Budget 2021: déclaration de Pierre Gramegna à la Chambre des députés

En date du 16 décembre 2020, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a pris position à la Chambre des députés par rapport au projet de loi concernant le budget des recettes et des dépenses de l’État pour l’exercice 2021, suite à la présentation par le rapporteur François Benoy.

Dans son discours, le ministre a tout d’abord relevé les perspectives économiques améliorées. En effet, sur base des plus récentes projections du STATEC, du Fonds monétaire international (FMI) et de la Commission européenne, la décroissance pour l’année 2020 sera moins prononcée que celle prévue dans le scénario retenu pour le Luxembourg lors du dépôt du budget 2021 au mois d’octobre. Malgré les incertitudes qui persistent autour de la pandémie, un fort rebond de l’activité économique au troisième trimestre a pu être constaté. La perspective d’une vaccination prochaine de la population suscite également l’espoir, en ce qu’elle ouvrira la voie à une reprise économique durable. Enfin, la mise en œuvre prochaine du Cadre financier pluriannuel de l’Union européenne de 1.074 milliards d’euros et du plan de relance «Next Generation EU» de 750 milliards d’euros constituent une véritable impulsion budgétaire supplémentaire pour toutes les économies du continent.

Le ministre a ensuite rappelé les axes principaux du budget 2021, qui s’inscrivent dans la continuité de la lutte du pays contre la pandémie de la COVID-19, tout en posant les jalons pour une relance durable. Dans ce contexte, le ministre a évoqué les dernières évolutions intervenues depuis le dépôt du budget en octobre 2020, dont la prolongation des régimes d’aide et l’introduction de nouvelles mesures pour soutenir l’économie suite aux dernières restrictions. Ces mesures ont donné lieu à des amendements budgétaires correspondants, à savoir:

  • La mise à disposition de 30 millions d’euros supplémentaires pour financer les nouvelles mesures annoncées dans le cadre du Fonds de relance et de la solidarité pour les entreprises;
  • Le débloquement de 20 millions d’euros pour soutenir le financement de projets dans la lutte contre le virus via le régime d’aides;
  • Une rallonge de 30 millions d’euros pour financer le prolongement des aides aux investissements dans le contexte de la crise;
  • Une enveloppe à hauteur de 20 millions d’euros pour soutenir les entreprises les plus affectées par la crise, notamment dans le secteur Horeca, en offrant une possibilité de mieux supporter la charge découlant de la hausse de 2,8% du salaire social minimum à partir du 1er janvier 2021;
  • Une augmentation du budget du ministère de la Santé de l’ordre de 16,5 millions d’euros pour financer l’achat du vaccin;
  • Une augmentation du budget en faveur des services du Corps grand-ducal d’incendie et de secours à hauteur d’un demi-million d’euros;
  • Le remboursement par l’État à la Caisse nationale de santé (CNS) de 386 millions d’euros sur 4 exercices budgétaires dans le contexte du financement du congé pour raisons familiales, du congé pour soutien familial et des indemnités pécuniaires.

L’impact budgétaire global de ces nouvelles mesures se chiffre à 191 millions d’euros pour l’exercice 2021. Par conséquent, le solde de l’administration centrale s’établira à -2,7 milliards d’euros en 2021 au lieu des -2,5 milliards d’euros initialement prévus.

Le ministre des Finances a aussi insisté sur la pertinence du paquet de mesures fiscales qui viennent renforcer et compléter les priorités du budget 2021 dans la mesure, où elles contribueront à l’équité sociale, à la compétitivité du Grand-Duché et œuvreront au développement durable du pays. Il s’est notamment félicité de l’accueil positif de la réduction de la taxe d’abonnement pour les fonds d’investissements durables et de l’introduction du nouveau régime des impatriés.

Pierre Gramegna a également salué l’avis positif que la Commission européenne a émis au sujet du projet plan budgétaire du Grand-Duché. La Commission souligne en effet le bien-fondé de la politique budgétaire luxembourgeoise dans le contexte de la crise et estime que les mesures du gouvernement pour soutenir l’économie luxembourgeoise ont été prises en temps utile et sont bien fondées.

Les mesures introduites au Luxembourg ont été les plus généreuses dans l’Union européenne. Elles représentent au Luxembourg 4.928 euros par personne, contre 1.497 euros en Belgique, 977 euros en France et 1.888 euros par personne en Allemagne. L’Irlande occupe avec 3.450 euros par personne la deuxième place après le Luxembourg.

Dans son avis, la Commission confirme de plus qu’au travers de ces mesures, le pays est bien outillé à relever de manière intelligente les défis complexes qui s’annoncent pour les prochains mois. Les investissements qui atteignent un niveau record en 2021, accéléreront la transition verte et numérique, et amélioreront la compétitivité du Grand-Duché à moyen et à long terme. Dans ce contexte, le ministre a salué le consensus qui se dégage à travers tous les avis des chambres professionnelles et d’autres observateurs sur la nécessité de maintenir les investissements publics à un niveau élevé.

Finalement, le ministre des Finances a rappelé que le pays a pu aborder la crise avec une situation budgétaire favorable due à la politique budgétaire prudente menée par le gouvernement au cours des dernières années. Partant, le Luxembourg est, dans le contexte de la crise sanitaire, le pays européen avec la progression la plus faible de sa dette publique. En effet, elle n’augmentera que de 7,4 points de pourcentage du PIB entre les années 2019 et 2021, contre 10,7 points en Allemagne et 16,4 points dans la zone euro par exemple.

Pierre Gramegna a commenté: «Les évolutions des trois derniers mois montrent qu’il y a de bonnes raisons d’être optimiste pour l’année 2021 et que cette année très exceptionnelle promet de s’achever sur une note plus positive. Le budget 2021, à travers ses mesures fiscales et les investissements publics élevés, est résolument orienté vers l’avenir. Il pose les jalons pour une relance soutenue et permettra de préparer notre pays, ses entreprises et leurs salariés à relever les défis de l’après-crise. Dans les années prochaines, le gouvernement veillera à poursuivre sa politique budgétaire prudente, durable et responsable pour assurer la prospérité à long terme du Grand-Duché.»

 

Communiqué par: ministère des Finances

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