailler sur le toit des véhicules, où les batteries, le pantographe et les composants haute tension sont situés.

En ce qui concerne les chauffeurs, Sales-Lentz en emploie actuellement 700 et continue à en embaucher. Un programme a également été lancé en collaboration avec l’ADEM pour former les demandeurs d’emploi qui y sont inscrits afin qu’ils puissent obtenir un permis de conduire professionnel et être opérationnels dans les meilleurs délais.

 

Digitalisation et automatisation

La digitalisation et l’automatisation sont des sujets de première importance pour la société de transport qui veille déjà à communiquer digitalement avec ses chauffeurs. En effet, ces derniers reçoivent leurs horaires, roulements et instructions, ainsi que le matériel de formation sous forme numérique sur une tablette. En plus des économies de papier réalisées, la qualité du service a été améliorée. Les erreurs ne peuvent plus se produire et les conducteurs ont constamment accès aux données les plus récentes.

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