Quelles sont les mesures les plus efficaces pour lutter contre la Covid-19 ?

Une nouvelle étude[1] qui en compare l’efficacité et l’impact, co-réalisée par N. Askitas (IZA), K. Tatsiramos (Université du Luxembourg /LISER) et B. Verheyden (LISER) est parue dans Nature Scientific Reports.

 

Pour combattre la pandémie, tous les pays du monde ont adopté différentes mesures «non-pharmaceutiques» visant à réduire la transmission du virus en limitant les contacts entre personnes. Ces mesures incluent les contrôles aux aéroports et les restrictions de la mobilité internationale, l’annulation des événements publics, les restrictions concernant les rassemblements privés, la fermeture des écoles et des lieux de travail, les restrictions de la mobilité interne, la fermeture des transports publics et le confinement à domicile. Toutes ces mesures ont été mises en œuvre à différents moments de la situation sanitaire et avec différents niveaux d’intensité à travers le monde (recommandées ou obligatoires, limitées à une région ou étendues à tout le pays).

Or ces mesures ont différents coûts sociaux, et il est donc important d’identifier celles qui sont les plus efficaces en terme de réduction du nombre d’infections journalières par le biais de réduction de la mobilité des personnes.

Les chercheurs ont utilisé les données provenant de 175 pays concernés par la première vague de 2020 en combinant différentes sources afin de mettre en relation le nombre d’infections journalières (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies), la mobilité des personnes (Google Commmunity Mobility Reports) et le timing et l’intensité de toutes les interventions non pharmaceutiques à travers le monde (Oxford COVID-19 Government Response Tracker).

L’étude révèle que les mesures les plus efficaces pour réduire les contaminations au COVID-19 sont :

  1. l’annulation des événements publics,
  2. l’imposition de restrictions sur les réunions privées
  3. la fermeture des écoles
  4. et l’imposition du télétravail.

La contribution principale de cette étude est qu’elle identifie l’effet individuel de chacune de ces interventions non-pharmaceutiques en tenant compte de la mise en place contemporaine d’autres interventions. Ainsi, l’étude montre que les politiques qui réduisent la mobilité des personnes, notamment via la fermeture des transports publics, sont les moins efficaces. En effet, à partir du moment où les gens ne doivent plus aller travailler ou se rendre à l’école, à un concert, ou chez des amis, il ne reste plus grand monde sur qui les mesures de réduction de mobilité peuvent avoir un impact.

Plus en détail :

  • Ces mesures mettent en moyenne une semaine pour produire leurs premiers effets.
  • L’annulation d’événements publics et les restrictions sur les rassemblements privés ont contribué à réduire l’incidence de la COVID-19 en empêchant l’exposition à des endroits nombreux et denses, où la règle des deux mètres de distance sociale est plus susceptible d’être violée.
  • Les mesures de confinement à domicile prennent plus de temps à produire un effet. L’efficacité du confinement semble moindre, alors que c’est la mesure la plus difficile à vivre pour la population.
  • Les restrictions de voyages internationaux, ont eu un effet qui n’est que de courte durée, un peu comme un barrage qui, dès qu’il y a une fuite, devient inefficace.

[1]    Askitas, N., Tatsiramos, K., & Verheyden, B. (2021). Estimating worldwide effects of non-pharmaceutical interventions on COVID-19 incidence and population mobility patterns using a multiple-event study. Nature Scientific Reports, (11:1972).

https://liser.elsevierpure.com/en/publications/estimating-worldwide-effects-of-nonpharmaceutical-interventions-o

 

 

Communiqué par le Liser

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