Le recyclage: un maillon dans la boucle de la matière

LAMESCH, comme de nombreuses entreprises luxembourgeoises, a eu un rôle important à jouer au début de la crise sanitaire. Entre défis et craintes, il a fallu répondre à toutes les demandes des clients tout en prenant soin de ses salariés. Bilan avec Alain Jacob, administrateur directeur général.

  

Comment votre entreprise vit-elle la crise sanitaire actuelle? Quel bilan en tirez-vous?

Comme toutes les entreprises luxembourgeoises et plus globalement européennes, la crise sanitaire nous a surpris et il a fallu composer avec cette nouvelle façon de travailler.

Durant le confinement du mois de mars, un grand nombre de nos activités ont été à l’arrêt et dans le même temps d’autres ont connu une expansion. Je pense notamment aux déchets infectieux qui, à cause du Covid-19, ont fortement augmenté. Nous avons dû mettre en place des collectes supplémentaires et proposer des alternatives pour le stockage de ces déchets. En plus des hôpitaux, des laboratoires et des autres activités médicales, nous avons également pris en charge les déchets infectieux issus des centres de soins avancés. Depuis le début de l’épidémie, la production de ces déchets a augmenté de 30%, ce qui témoigne de la présence du virus dans notre pays.

Bien entendu, les personnes étant à domicile, les déchets des ménages ont aussi augmenté. On l’a notamment constaté au niveau des collectes de papier avec le télétravail et des collectes de déchets encombrants. Etant confinés, les citoyens ont mis ce temps à profit pour faire le tri dans leurs affaires. La population a aussi pris conscience durant cette période de l’importance du travail des salariés qui collectent leurs déchets. C’est un travail difficile qui a été valorisé et surtout reconnu. Nos salariés ont reçu de nombreux messages de remerciement, de soutien ou encore des dessins d’enfants pour rendre le quotidien moins difficile. Toutes ces marques d’attention font chaud au cœur dans ces moments difficiles.

Le bilan que nous pouvons en tirer? Et bien dans chaque épreuve il faut voir le positif, c’est ainsi qu’on en ressort plus fort et plus grand! Je dirais que pour notre entreprise, le constat est assez clair, nous faisons partie des activités essentielles à la société et tous les témoignages de sympathie qu’ont reçus nos salariés témoignent clairement de cela. Le rôle de Lamesch est important dans la société, nous participons à l’hygiène de notre pays. Sans des personnes volontaires et sérieuses, la crise n’aurait pas été aussi bien gérée dans notre domaine. Nous avons dû repenser notre organisation en fonction de l’augmentation des demandes de collecte tout en veillant aux règles sanitaires et à la distanciation sociale difficile à tenir dans une cabine de camion. Mais chaque demande a été honorée, personne n’a été laissé pour compte et nous avons déploré très peu de contaminations. Travailler dans l’état d’urgence que nous avons connu en mars et avril était quand même un sacré défi. Depuis, chacun a pu trouver sa place et ses marques dans cette nouvelle façon de travailler. Et même si notre métier principal reste la gestion des déchets et les collectes, il ne faut pas oublier que le développement durable et l’économie circulaire font partie de notre ADN et que nous agissons en ce sens.

  

L’économie circulaire est un sujet qui revient régulièrement, quelle lecture en faites-vous?

L’économie linéaire et extractive que nous connaissons depuis des décennies est néfaste pour notre environnement et atteint ses limites. Chacun en a conscience aujourd’hui et c’est pour cela que la notion d’économie circulaire a émergé et est devenue importante. Désormais, dès la première étape de production, les impacts environnementaux sont pris en compte. Les produits écologiques et les matières recyclables sont favorisés dès la conception. On pense à la réutilisation et au recyclage qu’il sera possible d’en faire. Ce schéma est particulièrement appliqué dans le domaine de la construction où, dès la conception des plans, le respect de l’environnement est au cœur des préoccupations.

Avec l’économie circulaire, on tend vers le schéma réparer – réutiliser – recycler. Notre entreprise a toute son importance puisque nous sommes au cœur de cette dernière étape. Le recyclage est notre métier, notre engagement en faveur de l’économie circulaire. L’optimisation de l’utilisation des ressources par une écoconception pensée en amont transforme la gestion des déchets en une simple étape de la boucle de la matière. On ne gère plus des déchets mais des matières et des composants.

Les matières que nous récupérons dans nos installations doivent être perçues comme des matériaux nobles au service de notre vie quotidienne et non comme des déchets. Avec la recherche et le développement, nous irons de plus en plus loin dans le recyclage et la valorisation des matières. C’est un réel espoir pour notre environnement. L’économie circulaire doit être perçue comme un nouveau mode de vie et non comme une mode passagère car la qualité de vie des générations futures dépend de ce nouveau schéma. D’ailleurs, le Luxembourg est fortement engagé dans cette démarche et notre ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, en a fait son fer de lance comme le démontre sa stratégie «Null Offall Lëtzebuerg» présentée en septembre 2020.

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