La digitalisation est une question de survie

Telindus a été désignée comme essentielle à l’économie nationale durant le confinement. Interview de Christian Haux, Chief Entreprise Market Officer, qui revient pour nous sur la transformation digitale des entreprises durant cette année qui «restera marquée par le Covid-19».

 

Quel bilan peut-on tirer de l’année 2020?

Penser à 2020, c’est forcément revenir sur la pandémie et le confinement qui dès le mois de mars, nous a tous pris de court. En l’espace de quelques jours, les entreprises sont brusquement passées de la théorie à la mise en pratique des plans de continuité d’activité. De l’inquiétude à l’adaptation dans l’urgence, de nombreuses entreprises nous ont alors sollicité pour les équiper en technologies nécessaires au télétravail de leurs employés.
Cela fait une dizaine d’années maintenant que nous faisons la promotion de ces outils numériques, mais c’est la contrainte du confinement qui a véritablement révélé le caractère crucial de ce volet de notre activité.
Constatant que les entreprises digitalement bien équipées se sont plutôt bien adaptées, nous avons également compris que cette crise allait perdurer et que nous n’étions pas à l’abri d’autres pandémies. Cette année est charnière et si son bilan est certes négatif en raison de la crise sanitaire qui a engendré une crise économique, elle est positive dans la mesure où nous avons su y faire face avec efficacité.

Peut-on parler d’une transformation digitale des organisations poussée par le Covid-19?

Même si de nombreux projets ont été stoppés pour se consacrer au travail à distance, je pense en effet que l’on peut véritablement parler d’une transformation digitale.
Les outils les plus plébiscités ont d’abord été ceux de première nécessité comme les ordinateurs portables par exemple. Puis ceux de la collaboration et de la connectivité. La particularité luxembourgeoise veut que ses télétravailleurs se répartissent sur quatre pays différents. Et si le Luxembourg bénéficie de très bonnes infrastructures de réseau et d’un haut niveau d’équipement, ce n’est pas toujours le cas dans les régions transfrontalières. Nous avons également fourni l’équivalent d’un an d’outils sécurisés d’identification (Token) en l’espace de deux mois seulement.
Enfin, le mouvement de décentralisation des services informatiques au sein des entreprises vers les centres de données s’est nettement accéléré. Les services cloud sont en effet garants d’une grande flexibilité en matière de connectivité à distance et d’une plus grande sécurité.

Les solutions numériques plébiscitées durant le confinement deviendront-elles durablement les normes de demain?

Les technologies évoluent en fonction des habitudes et besoins des utilisateurs. Si une société du tout digital n’est pas souhaitable, nous devons néanmoins conserver les bonnes habitudes acquises durant la crise. La nature humaine est ainsi faite que la présence physique est en corrélation directe avec le sentiment d’appartenance à un groupe. En cela, le confinement a mis en évidence les limites du travail à distance. Toute la question est donc de trouver la juste mesure entre quelques jours de travail à domicile et les déplacements nécessaires au bureau. Cette hybridité du temps de travail aurait des répercussions positives dans d’autres domaines comme les embouteillages aux heures de pointes, une diminution de la pollution, un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle et une plus grande attractivité vis-à-vis des talents.
Nous devons repenser nos modèles de travail à la lumière des évolutions technologiques et de nos expériences durant la crise. Cela sans compter sur le réseau 5G dont peuvent d’ores et déjà bénéficier nos clients professionnels et qui ouvre la porte à une multitude d’innovations et de scenarios.

Peut-on dire que la sécurité informatique n’a jamais semblé plus importante qu’aujourd’hui?

Oui en effet même si elle revêt une constante importance qui date de bien avant la crise. Les cybercriminels ont toujours eu un terrain d’avance sur ceux qui nous protègent. C’est une course permanente pour repérer et combler les failles d’un système et le télétravail n’est qu’une autre composante. Les services cloud offrent là aussi des solutions très intéressantes. Nous pouvons par exemple sécuriser les connexions via des tunnels encryptés entre la station de l’utilisateur et le centre de données.

Vos perspectives pour 2021 sont-elles plutôt optimistes ou pessimistes?

Je reste résolument optimiste car même si chaque année est singulière et que 2020 l’a été plus encore, une prise de conscience est née dans le monde de l’entreprise. Nous savons désormais que la transformation digitale n’est pas uniquement une question d’attractivité, d’agilité ou de compétitivité, c’est aussi une question de survie.

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